BOUVARD ET PECUCHET
mercredi, 21 octobre 2009
Après une journée passée sur les ponts -de pierre ou d'Europe et je passe sous silence les averses soudaines et à répétition- l'envie me prend de vous parler de la lecture à haute voix entendue hier soir. J'aime bien dire "haute voix" et non "voix haute". Au-delà de toute idée reçue, on pressent le livre tourneboulé, mastiqué et fait sien.
Bouvard et Pécuchet, donc, lu par Patrick Pineau et Hervé Briaux. Ces deux-là étaient comme larrons en foire sur scène. Flaubert, ils s'en étaient déjà approchés l'année dernière avec la correspondance mais là il y avait de la jubilation dans leurs mains qui se frottaient avant de repartir le long des pages.
Je n'avais pas ouvert ce livre depuis les années fac, j'en avais oublié combien il était drôle. L'avais-je seulement perçu? Bouvard et Pécuchet ou comment épuiser deux vies en des chantiers toujours recommencés. Et puis le roman qui s'achève, inachevé et nos rires frustrés de devoir en rester là. Le mot de la fin, Pineau l'a placé dans la dernière phrase d'un roman lu le matin même, écrit à la hâte sur une feuille devenue moite depuis, peut-être comme un viaduc à ce qui précédait:
"On peut tout te prendre; tes biens, tes plus belles années, l'ensemble de tes joies, et l'ensemble de tes mérites, jusqu'à ta dernière chemise -il te restera toujours tes rêves pour réinventer le monde que l'on t'a confisqué."
L'attentat, Yasmina Khadra
4 commentaires
J'ai relu Bouvard et Pécuchet il y a quelques années. C'est un monument de drôlerie. Je ne peux pas m'empêcher de revoir le cher Carmet et Jean Pierre Marielle dans les rôles. Voilà une re programmation qui serait bienvenue
M'a toujours époustouflé que le même auteur ait écrit "Bouvard et Pecuchet" et "Salambo" et qu'on puisse prendre autant de plaisir textuel à lire l'un et l'autre !
j'imagine un roman "mixant" ces deux univers verbaux et romanesques !
A propos d'auteurs, je viens seulement de comprendre l'indice Shakespeare! J'avais trouvé la réponse par un autre détour (expire = souffle = vent = tempête).
Nan nan l'indice c'était : J'expire - Shakespeare...
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