jeudi, 12 novembre 2020
Biffure 102
Impudeur
elle pose cette question
et maintenant ?
les mots posés sur la table
se contentent de scruter l'après
Biffure de la page 456 de Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier
Mode d'emploi d'une biffure : prendre une page d'un livre qu'on vient de finir. Ne garder sur cette page que quelques mots éparpillés. Biffer tout le reste pour obtenir un court texte qui parle plus de soi que du livre.
12:39 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 10 novembre 2020
Biffure 101
Imaginaires de papier
je vous souhaite
d'élever les voix humaines
nuit et jour
Biffure de la page 44 de Même les monstres de Thierry Illouz
Mode d'emploi d'une biffure : prendre une page d'un livre qu'on vient de finir. Ne garder sur cette page que quelques mots éparpillés. Biffer tout le reste pour obtenir un court texte qui parle plus de soi que du livre.
17:24 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 02 novembre 2020
Une rentrée particulière
Voilà c'est fait : la rentrée de ce lundi 2 novembre est derrière moi. Elle restera marquée au fer rouge dans ma mémoire. Souvent, j'avais échafaudé, ces derniers jours, ce que je dirais à la classe que je retrouverais en première heure : il y était question de laïcité et de liberté d'expression, bien sûr.
Dans le silence de ma salle, ce matin, avant que ne montent mes élèves, j'ai écrit sur le tableau, comme à chaque fois, le titre du poème que je leur lirais en début de cours. Attendre quelque chose de Thomas Vinau. J'ai déposé le recueil sur la table à côté, C'est un beau jour pour ne pas mourir.
Mais ce que je n'avais pas imaginé, c'est que mes élèves entreraient en cours accompagnés d'un tel silence, d'une telle gravité. Ils se sont assis. Vingt-cinq regards intenses au-dessus des masques attendaient que je dise quelque chose. J'ai perdu mes mots. L'émotion m'a gagnée. Longues secondes de silence. Plus loin je leur lirais le poème du jour, nous parlerions de laïcité et de liberté d'expression, bien sûr. Plus loin j'écouterais leur question. Pourquoi ont-il tué Samuel Paty ? Plus loin je leur lirais la lettre de Jaurès et nous ferions silence toute une minute. Plus loin ils écriraient le nom "liberté" où bon leur semble. Mais à ce moment-là, face à tous ces regards, je n'ai pu dire qu'une seule chose : ma joie de les retrouver pour que nous puissions, ensemble, continuer à cheminer.
20:01 Publié dans LA CLASSE ! | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |