JE DÉCHIRERAI LES RIRES BANANIA SUR TOUS LES MURS DE FRANCE
vendredi, 22 octobre 2010
Tant que des emparfumeurs débagouleront sur des plateaux de télévision dans le silence général ou presque, je mettrai au seuil de mes îles, ce poème...
Poème liminaire
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes, votre frère de sang?
Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux
Je ne laisserai pas -non!- les louanges de mépris vous enterrer furtivement.
Vous n'êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France.
Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse
Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l'élégance des ponts blancs
Car les poètes chantaient les héros, et votre rire n'était pas sérieux, votre peau noire pas classique.
(...)
Léopold Sédar Senghor, Hosties noires
3 commentaires
je viens de rereregarder les images de l’interviou: Oui-oui ,ce sont de vrais propos Puants…
Je n’aimais déjà pas les parfums, cela ne va pas améliorer l’affaire…
Il suffirait de rajouter une perruque et un habit, et surtout sur l’arrière plan, un petit esclave agitant un éventail de plumes de vouivoui , et ça serait ton sur ton avec ces propos. Bon, d’accord, on reculerai de quelques siècles? Quelques siècles avez-vous dit?
Quel contraste entre la suffisance de ce fat et le poème de Léopold Sédar Senghor. Qu a-t-il fait de si extraordinaire sinon hériter et reproduire y compris l'exploitation éhontée des cueilleurs. Peut-on espérer que l'engeance va disparaitre par défaut d'adaptation à l'évolution de la conscience humaine
@ l'OURS et ZOE quand ça dérape comme ça, juste envie de me blottir dans les mots de Senghor...
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