BENOTRUS (2)
jeudi, 04 juin 2009
Dans le ventre* du philosophe
Cet homme-là est entré dans le festival Étonnants Voyageurs par la cuisine. Invité par Ollivier Roellinger, il est venu parler de L'université populaire du goût, Celui-là cultive son jardin non pas en Candide effrayé par le monde -pauvre Candide, où aurait-il trouvé refuge aujourd'hui?- mais en démosophe -le néologisme s'impose à nouveau puisque la langue française ne connait que démagogue. Il réfléchit encore et encore le lien social, sans jamais oublier qu'agriculture et culture ont la même racine dans la même terre.
Simplement délicieux d'écouter cet homme-là, assise au milieu de tant d'autres...
Lorsque la rencontre a pris fin**, je suis sortie du chapiteau, estomaquée. Mais déjà, l'espace qui me séparait du lendemain matin s'annonçait inconfortable. Il me faudrait aller à 9h à l'hôtel Chateaubriand: en compagnie de sept autres inconnus , petit déjeuner avec Michel Onfray, ainsi en avaient décidé mes amis... Il faut dire que depuis ce fameux été où France Culture a commencé à retransmettre ses cours sur la contre-histoire de la philosophie, je ne cesse de leur en parler.
Que trouverais-je à dire, à lui demander? La tasse de café serait tremblotante, c'est sûr et la tartine aurait du mal à passer. Même Ollivier Rollinger s'était posé cette question. Il s'en était bien sorti en l'interrogeant sur ce qu'il pouvait bien y avoir dans l'assiette de Nietzsche. La question semblait anodine, la réponse fit rire mais il a aussi ajouté que le philosophe est tout entier dans ce qu'il mange.
Le moment venu, les uns ont commandé un café, d'autres un thé. Mais ce matin-là, le ventre du philosophe a donné l'hospitalité à un chocolat chaud, "comme un moment de régression" dixit homo.
*:lu dans Le magnétisme des solstices, ce soir, que Michel Onfray avait une sainte -décidemment j'accumule les mots qui fâchent- horreur de ce terme.
**l'intégralité de ce qui a été dit ce jour-là est à la portée de vos oreilles par là.
3 commentaires
J'ai même une authentique photo pour immortaliser ce moment!
MOUCHERON: heureusement qu'aux commentaires on ne peut joindre d'image!
tu me tentes et me donnes envie de mettre un lien vers un blog afin que quiconque puisse ainsi la voir...
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