Pas pressé
mercredi, 08 juin 2016
Ce matin, à peine j'ouvre les yeux que déjà sous la couette, mon pas me presse.
Allez, vite, précipite-toi, au pas de course dans cette nouvelle journée. Sur ta table, l'entassement, le fatras, l'amoncellement de tout ce que tu as remis au lendemain : les dernières copies de l'année à corriger, les derniers bulletins à remplir. Et la pelouse à tondre. Les factures à régler, les prunes à payer. Et la biquetterie, penser à lui trouver un nouvel ordre.
Alors à mon pas pressé, je réponds un non, tout court. Je lui dis, rappelle-toi plutôt le couple croisé l'autre soir. Il allait sur les planches, pas à pas, c'était la rencontre d'une lente nonchalance et de la certitude d'y être. D'être là, au bon endroit et au bon rythme. Lui, sous son bonnet, la peau sillonnée par les tempêtes, elle, dans sa robe rouge comme son parapluie. Était-ce lui qui la soutenait ou elle qui l'entraînait au rythme du plic-ploc de son parapluie ? Ce qui est sûr c'est que toutes ces verticalités, falaise, cabanons et réverbères ne les impressionnaient pas. Ils suivaient la courbe des planches en une expédition sans doute chaque jour recommencée, tout à eux deux, pas pressés.
© Pili Vazquez
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Pas pressé, voilà un billet qui prend le temps de nous émouvoir...
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