mardi, 11 juillet 2023
Exil de mes îles
"L’exil de mes îles a eu lieu hier
c’est encore un peu vide ici
mais le regard porte loin
comme quand on arrive dans une nouvelle maison
il faut se familiariser avec les odeurs et les bruits..."
pour lire la suite de ce dernier billet ici et premier billet là-bas, vous pouvez vous rendre sur ma nouvelle adresse. À tout de suite ...
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lundi, 15 mai 2023
En bref (9)
10:38 Publié dans EN BREF, LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
samedi, 13 mai 2023
Eclat de vers
Ça commence toujours comme ça une heure de Français : ils prennent leur boîte à vers à la fin du cahier, je leur lis un poème et ils retiennent le fragment qui les touche en plein stylo quatre couleurs. Certains de ces petits bouts accumulés, ils les glissent incognito quand ils se retrouvent en atelier d'écriture et finissent leur texte par un "avec la participation de... ".
Depuis février, on a quitté Le Hamelet pour investir Suzanne Lipinska. Je dispose d'un tableau blanc sur fond vert supplémentaire. Depuis février, l'un d'entre eux se prête à l'exercice sur cette surface. Ça nous permet de réfléchir collectivement quand des coquilles apparaissent.
Ce jour-là, pas de coquille mais un moment de poésie suspendu que j'accueille avec un "oh que c'est beau !". "Il fait un temps de verre éclaté " venait de devenir "il fait un temps de vers éclatés".
09:30 Publié dans LA CLASSE ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
vendredi, 12 mai 2023
Biffure 157
Tu devrais suivre ton chemin
flic-flac
et non pas le parcours marqué d'avance
flip-flap
Biffure de la page 57 de La solitude du coureur de fond d'Alan Sillitone
14:00 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
jeudi, 11 mai 2023
Partir en live
Dernière heure de la matinée avec les latinistes de 4ème. Les estomacs gargouillent déjà, il faut que je leur propose du consistant pour qu'ils ne se relâchent pas. Au menu, un portrait du Carthaginois Hannibal réalisé par l'historien romain Tite-Live. C'est l'occasion de se demander comment on fait pour penser l'autre, d'un camp à l'autre. On soupçonne rapidement la propagande. On cherche des repères dans le texte. Les hypothèses fusent. Soudain R. lève le doigt. Il a besoin d'un éclairage étymologique. J'aime quand ils se mettent à décortiquer un mot à la recherche de son origine.
- M'dame, d'où vient le mot "live" ?
- C'est un anglicisme qui signifie vivant.
- Ah bon ...
Je sens de la déception en face. Désolée, tous les mots ne viennent pas du latin. Je lui demande quel est le rapport avec le cours.
- Ben M'dame, parce que Tite-Live !
11:14 Publié dans LA CLASSE ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
lundi, 08 mai 2023
CHUt (12)
Tout est écrit sur la porte. Il ne te reste plus qu'à l'ouvrir...
13:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 07 mai 2023
CHUt (11)
Faut-il dire désépingler ou dépingler du linge accroché à un fil ?
Et pour un corsage ou même un corps, est-ce désagrafer ou dégrafer ?
08:49 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 06 mai 2023
CHUt (10)
Quelle info était à la une des matinales ce matin sur France Culture ou Inter ?
Je vous entends me dire avec assurance le couronnement du roi d'Angleterre. Je m'entends vous répondre ben non, perdu.
Très loin des fastes qui endorment tout un peuple (ou presque), un îlot de résistance, Des bâtons dans les routes, s'est dressé à Léry dans l'Eure. Objectif : contrer un projet autoroutier qui décimerait notre forêt. Une foule venue des quatre coins du pays a convergé vers cette zone à défendre. On est des milliers à se déployer en un cortège silencieux et respectueux sur les chemins forestiers. Objectif : mener des actions pour empêcher la coupe des arbres ou protéger voire inviter des espèces en voie de disparition. Comment s'appelle-t-il ce petit rongeur, entre muscadet et mascaret ? Les copines me répondent en choeur : le muscardin !
Lorsqu'on rejoint le champ de base, on croise la route joyeuse des clowns de la Maison de la Poésie, tout droit venus de l'île du Roi. L'une lance : jamais, on va pas se laisser mollir. J'accueille le slogan comme une ligne de vie.
