À CRIER DANS LA RUE
samedi, 16 juin 2007
Jean-Marie Henry
Illustrations Laurent Corvaisier
Rue du monde - 15,40 €
Que croyez-vous que soit un artiste ? Un imbécile qui n’a que des yeux s’il est peintre, des oreilles s’il est musicien ou une lyre à tous les étages du cœur s’il est poète ? Bien au contraire, il est en même temps un être politique, constamment en éveil devant les déchirants, ardents ou doux événements du monde, se façonnant de toute pièce à leur image.
Picasso, in Les Lettres françaises, 1951
Alors, ça commencera par un cri. C'est un recueil de poèmes qui m'y invite.
D’ordinaire, une anthologie recueille des poèmes pour leur taille, Il pleut des poèmes, selon un genre, Le fabuleux fablier, ou bien un thème, Cour couleur, ou encore pour jouer avec l’alphabet ou quelques contraintes d’écriture, L’alphabet des poètes et Le tireur de langue…
En ces temps qui sortent sans doute de l’ordinaire, pour sa nouvelle anthologie, Rue du monde a regroupé des poèmes pour un même mode d’emploi Poèmes à crier dans la rue.
Se retrouvent à battre les pavés de leurs mots Jean-Pierre Siméon, Rimbaud, Alexandre Romanès, Aragon, Valérie Rouzeau, Abdelamir Chawki, Pablo Néruda, David Diop, Madeleine Riffaud, René Char… long est le cortège ici rassemblé.
Mais je suis étranger
plus étranger que l’étranger
à mon pays quand il est
dur et froid comme la pierre
et fermé comme une porte
au ciel changeant des visages.
J-P Siméon
Vers, d’ici ou d’ailleurs, d’aujourd’hui ou d’hier, tous disent un autre monde, un monde qui pourrait être autre et l’urgence de le créer.
Et tu te hâteras d’admirer.
Crains la nuit. Elle vient vite.
N’aime pas. Adore
Au moins, tu vivras au sommet du bond.
Cherche l’amplitude.
Exige. Délire.
Ne rêve plus. Invente-toi.
Prends parti.
Crie.
Jean Malrieu
Qu’attendons-nous pour nous en emparer et les crier haut et fort ?
14 commentaires
me semblait bien que je connaissais l'image ;-)
bienvenue Béa sur la terre des blogs, autre espace à parcourir et à décrire... je souhaite à tes Iles Indigo d'apporter douceur et sourire aux navigateurs qui y aborderont...
les iles indigo: quel joli titre pour un blog bienvenu!
Ravie que tu puisses réaliser un de tes projets... On remet tellement souvent au lendemain... Et en plus il va apporter du rêve aux autres... Je vais faire suivre...
Bises
Elisabeth W
et la foule s'écria : les îles indigoooooooooooo !!
Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeessssssssssssss ! Welcome !!!!! En plus, commencer par une Introduction de Picasso, c'est carrément la classe :-) Et puis rue du Monde, c'est un super éditeur. Sauf que, euh, y a même pas Prévert dans leur liste d'auteurs de poèmes à crier dans la rue ;-) ?
VIVA LA REVOLUCION !!
(PS : tu fais des billets à contrainte, genre : "je suis hébergée par Hautetfort donc je crie haut et fort" ? :-))))
(je te mets d'office dans mon blogroll, ofcourse)
laurence: Pas de contraintes dans ce billet écrit avant la création du blog.
Juste un subconscient qui s'impatientait de me voir franchir le cap!
Alors, ça y est, tu as franchi le pas ! Bonne chance!
Jolie bannière ! Je suis allée voir l'album qui donne le titre à ton blogue. Cela semble superbe !
http://dompnier.nicolas.free.fr/Album/Place/I.htm
C'est bizarre, l'URL du site que j'indique "se colle" à mon nom !!!!
Le géoblog de Mamabéa
C’est
Un voyage avec l’Yole des mots
Dans le monde merveilleux des livres
Et d'escale en portulan
Un partage de ses trouvailles
Mais c’est aussi
Voyager d'île en livre
pour lire à en être ivre
Ivre de la romance des mots
Ces mots qui adoucissent nos maux
vite, vite un autre billet
moucheron:tu vois que ça marche même sans URL!
quouâ ? y a même pas un nouveau billet ?? pfff, déjà déçue par ce blog ;-)
(en vrai t'as raison, je ferai mieux d'aller à la bibli lire "à crier dans la rue) !
Je vais vite aller voir ce livre de poèmes... Il faut dire un petit mot du travail de Laurent Corvaisier, l'illustrateur... C'est un artiste doux, subtil, cultivé ("matissien") qui fait des dessins et des tableaux d'une grande liberté.
Quelle chance que Prévert n'en soit pas! D'ailleurs son ombre rétrécit un peu. C'est que sa lumière s'éteint... L'on va enfin peut-être voir les autres plus distinctement...
Je reviendrai...
Soluto
Soluto: merci pour ton petit mot sur le travail de Laurent Corvaisier. L'adjectif "matissien" lui correspond bien.
Laurence et soluto: après vérification, point de Prévert dans cette anthologie!
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