METAL MELODIE
mardi, 10 août 2010
Il va me falloir revenir sur mon jugement selon lequel il suffit de lire les premières pages d'un roman pour savoir ce qu'il a dans le corps. Celui-là, je l'avais mis en dessous du bas de la pile de livres pré-sélectionnés pour Dévoreurs de livres 2011. Je me disais que je verrais bien si l'été me laisserait le temps de l'ouvrir. Je trouvais sa couverture loupée avec son papillon noir aguicheur. La quatrième de couverture m'avait engagée à le laisser comme fondation de ma pile. Et puis la pile s'est amenuie, il m'a bien fallu l'ouvrir. Ancrée dans mes certitudes, les premières pages tournées, je me suis demandé qomment il était possible d' imaginer une telle situation de départ: Luce, 16 ans, arrive à Grenade à la recherche d'un lieu précis. Petit retour en arrière de quelques mois: Luce percinguée jusqu'aux narines et gothique jusqu'au bout des cheveux rentre chez elle et découvre que sa mère a pris le large pour quatre mois en Australie. Besoin de souffler, de s'éloigner. Qu'à cela ne tienne, Luce invite sa bande de potes tout aussi gothiques qu'elle pour fêter l'évènement à moins que déjà elle cherche à combler l'absence. De cette soirée, elle gardera à demeure une squatteuse Moony et son chien qui pue. Quelques chapitres plus tard, elle passera une nuit catastrophique avec Léo, le voisin, qui a plus besoin de prouver sa virilité virile que de donner de la tendresse.
A cette page précise, je me suis dit que j'allais continuer juste pour boucler ma journée avec la satisfaction de savoir que mon diagnostic des premières pages n'admettait aucune exception.
C'était sans compter qu'il y avait en Luce un quelque chose de Lisbeth Salander.
J'ai fini Métal mélody bluffée et à peine la dernière page tournée j'ai relu le premier chapitre. Du mal à quitter Luce, son parcours initiatique vers elle-même mais aussi vers sa mère. Le désir de l'une de ne pas voir sa fille grandir contre elle, et pour l'autre la quête d'une mère qu'elle n'a jamais pris le temps de découvrir. On y chemine de la noirceur d'un papillon -l'illustrateur aurait été encore plus inspiré d'y mettre un crabe- jusqu'à la lumière de Grenade.
7 commentaires
Nous aussi nous avons beaucoup aimé, proposé le roman pour un projet de lecture. Nous avons eu un véritable coup de coeur pour cette écriture, les personnages et la musique en toile de fond toujours présente du début à la fin et toujours en harmonie avec le récit. A bientôt pour partager des coups de coeur !! Lj83.
Merci d'avoir si bien compris...
@ Thierry: je vais de ce pas voir ce qui fait battre votre coeur.
@ MYR: j'ai effectivement laissé ce roman me prendre avec lui...
Grâce au lien Facebook de Maryvonne Ripert sur Metal Melody, je viens de découvrir votre blog et de comprendre que nous nous connaissons... pour partager au moins les réunions de sélection des Dévoreurs. J'ai parcouru votre blog, belle plume, très agréable à lire. Si j'ai bien compris, la prochaine chronique concerne Un automne à Kyoto ? et pas Nanouk et moi ! Vous êtes Béa, c'est bien ça ?
Cathy, Médiathèque de Vernon
@Cathy: bingo!!!
Un petit souvenir de notre rencontre, ici :
http://rippert.blogspot.com/2010/10/vive-les-ados.html
à très bientôt !
Merci à vous pour ce temps partagé...
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