Prendre le train
mardi, 08 octobre 2013
Je me souviens que, quand ce matin, j'ai entendu à la radio que Patrice Chéreau était passé hors champ hier, j'ai pensé, élargissez le cadre pour qu'il y entre à nouveau,
Je me souviens avoir vu L'homme blessé dans une salle versaillaise et que c'était délicieux de s'asseoir sur cette antinomie-là,
Je me souviens que La reine Margot m'a laissée de marbre,
Je me souviens qu'après avoir vu Son frère -je ne sais plus dans quelle salle- j'ai lu tous les romans de Philippe Besson,
Je me souviens que souvent j'ai confondu les deux, Patrice Chéreau et Patrick Pineau,
Je me souviens avec une grande précision de Dominique Blanc et Pascal Greggory dans sa mise en scène de Phèdre,
Je me souviens avoir longtemps recherché cette émotion-là, après, au théâtre,
Je me souviens que comme Kubrick il avait voulu réaliser un film sur Napoléon et avait fini par y renoncer,
Je me souviens que, quand j'ai entendu que Patrice Chéreau était sorti de scène, j'ai espéré que serait quand même joué en mars à l'Odéon Comme il vous plaira, en un dernier hommage.
6 commentaires
bel hommage
Nos parents ont du ressentir à peu près le même vide à la mort de Jean Vilar.
il ne faisait pas du théâtre filmé quand il passait derrière la caméra. il nous laisse son exigence d'un art sans concessions.
Très beau texte, merci.
Combien de créateurs et artistes disparus pour lesquels on voudrait tant élargir le cadre...!
J'ai répondu à ton commentaire sans le savoir. Merci pour le lien vers Arte.
Merci. Encore un bel esprit qui s'envole.
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