endormez-vous, disent-ils ;
dimanche, 10 janvier 2016
Cela fait bien longtemps que les cartes de voeux ne tombent plus dans ma boîte virtuelle ou dans celle accrochée au grillage au beau milieu du chèvrefeuille à nouveau en fleurs. Je n'en reçois pas, je n'en envoie pas non plus. Sans regret.
Quand janvier arrive, il est une seule chose que j'attends avec impatience. Chaque matin, je regarde dans ma boîte espérant l'y trouver ; pour patienter je l'imagine dans son atelier en train de ciseler quelque facétie prophétique, l'oeil ravi, de fignoler son découpage, de bougonner dans sa longue barbe puis de rajouter quelques confettis supplémentaires ; pour patienter, je pronostique : sera-ce un découpage zoologique et chinois -2016 année du singe de feu !- quelque détour biblique ou bien une nouvelle péripétie des poules et des renards ? Pour tromper mon impatience, je prends des nouvelles de notre société libéralosocialistomacronienne : endormez-vous, disent-ils, nous gérons pour vous un monde figé et sclérosé dans sa peur. Endormez-vous, disent-ils, nous élevons des murs et des barbelés pour vous protéger.
Le découpage de l'Ours est arrivé en début de semaine : 2016, les renards se coucheront avec les poules ! Qu'est-ce à dire ? Les renards se coucheront-ils tôt ou rejoindront-ils le lit des poules ? Dans les deux cas, nous sommes dans de beaux draps et ne pouvons nous permettre de dormir sur nos deux oreilles.
En 2016, je nous souhaite de nous réveiller et de retrouver le pouvoir des mots sur nos pages et nos écrans ; que nous ayons l'audace de l'opposer aux mots du pouvoir.
5 commentaires
Trés joli découpage ! je me demande quelle allégorie il faut y trouver ? ;-) et je partage tes souhaits tout en pensant que ce n'est pas gagner !
Et qu'est-ce qu'ils sont pénibles avec leurs commémorations!!!
Oui gardons l'oeil et l'esprit ouvert, je n'aime vraiment pas ce qui se profile. Entendu Agnès Jaoui hier à la radio s'agacer de toute cette rhétorique alarmante alors qu'on n'entend jamais rien sur les initiatives positives.
Oui, créons des journalistes positifs qui chaque jour relaieraient de belles initiatives !
"Se coucher avec les poules,
disait le coq,
la formule m'amuse."
(Guillevic)
Une variante du loup dans la bergerie ... ? Lequel ne prend pas souvent le temps de caresser les moutons avant de les endormir...
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