GUSTAVE A GEORGE
mercredi, 15 septembre 2010
« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons.
Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.
C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine.»
G. Flaubert, lettre à George Sand, Croisset, vers le 15 juin 1867
P.S.
Il en est un qui s'est pâmé avec beaucoup moins d'élégance que le Gustave à la sortie des grottes de Lascaux
5 commentaires
Magnifique ce billet de Flaubert ! Effarant la saillie de notre lumière nationale !
Y aurait-il quelque chose de très profond et très complexe chez ce dernier?
Il m'inquiète, il m'inquiète!
Ha ha ! ça faisait longtemps que je n'avais pas été faire un tour sur "la langue sauce piquante" ; ça valait le détour !
@ Mme K Plus la langue pique, plus on y revient!
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