ROUTE...(2)
mercredi, 02 novembre 2011
Routes et déroutes, donc, lu chaque soir jusqu'à ce que la paupière tire un rideau sur le sentier foulé et la pensée de Bouvier. Défoulement imposé.
Au réveil, ma mémoire est incapable de restituer ce que j'ai lu. Elle attend que le pied se concentre sur le chemin, le souffle sur son rythme et l'oeil sur la carte IGN pour mettre un terme au refoulement. Dame Nature défie l'heure d'hiver et sa cohorte de mois sombres. Sa palette ne se plie à aucune contrainte, toutes les couleurs sont expérimentées. Mon lexique se bute à sa pauvreté et les mots pour en rendre compte n'affluent pas. Bouvier a fait route avec son ami peintre Thierry Vernet. Il explique combien ce dernier l'a initié à nommer l'espace traversé. "Je crois que chaque chose à son mot. Quand je dis:"faire la poste entre les choses et les mots", c'est comme réunir deux partenaires qui ignoreraient leur adresse respective. L'écrivain va chercher le mot juste pour une chose ou la chose juste pour un mot." Postière inexpérimentée, je me laisse envahir par la beauté du monde, du dehors au dedans et ma carcasse frémit devant une telle irruption. Cela encore, il le dit si bien...
"Moi il y a eu des moments où j'ai cru que j'allais étouffer de bonheur. Et, comme je n'ai pas comme les chats, la faculté de ronronner... Les chats n'explosent pas parce qu'ils ronronnent comme des bombes."
4 commentaires
Cette coulée d'arbres qui affleure à la roche : splendide ! Comment dire la palette de Dame Nature ? Cette question, je me la pose souvent et elle me pousse à goûter le mot juste pour désigner une fleur, un arbre, un oiseau, une couleur (le plus difficile).
Pour ce dialogue entre Bouvier et son ami peintre, j'inscris "Routes et déroutes" - quel beau titre - dans mon carnet, et pour la beauté du monde.
@TANIA: on ne longe plus la beauté du monde de la même façon une fois qu'on a lu celui-là.
Oh, merci, je note aussi.
Superbes photos...
Offrande de la Suisse Normande à l'automne.
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