Les mauvaises gens
dimanche, 05 mai 2013
Hier après-midi, j'ai sorti le hamac, ai enfilé deux pulls et une grosse paire de chaussettes; sous un ciel gris, je m'y suis installée: l'espace était parfait pour lire un Davodeau en noir et blanc.
Ca se passe dans les Mauges, région traditionnaliste coinçée entre église et usine -certains historiens mal intentionnés prétendent que ce nom serait la contraction de "mauvaises gens".
Ca s'ouvre avec une scène de liesse au moment de la libération et se referme sur la joie de mai 81: entre les deux, Davodeau retrace le parcours d'un homme et une femme, syndicalistes et militants ouvriers, ses parents; il n'hésite pas à se mettre en scène, les mains et le crayon dans cette matière familiale qu'il fait remonter à la surface.
Je suis de la même génération que Davodeau. J'ai grandi, non loin de Paris, dans une ville royaliste coincée entre église et église. J'y ai poussé comme une mauvaise herbe qui cherche la tangente au milieu d'allées rectilignes. Je me souviens de la consternation paternelle quand Mitterand est devenu président.
Autant dire qu'en refermant Les mauvaises gens, je me suis sentie plus proche de cette enfance-là que de la mienne.
Parcours davaudien sur les îles indigo
8 commentaires
Ta conclusion est belle.
Connaissant un peu les Mauges, ce que décrit l'album est très réaliste. Et le cheminement de ses parents est très émouvant, cela m'a happé. Cela m'a rappelé des choses aussi, même si le contraste est moins fort que ce que tu dis pour toi.
Tu te souviens peut-être que j'en possède un exemplaire dédicacé qui évoque le 10 mai 81.
Anecdote : Quand j'ai discuté de cet ouvrage avec lui, il m'a indiqué qu'il avait recherché à l'INA le fameux écran où ...suspense ...Giscard ou Mitterrand... et dans son souvenir cela paraissait immensément long, alors qu'en réalité ça doit faire 3 ou 4 secondes !
C'était d'autant plus long que les deux candidats étaient chauves!
Moi qui lit très rarement de la BD, voici un nom que je vais essayer de retenir.
Prévois aussi tous les autres Davodeau dans la foulée.
Si le 10 mai 81 appartient déjà à l'Histoire, c'est que nous avons vieilli ! (Enfin, je parle pour ma pomme...)
je n'arrive pas à lire des romans je ne lis que de la poésie..
L'église et l'usine, la couverture est parlante.
Davodeau à mettre entre toutes les mains.
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