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mardi, 04 avril 2023

Merci pour tout, M. Pennac

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M. Pennac,
Quand nous nous sommes engagées en 2023, nous savions sans en avoir encore la certitude. Nous savions que cette année allait rimer avec effroi et désarroi. Début janvier, les résultats sont tombés et c'était vertigineux. Ce n'était plus seulement pour les autres, c'était là, invisible, mais bien là. Dans des moments comme ceux-là, j'ai perdu mon humour et ai levé un poing désemparé vers l'univers : tu fiches quoi ? L'univers est resté silencieux. Bien sûr.  J'ai vu celle que j'aime enchaîner les scanners, le verdict, les chimios et les cheveux qui tombent. Jour après jour, je l'ai vue avancer avec courage. C'en était impressionnant. Où trouvait-elle cette élégance ?
Jour après jour, je me suis vue devenir accompagnante. Rien ne nous prépare à le devenir. Il faut improviser avec les mots, les façonner en encouragements et affronter ses peurs. De celles qui vous attendent le soir et vous font douter de votre propre force jusqu'au lendemain.
Ces soirs-là, M. Pennac, je trouvais refuge. Refuge dans la saga Malaussène. J'ai tout relu. Du bonheur des ogres aux Fruits de la passion. C'était ma bouffée d'oxygène et mon sourire. J'ai continué avec les tomes suivants. Du Cas Malaussène au Terminus. Merci pour tout, M. Pennac, la vie foutraque, l'accumulation d'emmerdes au-delà du raisonnable et vos personnages dans des impasses sans issue mais qui s'en sortent. On ne meurt jamais pour de vrai chez vous. Bien sûr.
Vous savez, aujourd'hui, le chemin va être encore long mais le printemps est presque de retour. Il fait encore très froid la nuit mais cet après-midi, le cerisier de Montmorency a laissé sa première fleur s'ouvrir et bientôt vont apparaître les roses trémières.
Vous savez, mon amoureuse, elle a la trempe de votre Julie, elle vous épaterait.
Bien à vous, M. Pennac et à votre bande de Belleville.
P.S. : au fait, en février, quand il a fallu que je choisisse une page pour le concours de lecture à voix haute de la Grande Librairie, j'ai proposé à mes élèves l'incipit de La fée carabine. R., qui a été élu par la classe, a lu avec une tel humour la traversée reptante (vous aimez  bien ce mot M. Pennac) de la plaque de verglas à forme d'Afrique qu'il a été sélectionné pour la demi-finale. Merci encore.

Commentaires

mes pensées vous accompagnent. Je vous souhaite à toutes deux courage et ténacité dans cette épreuve. C'est bien que la lecture oit si secourable

Écrit par : kwarkito | mercredi, 05 avril 2023

Merci Kwarkito. Oui, la littérature nous permet de tenir debout malgré les vents contraires.

Écrit par : la bacchante | jeudi, 06 avril 2023

Bon courage à vous pour cette période difficile, mon amoureuse en sort tout juste de ce parcours difficile, encore quelques séance de radiothérapie préventive et on ne devrait plus en parler !
Quand à Pennac, votre billet me touche énormément parce que j'ai eu la chance de l'avoir en prof l'année où il avait sortit "Au bonheur des ogres" alors en série noire (qu'il m'a dédicacé :-) )
Un jour il est arrivé en cour en nous disant qu'il allait nous lire le début d'un roman qu'un ami à lui écrivait et qu'il voulait notre avis ; c'était ce fameux incipit et sa carte de l'Afrique :-)
Encore plein de bonnes ondes pour la suite !

Écrit par : Gilsoub | mercredi, 05 avril 2023

Avoir eu Pennac, comme prof, vous avez eu une sacrée chance !

Écrit par : la bacchante | jeudi, 06 avril 2023

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