Aujourd'hui, je ne suis pas allée au CHU. Je t'envoie une photo de la première orchidée sauvage croisée dans la journée. Bientôt nous retournerons voir celles des coteaux d'Orival.
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vendredi, 05 mai 2023
CHUt (9)
07:12 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
jeudi, 04 mai 2023
CHUt (8)
Nouvelle cartographie, ce matin. Je pars de la Métropole et longe la Seine jusqu'à l'Omnia pour voir L'Adamant. Un trajet sans tangente ni détours. Une ligne droite, des panneaux solaires de l'une aux panneaux de bois de l'autre. C'est si simple de faire entrer la lumière : il suffit d'incliner les panneaux à l'horizontale.
L'itinéraire de l'après-midi m'est connu : je longe à nouveau la Seine entre les ponts Boildieu et Corneille, je photographie deux bittes d'amarrage marquées d'un 4 et d'un 5 puis remonte vers le CHU.
Je ne sais plus combien de fois les portes vitrées se sont ouvertes pour me laisser entrer. Autant de fois qu'elles se sont ouvertes pour me laisser sortir. Est-ce que je transforme un peu ce lieu à chaque passage ? Et lui me change-t-il en retour ?
Tout est en mouvement : mon corps dans la ville, le tien dans un lit. Pourquoi une situation même empesée par les années y échapperait-elle ? Les arbres me le rappellent qui tout autour ne cessent de se métamorphoser.
Tu te rapproches du jour où tu sortiras. Je glisse autour de ton poignet, sur le code-barre de l'hôpital, un bracelet de turquoises pour t'accompagner sur ta dernière ligne droite.
10:10 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 03 mai 2023
CHUt (7)
7ème jour
J'ai entendu parler d'un qui au 7ème jour avait fini son ample tâche et se reposait. On est moins rapide par les temps qui courent. Courir, tu n'en es pas là mais emporter ta perche et tes poches dehors, ça y est, tu le fais. On s'assoit sur un rebord face à des pavots jaunes. Ton jardin te manque. Tu aimerais voir tes jasmins se déployer, tes rosiers s'ouvrir. L'herbe n'a-t-elle pas trop poussé ? En attendant tu lis un bouquet impérissable : Hyacinthe et Rose de François Morel.
Il y a un matin, il y a un soir. Je repars à pied. C'est en travaux autour du CHU. Il faut slalomer entre les barrières, la poussière et les trous. J'aime cet entre-deux avant les boulevards rectilignes. Je marquerai une pause au pied de l'arbre qui se remet d'une intervention chirurgicale. Comme chaque soir à la même heure depuis sept jours, je verrai apparaître une silhouette reconnaissable de loin. Iel est longiligne et avance d'un pas décidé. Une longue mèche cache le haut de son visage. Il y a dans son regard une impertinence fragile ou une fragilité impertinente, je ne sais. Iel semble s'être échappé d'une scène de Thomas Jolly ou d'un plan d'Almodovar. Et moi, ça m'apaise de le/la croiser dans cet entre-deux.
09:32 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 02 mai 2023
CHUt (6)
Entre le champ de lin d'hiver qui libère enfin ses fleurs, prémices d'une marée bleue et la voie verte impassible, il y a eu la reprise des cours et un massage. Le CHU aujourd'hui n'a été que vocal : ta voix enjouée malgré tout qui s'échappe du bocal.
09:25 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 01 mai 2023
CHUt (5)
Pour la 5ème fois, je reprends la route jusqu'au CHU. Assez de jours pour dire que c'est devenu un rituel. Je croise les mêmes qui vont voir un proche, souvent le regard hagard ou triste.
Depuis le premier jour quand j'attaque la longue allée qui mène à la porte vitrée, je mets mes écouteurs et écoute Universo de Dom La Nena. Très fort. La contrebasse me porte vers le haut jusqu'au 2ème étage.
Pour la 1ère fois, je prends les escaliers (je les ai enfin trouvés). Sur une des marches est inscrit "un grand pas pour votre coeur". Mon grand pas à moi, c'est quand j'ouvre ta porte. Ta tribu est en train d'attacher au dessus de ton lit une cordelette et au bout de chaque minuscule épingle à linge, des photos prises cet été dans notre périple ami.es-randonnées : les Coquets, Le Fayet, Saint Jean de Bueges et Saint Etienne.
