CORRESPONDANCES
mardi, 28 juillet 2009
Je regagne à l'instant mes pénates. Pas eu le temps de vous l'écrire pour vous prévenir. L'absence fut trop courte. Urs Haarinen a accepté de faire un détour ce matin avec son bateau qui assure la liaison entre Petite et Grande Terre pour me déposer sur mes rives. Je reviens le coeur lourd et triste d'avoir fini si vite Le chagrin du roi mort. Quel roman! Il me faudra le ranger à côté de Combat d'hiver, mais pas tout de suite. Le garder à portée de main encore un instant. Pouvoir dire dans les jours à venir, comment tu ne l'as pas encore lu, quelle chance tu as. Le glisser dans la valise de mes morveux avant qu'ils ne partent tout un mois.
Pour l'instant, il faut que je vous raconte quelque chose. Je vous entends déjà. Vous souriez, vous en appelez à une manipulation ou tout du moins une chronologie des faits remaniée par mes soins et pourtant...
Petit analepse: il y a quelques jours je vous ramenais l'inscription qui s'étalait sur les falaises d'Etretat. Je m'amusais alors du presque-même-nom Léa et Alex.
Hier, dès les premières lignes du chagrin du roi mort a surgi Aleks. Mon esprit, les deux pieds sur terre, s'en est d'abord amusé. Alex et Aleks. File la lune, cela n'est rien. Quand à ce même Aleks est prédit un très grand, très long et très bel amour, on se surprend à imaginer que la belle pourrait s'appeler Léa, mais déjà on oublie. Des chapitres plus loin, la belle entre en scène, on attend que soit dit son prénom, on espère un peu qu'une simple coïncidence prennent les atours d'une mystérieuse correspondance...
"Il ne pouvait se résoudre à l'idée de s'en aller comme ça. Mais que faire? Sans doute ne parlait-elle pas la même langue que lui. Dans un instant elle baisserait les yeux et ce serait fini. Alors il fit ce qui lui semblait le plus simple et le plus juste: il se désigna du doigt et dit son prénom:
- Aleks.
Elle hésita une seconde, étonnée, puis elle se désigna de la même façon et dit son prénom:
- Lia.
Ce fut le premier mot qu'il entendait de sa bouche. Derrière on poussait.
- Tu avances, oui ou non?"
Ne poussez pas, j'avance, même si mon pas est soudain moins assuré...
Le chagrin du roi mort, Mourlevat
Gallimard jeunesse
9 commentaires
je ne voudrais pas paraître mijaurée mais dans le dernier livre que je viens de finir, qui ceci soit dit en passant est une pure merveille : Laver les ombres de Jeanne Benameur, pour ne pas le nommer, donc j'en reviens à ce que je disais, dans ce livre l'héroïne se nomme Léa, et quand la tempête malmène son corps mais aussi le corps de la maison de sa mère, la vie prend un nouveau souffle. Elle aurait sans doute pu écrire AEXL sur le rocher (http://lesilesindigo.hautetfort.com/archive/2009/07/25/xerantheme.html)
@MOUCHERON: n'y aurait-il plus que des Léa dans la littérature?
Ah mais que ce texte est beau ! et tout ce qui s'en suit ... Comment faites vous ?
Vous avez vu ? Lea est dans= LIttErAture, Lia aussi,
Alex aussi =LittErAtureX et c'est ainsi qu'ALEKs est grand !
@FRASBY: bien vu! Que faire des lettres qui restent: TTRTURE?
Rajouter un i ? Euh... Et puis touiller avec les doigts (sait on ce qu'il en sortira ?)
@FRASBY: une petite partie de scrabble?
Je propose "triture"
" Ah mais que ce texte est beau ! et tout ce qui s'en suit ... Comment faites vous ? "
Tiens, ma porte-paroles est déjà passée par là.
j'adore ces coïncidences-là... et je note le titre (mais n'en dis pas trop hein)
@AGAAGLA: je ne dirai mot...
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