Les vaches noires
dimanche, 30 juillet 2017
Falaise des vaches noires, juillet 2017
Aux vaches noires, il est deux heures. La mer se retire et laisse sur le sable ce qu'elle a soutiré à la falaise. Des fossiles, parsemés entre les coquillages et les crabes. Au dedans, c'est le reflux de souvenirs de gamine : moi et mon seau face à l'océan cherchant chapeaux chinois et étoiles de mer. Au-dehors, je ne porte en bandoulière que mon sac. Qu'à cela ne tienne, j'ouvre une poche extérieure, cela fera office de seau. Au début, je ramasse le moindre petit fragment porté des millénaires durant par les entrailles argileuses. Traces de vie entêtée. Après, c'est comme pour la cueillette des chanterelles à l'automne, je deviens de plus en plus exigeante magnanime. Je recherche l'ammonite et ces coques qui à force de sédimentation ont acquis la légèreté de la feuille dans l'herbier.
Le retour se fait le long du rivage, pieds-nus dans l'eau. Je ne sais plus si c'est la mer ou mon sac qui sent les embruns. Mes pensées oscillent. Que ferai-je de ces fragments qui ont su résister aussi bien aux tempêtes qu'aux jours étals ? Les alignerai-je à tous vents sur le rebord de ma fenêtre ou sous l'ombre calme du cerisier ?
4 commentaires
l’opiniâtreté d'un arbre à survivre à tout prix!
Je connais bien cette quête le long de la mer, mais je cherche des bois flottés.
J'ai une tendresse particulière pour les bois polis par la mer. C'est sûr que les fossiles flottent moins bien. Belle journée Zoé !
Mais non, tu n'étais pas plus exigeante, tu étais juste... magnanime.
Comment ai-je pu oublier de mettre ce mot dans mon texte, alors que c'est pour placer ce mot que je l'ai écrit ???
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