Tu me dis : tu crois que ça se fait ? F., l'aide soignante te le confirme. Tout se fait pour que tu ailles mieux au plus vite. Tout se fait pour qu'un jour nous remettions nos chaussures de rando et que nous parcourions à nouveau les chemins.
Ce soir, sur la route du retour, je me suis dit : la vie est en train de redevenir plus douce et moi plus légère.
21:26 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 30 avril 2023
CHUt (4)
16h
RDC, sens montée, fermeture des portes, (comment iras-tu aujourd'hui après une nuit chaotique ?), ouverture des portes, 2ème étage.
A droite deux fois, slalom entre les machines jusqu'au fond du couloir, chambre 213.
Je toque, ouvre la porte : ça a presqu'une gueule de quotidien, ta tribu est encore là et ça rigole, en chaussettes assise à même le sol ou trônant sur des chaises.
Tu es côté porte, prête à déguerpir quand on t'y autorisera.
Côté fenêtre, tu as une nouvelle coloc. Elle parle fort et en continu sans jamais écouter ni mari ni fils. Seule une chute de tension la mettra tout à l'heure en mode pause, quelques minutes.
J'aimais bien celle d'hier. Le premier jour, alors que j'arrivais, elle a lancé un "la salope" tonitruant. Elle injuriait une actrice d'une série de seconde zone à la télé, allumée en continu. L'infirmière qui n'avait pas réagi assez vite à son alarme rouge, le chauffeur de taxi qui avait un retard regrettable un jour de sortie, elle les accueillait en leur disant "panpan cucul ", geste à l'appui.
Tes poches se vident à la vitesse de 29 ml par heure, je crois : jaune fluo ultra vitaminé, blanc laiteux en guise de repas et acupan.
Ce matin, on t'a dépansée (il ne reste plus que le grand pansement), tu me montres tes agrafes. Ça avance, jour près jour, inexorablement. Si rapidement. Tu as remis tes boucles d'oreilles arbre de vie.
On regarde en partageant des écouteurs (toi l'oreille gauche, moi la droite ) le 4ème épisode de la série Dime quien soy
oui dis-le moi
20h
Pour la première fois, tu me raccompagnes jusqu'à l'ascenseur, slalom avec ta perche et tes poches dans le couloir, gauche deux fois. Je dépose un baiser sur ton bonnet orange.
2ème étage, sens descente, fermeture des portes, (estomac noué), ouverture des portes, RDC.
21:54 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 29 avril 2023
CHUt (3)
ce soir-là
je laisse ma paume contre ta paume
puis rentre me coucher pour décocher les pensées sismographes
14:20 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 28 avril 2023
CHUt (2)
ce jour-là
pour penser à ta longue immobilité au bloc
je suis parcourue par la nécessité de traverser la ville
je monte au panorama
au-dessus des bruits
puis redescends en bord de Seine
en-dessous des bruits
nulle part un vrai silence
je retourne dans ta chambre
ça bippe tous les quarts d'heure
je ne sais quelle route suivre
sur ton corps devenu parchemin
tu reviens de si loin
par la fenêtre on entend
un hélicoptère
aussi entêtant qu'un marteau piqueur
et les pétales tomber
13:39 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 27 avril 2023
CHUt (1)
Ils entrent dans le paquebot urbain
pour éviter le naufrage
ou rafistoler la fissure dans la digue
c'est un concentré d'humanité à la marge de l'humanité
l'abîmée, le froissé, la boiteuse, le pansé, la muette
tremblement secret
ta tête nue sous le turban
bouleversement profond
les courbés, presque tous
il te faudra beaucoup de patience à l'écart des mouvements du monde. Un jour viendra où tu ressortiras et tu seras kintsugi.
