Travail au blanc
lundi, 16 septembre 2013
Cette photo dit tout de mon impatience matinale. J'ai mis le pied au sol à l'heure où le coq se laisse aller à un dernier rêve et la chouette effraie encore le silence obstinément. Je voulais être dans le jardin pour assister au lever du jour. Pour voir à la lumière du petit matin la façade nouvelle de la biquetterie.
Hier, nous avions quasiment dû finir notre travail au blanc à la lampe frontale. Toute la journée, nous avions libéré les pierres une à une, dessinant au burin les limites d'un archipel régulier autour des fenêtres. Patiemment, nous avions enduit l'espace de l'une à l'autre. Au fur et à mesure de notre avancée, nous avons réduit à un lent exil une colonie de colimaçons, nous avons délogé un monticule de forficules. J'ai même espéré enfin découvrir le repère des limaces qui chaque nuit bavouillent en toute impunité autour de la gamelle des chats. Je les aurais alors ostracisées après les avoir découpées en petits morceaux.
Ce matin, le jour, je l'ai très largement précédé. La façade était encore retenue par l'obscurité. Elle est apparue peu à peu comme si elle avait été plongée dans un bain révélateur. J'aurais voulu pour elle la caresse d'un rayon de soleil, elle a reçu la morosité de nuages gris.
13 commentaires
Apparition, révélation
On dit rafraîchir une façade
Très joli en tout cas
Matinée fraîche, aussi, aujourd'hui.
La nuit
On ne peut pas
Voir la nuit
Parce qu'il fait nuit
Paul Vincensini
Sauf les nuits de pleine lune...
J'ai surpris ce matin deux limaces copulant joyeusement (enfin, "joyeusement", c'est moi qui déduit !).
Je te garde des petites ?
Je te laisse ton élevage en expansion.
Façade en fête! Les drapeaux pour fêter le jour qui pointe...
Oui, joli travail dame Bacchante.
Poussons plus loin l'allitération: photo de façade en fête!
bel ouvrage..
Merci!
La façade retenue par l'obscurité, très belle expression. Autant que l'apparition dans le bain révélateur: qui a fait de la chambre noir en photographie connaît cette émotion là... que vous partagez bien.
Après un tel boulot, tu te lèves à l'aube! Tu m'épates.
L'excitation de voir ce que cela donnait avec le 1er rayon de soleil. Je crois aussi que quand le corps est épuisé il ne sait plus prendre de repos.
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