13:01 Publié dans CHUt | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 26 avril 2023
Patauger ou potager
Les jours qui viennent sont gigantesques
il nous faudra convoquer
des pas immenses pour les traverser
en rester à cette évidence
et refuser de patauger dans demain
Aussi suis-je allée dans mon potager
retrouver la terre et son silence
après des jours balayés par les vents et les marées
J'y ai entrepris un boulot de titan ou de fourmi
arracher le liseron qui partout pointe
comme s’il était en terre conquise
l'extirper jusqu’à la racine
du moins m'en suis-je persuadée
Geste après geste
j’ai pensé à l’une des Danaïdes
vous choisirez celle que vous voulez :
à un remplissage de seau
s'est-elle dit
cette fois-ci l'eau ne fuira pas ?
Geste après geste
j'ai pensé à Sisysphe
vous et moi penserons au même :
à une poussée de rocher
s'est-il dit
cette fois-ci, il tiendra en équilibre tout là-haut ?
13:50 Publié dans MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 19 avril 2023
Biffure 156
Un tranquille, L'aître Saint Maclou, avril 2023
Intranquille
je cherche à faire la paix
avec moi-même et le fatum
pour réapprendre le soleil qui se lève
les échecs surmontés
ma main dans la tienne
Biffure de la page 173 de Soleil amer de Lilia Hassaine
14:11 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mardi, 04 avril 2023
Merci pour tout, M. Pennac
M. Pennac,
Quand nous nous sommes engagées en 2023, nous savions sans en avoir encore la certitude. Nous savions que cette année allait rimer avec effroi et désarroi. Début janvier, les résultats sont tombés et c'était vertigineux. Ce n'était plus seulement pour les autres, c'était là, invisible, mais bien là. Dans des moments comme ceux-là, j'ai perdu mon humour et ai levé un poing désemparé vers l'univers : tu fiches quoi ? L'univers est resté silencieux. Bien sûr. J'ai vu celle que j'aime enchaîner les scanners, le verdict, les chimios et les cheveux qui tombent. Jour après jour, je l'ai vue avancer avec courage. C'en était impressionnant. Où trouvait-elle cette élégance ?
Jour après jour, je me suis vue devenir accompagnante. Rien ne nous prépare à le devenir. Il faut improviser avec les mots, les façonner en encouragements et affronter ses peurs. De celles qui vous attendent le soir et vous font douter de votre propre force jusqu'au lendemain.
Ces soirs-là, M. Pennac, je trouvais refuge. Refuge dans la saga Malaussène. J'ai tout relu. Du bonheur des ogres aux Fruits de la passion. C'était ma bouffée d'oxygène et mon sourire. J'ai continué avec les tomes suivants. Du Cas Malaussène au Terminus. Merci pour tout, M. Pennac, la vie foutraque, l'accumulation d'emmerdes au-delà du raisonnable et vos personnages dans des impasses sans issue mais qui s'en sortent. On ne meurt jamais pour de vrai chez vous. Bien sûr.
Vous savez, aujourd'hui, le chemin va être encore long mais le printemps est presque de retour. Il fait encore très froid la nuit mais cet après-midi, le cerisier de Montmorency a laissé sa première fleur s'ouvrir et bientôt vont apparaître les roses trémières.
Vous savez, mon amoureuse, elle a la trempe de votre Julie, elle vous épaterait.
Bien à vous, M. Pennac et à votre bande de Belleville.
P.S. : au fait, en février, quand il a fallu que je choisisse une page pour le concours de lecture à voix haute de la Grande Librairie, j'ai proposé à mes élèves l'incipit de La fée carabine. R., qui a été élu par la classe, a lu avec une tel humour la traversée reptante (vous aimez bien ce mot M. Pennac) de la plaque de verglas à forme d'Afrique qu'il a été sélectionné pour la demi-finale. Merci encore.
20:45 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : daniel pennac, cerisier | Facebook |
dimanche, 26 mars 2023
Si tu passes me voir
Si tu passes me voir
je serai dans le jardin
sur le rebord en pierre à boire mon café
laissant ma clope se consumer
il n'y a que la mauve qui est fleurie en ce moment
mais tout le reste se prépare inéluctablement
si tu passes me voir
je serai dans le potager
à nettoyer ma terre
ne pas me laisser envahir par les pissenlits
et le cauchemar qui revient chaque nuit
si tu passes me voir
tu devrais me trouver
15:53 Publié dans EN BREF | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
dimanche, 26 février 2023
Biffure 155
Cette nuit-là
se mettre à attendre
l'aube du lendemain
Biffure de la page 157 d'Aux fruits de la passion de Daniel Pennac
avec les lourdés de la vie
passablement cabossés
par le ressac
Biffure de la page 198 de Le cas Malaussène, ils m'ont menti de Daniel Pennac
15:43 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
lundi, 20 février 2023
En bref (8)
© Juliette Leroy
A ce moment-là
la terre était ronde
et les chiens avaient cessé
de se mordre la queue
18:17 Publié dans EN BREF | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 06 février 2023
Biffures 154
on n'a pas fini d'en voir
il faut
il faudra
à chaque tournant
Biffure de la page 63 de Les sources de Marie-Hélène Lafon
on voudrait regarder en face
ce monde installé dans la vie
le récit chuchoté de son histoire
Biffure de la page 209 de Les exportés de Sonia Devillers
se rendre au lendemain
en suivant un sens favorable
Biffure de la page 106 de L'inventeur de Miguel Bonnefoy
11:23 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 28 janvier 2023
Biffure 153
On se tient
blotties pelotonnées
répondeur branché
à la lisière
repose tes plis
sur les lignes de ma main
Biffures de la page 180 de Monsieur Malaussène et de la page 28 de Des chrétiens et des Maures de Daniel Pennac
15:23 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 21 janvier 2023
Etymo (5)
La lumière était si forte ce matin
qu'elle a repoussé la gravité*
et en longeant longuement la rive de la Seine
je me suis recentrée
les jours qui viennent
peuvent bien se pointer
ils me trouveront
debout sur leur chemin
* du latin gravis "pesant, lourd"
15:07 Publié dans ETYMO | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
lundi, 02 janvier 2023
Même si
On écrit sur de futurs gravas
Nous sommes la Tribu des Grands Vivants
même si le désarroi
même si l'effroi
même si d'étroits détroits
même si pas d'autres rimes pour 2023
crois-moi encore une fois
la Vie nous trouvera debout et déterminées
car nous refusons de marcher
à côté de nos rêves
19:56 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
vendredi, 30 décembre 2022
Biffure 153
© Pili Vazquez
Lorsque le hasard claque
tornade enrobée d'aiguilles
il vaut mieux crois-moi
murmurer
sous nos draps
coupe-feu au vertige
du jour qui suivra
Biffures de la page 81 d'Au bonheur des ogres, de la page 36 de La fée carabine et de la page 66 de La petite marchande de prose de Daniel Pennac
11:10 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 20 décembre 2022
Biffure 152 et étymo 6
dans ses rêves*
quelque chose se tend
quelque chose de désemparé
mais qui se défroisse
Biffure de la page 173 de Zizi Cabane de Bérengère Cournut
* du préfixe re et du gallo-roman esver "vagabonder"
12:06 Publié dans BIFFURES, ETYMO | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 05 novembre 2022
Biffure 151 et étymo 5
Ligneux*
La vie
étend son linge
entre ces lignes
pour fixer nuit et jour
Biffure de la page 48 de Vivre vite de Brigitte Giraud
Vivre vite, tu es allée le chercher la semaine dernière à quai des mots alors qu'il n'était encore qu'un titre parmi d'autres sélectionnés pour les prix d'automne. Tu en avais entendu parler à la radio et tu voulais le lire vite. Etait-ce sa charpente en "si ne ...pas" qui avait fait naître en toi cette urgence, l'irréversible qui aurait pu être évité chapitre après chapitre ?
Tu en lisais les dernières lignes** au moment même où il a été étiqueté Goncourt. Trop forte !
Moi, j'en ai fini la lecture cette nuit parce qu'elle se refusait au sommeil. Au matin, j'ai relu Entre les lignes de Tiago Rodrigues. Les mots de l'un pour interroger les mots de l'autre : " Et une chose qui n'a pas eu lieu appartient-elle au passé de la même façon qu'une chose qui a eu lieu ? Ou reste-t-elle éternellement dans le futur, condamnée à ne jamais pouvoir appartenir au passé ? "
Tu viens de commencer la lecture de Tenir sa langue de Polina Panassenko, toujours en lice pour le prix Femina. Et si...
* du latin lignum "bois"
** du latin lineus "fil de lin"
12:44 Publié dans BIFFURES, ETYMO | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |