samedi, 11 septembre 2021
En bref (7)
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samedi, 28 août 2021
biffure 120
Ma nuit chez Maud (2)
La Gacilly, © Pili Vazquez
Nous avons marché
escapade folle
pied-de-nez aux règles
loin du four en taire
esquisse de femmes libres
puis elle a remis son grand voile
Biffure de la page 69 de Que sur toi se lamente le Tigre d'Emilienne Malfato
Mode d'emploi d'une biffure : prendre une page d'un livre qu'on vient de finir. Ne garder sur cette page que quelques mots éparpillés. Biffer tout le reste pour obtenir un court texte qui parle plus de soi que du livre.
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mardi, 24 août 2021
En bref (6)
Ma nuit chez Maud
La Gacilly
Ai passé cet été tant de temps
à délabyrinther mes pensées
que ma tête est moins lourde
mon cœur plus léger
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lundi, 23 août 2021
En bref (5)
© Pili Vazquez
En se retirant
il a offert à la graminée des perles d'eau
le brouillard
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samedi, 07 août 2021
Biffure 119
© Pili Vazquez
On apprend assez tôt à
écrire son nom sur une table de presse
rentrer par la fenêtre
accepter le provisoire
mais appliquer un fer chaud
sur ces faux-plis-là
dans la tête
Biffure de la page 92 de Quoi de neuf sur la guerre? de Robert Bobert
Mode d'emploi d'une biffure : prendre une page d'un livre qu'on vient de finir. Ne garder sur cette page que quelques mots éparpillés. Biffer tout le reste pour obtenir un court texte qui parle plus de soi que du livre.
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dimanche, 11 juillet 2021
En bref (4)
Trouvé ce matin au milieu de la prolifération de bourrache un pavot rouge andalou. Fera buisson demain comme ceux de l'Ours mélangés aux dentelés de la grande Marie.
Vu les gouttes de pluie au bord des feuilles de pimprenelle. Ai pensé aux plantules du kalanchoe.
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mardi, 22 juin 2021
Biffures 116-118
Rue Saint Blaise
On a beaucoup parlé
de l'angoisse
qui traverse la rue
à contre-courant
Biffure de la page 249 de Le roman de Jim de Pierric Bailly
qui ne sait plus le nord du sud
bifurque vers
se faufile avec
agite du
Biffure de la page 46 de Scarlett et Novak d'Alain Damasio
le soleil inondait les yeux
et on buvait
des bouteilles impassibles
Biffure de la page 150 de Seule en sa demeure de Cécile Coulon
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lundi, 07 juin 2021
Combien d'histoires ?
© Pili Vazquez
Il y a eu tant de lignes remplies dans mon agenda pour ne pas oublier tous ces jours qui s'écoulaient sans trouver le temps de m'amarrer à mes îles
tant de lignes éparses, amas de vécu, qui pourraient être autant d'histoires mais qui resteront lignes horizontales pour tenir debout dans le trop plein des jours
il y a eu la structure bâchée pour les pieds de tomates qui a demandé tant d'heures pour être mise en place et qui a valdingué à la première bourrasque déchaînée
c'est au potager qu'on apprend le mieux la résilience
quelques tronçons du GR 223 et l'envie d'avoir du temps libéré pour marcher de longs jours
dans la foulée un chantier terre-paille
barboter dans la barbotine faite de l'ancien torchis (combien d'histoires dans cette terre ?)
il y a eu à nouveau le théâtre et les terrasses parce que notre laisse a été rallongée de deux mètres, de 19h à 21h
il n'y a pas encore eu le cinéma, mon épaule contre ton épaule
mais il y a eu la clôture autour de la prairie d'Orival
paraît que les sangliers menaçaient les orchidées sauvages
où je vais mettre mes souvenirs maintenant ?
me faut de l'espace, du sans limites, du libre dans mon regard
il y a eu L'odyssée encore et encore : y trouver un chemin de passage
il y a eu la biquetterie pleine de famille
accords et à cris (combien d'histoires dans ces vies rassemblées ?)
aujourd'hui il aurait dû y avoir les dernières corrections de copies et les bulletins
mais dans le silence revenu je me suis enfouie dans mon hamac et j'ai lu d'une traite
- la vie en pointillés a ses limites -
un essai jubilatoire Je suis une fille sans histoire d'Alice Zéniter
une invitation à interroger ce qu'on ne pense pas à interroger
par exemple : le chasseur préhistorique a supplanté le cueilleur d'airelles en laissant ses empreintes sur la paroi d'une grotte
-il paraît que la chasse au sanglier fait plus vibrer un lecteur qu'une cueillette d'airelles-
depuis il encombre tous nos récits, le chasseur préhistorique (combien d'histoires nouvelles à inventer ?)
16:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 29 avril 2021
Biffures 114-115
Dans les esgourdes
murmure des mots
comment formuler ça ?
Besoin d'un outil
Biffure de la page 123 de Le démon de la colline aux loups de Dimitri Rouchon-Borie
apprends-moi l'aiguille
qui coud les plis de nos étreintes
Biffure d'une page de Décomposée de Clémentine Beauvais
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jeudi, 15 avril 2021
Les ans glissent
Il y a eu l'été au printemps
j'ai eu tout mon temps
pour tenter de m'y réchauffer sept jours très exactement
-suspicion de COVID deux fois je suis passée sous les radars-
pour mettre en terre des pois mange-tout
imprudence d'une impatiente
pour regarder l'élégance de la mésange dans la gouttière
et le merle s'ébrouer aussi énergiquement que mon fils
quand il prend une douche
pour sortir rentrer sortir mes semis
un soir je me suis Décomposée
parce qu'incapable de raviver ce temps à rallonge
les jours identiques les uns aux autres
rentrer sortir rentrer les semis
voir s'éloigner le désir du printemps des poètes,
loin de mes élèves que j'ai retrouvés
la veille d'un nouveau confinement après un jour de grève
parce qu'on ne parviendra pas à continuer ainsi le navire coule et nous avec
il y a eu l'hiver au printemps
-les hirondelles passent leur tour-
le retour des classes virtuelles qui plantent, les élèves coincés en salle d'attente
paraît que c'est les Russes les responsables, c'est ce qu'a dit Blanqueroute pour justifier cette déroute
et déjà c'était les vacances de printemps en hiver
des nuits et des nuits de gel
j'ai vu des larmes figées aux branches
et Le démon de la colline aux loups
mes pois mange-tout n'ont pas résisté
un peu de Kérosène dans nos chaussures et on a pris les routes
de Venables en bord de Seine et des Étangs de la terre aux pots
deux fois aussi je suis allée chez Wolgemuth
une première fois discrètement pour te trouver un cornus kousa
-c'était sans compter sur les copines incapables de garder un secret-
et une deuxième fois avec toi et Souchon à tue-tête dans la voiture
-où est-il donc ce terrain en pente d'où lui et son ennui voient les Andelys, l'Eure et la Seine ?-
on y a trouvé un cornus florida
on y a fait le plein de groseilliers et de framboisiers
qui alignés ce soir dans ton verger espèrent le printemps
non loin les ans glissent sur ton poirier.
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mercredi, 31 mars 2021
Biffures 111 - 113
Je me demande, après avoir fait mes comptes
si cela vaut vraiment la peine d'écrire
ou s'il ne vaut pas mieux
Biffure de la page 47 d'Un père étranger d'Eduardo Berti
me balader
rouler dans la nuit
jusqu'à la panne d'essence
Biffure de la page 46 de Kérozène d'Adeline Dieudonné
assise à l'extrémité de mon tapis
je me dis que
le reste n'est que pure formalité
Biffure de la page 45 de Les impatientes de Djaïli Amadou Amal
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mardi, 23 mars 2021
Biffure 110
Les yeux fermés
je chavire
sur la crête de tes lèvres humides
Biffure de la page 160 de Plein gris de Marion brunet
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dimanche, 21 mars 2021
Des ires et désirs
Il y a eu le désir d'ouvrir une brèche dans ce nouveau mur
le troisième, Plein gris à 10km, à 19h
patience mon coeur, tu trouveras une diagonale pour passer
il y a eu les classes qui se vident
cas positifs et cas-contact renvoyés chez eux
il y a eu l'occupation des théâtres qui se propage plus sûrement qu'un virus
virgule ardente qui nous redonnera le quatrième mur
il y a eu Les impatientes, un vieil ami tout un week-end
et deux anciennes élèves venues boire un jus de pomme
belles dans leur courage pour changer le monde
il y a eu une partie d'échecs avec mon fils, j'avais les blancs
il y a eu le retour de la palette de verts du printemps
la grande semaine de gel cet hiver n'a pas eu raison d'elle
il y a eu un petit matin qui a pris tout son temps pour lambiner
il y a eu une course sur le chemin de halage
sans l'attestation - deux pages A4 et 15 motifs de sortie - devenue obsolète en 24h
et sans pièce d'identité non plus
il y a eu l'échiquier des semis
A1 à A9 : choux kale et toscan
B1 à B9 : courgettes et pois mange-tout
C1 à E9 : tante Ruby, coeur de boeuf, noir de Crimée et rose de Berne
F1 à F9 : poivrons espagnols et yolo wonder
un travail d'orfèvre toute une après-midi qui m'a presque fait oublié que l'espace s'était restreint
mais pas le désir
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mardi, 09 mars 2021
Biffure 109
Trouville, mars 2021
Ton coeur un nomade
entre peur et excitation
j'aspire à briser les cages
et souffler sur les remparts
L'écrire pour regarder ce rêve dans les yeux
Biffure de la page 77 de Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani
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mardi, 02 mars 2021
Amarrée
Enfin il y a eu les vacances
démasquées et coupées du flux continu d'infos anxiogènes
il y a eu des jours printaniers
et les patinoires devenues à nouveau étangs sur les champs
deux cygnes de la réserve ornithologique y ont élu domicile
quand ils plongent leur cou dans l'eau
c'est la tête seule qui s'immerge
il y a eu un déménagement
à vélo-carriole vélo-cargot vélo-sacoches
dans les rues les passants se sont demandés si on manifestait
mais non, on déplaçait seulement un frigo, une machine à laver, des tissus et des piles de livres vers le haut de la ville
alors ils ont applaudi
il y a eu prendre le vent et la lumière en courant le long de la Seine en décrue
il y a eu limaille de fer et copeaux de bois
le broyat de ton tilleul répandu
qu'il repose en paix dans nos haies
il y a eu le démoussage de la terrasse, odeur de marée basse
au son du tacatacatac de la bétonnière des voisins
(il arrive que mes pensées fassent le même bruit entêtant)
il y a eu le passage du barrage de Poses
il y a eu du temps pour s'asseoir et méditer
pour marcher et rouler
'' les montagnes russes de l'enfance ne sont plus si russes que ça
mais la côte des Anglais reste penchue ''dixit ma fille
il y a eu une journée entre mes deux enfants à Rouen
aussi revigorante qu'un curry de légumes
il y a eu une soirée où je me suis abrutie de This is us
pour aplanir les bosses d'un coup de fil maternel
il y a eu Le parfum des fleurs la nuit
et la vitesse vitale le lendemain
les semis dans des bacs qui passent la journée dans la serre
et la nuit contre le radiateur
tu penses que c'est trop tôt, je mise sur la clémence des jours
il y a eu sur la table de la salle ta machine à coudre
tes bobines et tes canettes sous un rayon de soleil
bon gré bon gré tu as transformé deux pantalons de lin trop longs en tenues de qi gong mawangdui
il y a eu Birkenstock racheté par LVMH
ça t'a bien fait rire
penser à passer commande
avant que Vuitton ne transforme en produit de luxe
mes sandales babacool
- un Principal m'a dit un jour que le règlement n'autorisait pas à venir en tongs au collège
j'avais éclaté de rire : prendre ma seconde voûte plantaire pour de vulgaires claquettes de plage !-
et demain il y aura larguer les amarres pour une maison de pêcheur à Trouville, en bord de mer.
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lundi, 15 février 2021
Gueule joyeuse
© Pili Vazquez
Il y a eu une semaine de grand froid
un vent d'est montant de la plaine a soufflé inlassablement
couchant tout sur son passage
les artichauts, les acanthes, les agapanthes
et nous sous deux couettes
il y a eu les champs devenus étangs puis patinoires
il y a eu les randos et les courses à pied
malgré tout
les poumons qui se rétrécissent les mollets qui se durcissent
et Les orages
soudain il y a eu la légèreté revenue
aussi simplement qu'elle était partie
et le redoux
juste ce qu'il faut pour retrouver des températures positives
mais ça avait la gueule joyeuse d'une journée de printemps
21:03 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
lundi, 08 février 2021
Biffure 108
Passe-tôle
Octobre 2020
Je pense aux mots
qui peuvent se cacher dans le ventre
et qui croiseront un jour la parole
Biffure de la page 343 de Demandez-leur la lune d'Isabelle Pandazopoulos
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samedi, 30 janvier 2021
(plat de) résistance
Il y a eu la table ronde avec Jean-Pierre Siméon : annulée
et la rencontre d'Ariane Dreyfus au musée des beaux arts : annulée
finalement les poètes hibernent
il y a eu l'alerte intrusion et les pierre-feuille-ciseau des élèves sous les tables
il y a eu l'écrou dans le pneu comme un caillou dans la chaussure
une marche afghane et une autre autour des lacs
il n'y a pas eu : aller bosser à vélo
je ne sais pas rouler entre les gouttes
il n'y a pas eu Au non du père d'Ahmed Madani
le principal adjoint a dit : on ne peut pas accueillir une pièce de théâtre, ce n'est pas COVID
il y a eu la toile de nos vies, la toile de nos vides
il y a eu ce cours avec des latinistes
la première pièce de théâtre à Rome : une cérémonie religieuse sous masques pour conjurer une épidémie de peste
qu'attend-on pour rouvrir les portes de nos théâtres ?
il y a eu une chronique sur les restaurants clandestins
entrer en (plat de) résistance par la moindre faille
il y a eu le martin pêcheur d'un bleu électrique au port du Havre
et Rana bar au bout du monde
il y a eu ta langue qui glisse, du cuit à faire rire
il y a eu tout ce qui va sans dire
et qui appelle inlassablement les mots
il y a eu le 3ème confinement : reporté
mais surtout il y a eu "si ta vie s'endort, risque-la"
09:09 Publié dans LA CLASSE !, LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 24 janvier 2021
Biffure 107
Cette après-midi-là
la dernière spirale du labyrinthe passée
on pourra naviguer en eaux de traverse
et retrouver le grand vent qui fouettera
ce qui a fait courber nos âmes.
Biffure de la page 199 de Ce matin-là de Gaëlle Josse
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mardi, 19 janvier 2021
L'écho d'aujourd'hui
Il y a eu le vol d'oies sauvages au-dessus des lacs
il y a eu, à table le midi, virus versus bactérie
et une poète qui n'hiberne pas, Rim
il y a eu une découverte étymologique : précaire vient de prière
il y a eu le grand étourdissement
sur le fil de la vie
il y a eu ta présence
il y a eu ce matin-là
quelques flocons de neige sur le panorama
et dans la biquetterie
le coeur des ombres des gens qui osent
la tendresse capable de suspendre le lendemain
il y a enfin eu aujourd'hui et son écho
comme un vol d'oies sauvages au-dessus des lacs
20:37 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mardi, 12 janvier 2021
Biffure 106
© Pili Vazquez
Si tu veux
on peut partir pour une échappée belle
nous deux
comme si cela était la première des choses sacrées
Biffure de la page 76 de Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin
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dimanche, 10 janvier 2021
be a poem
Il y a eu la reprise des cours encore et toujours masqués
la lassitude des uns, la lassitude des autres, ma lassitude
le premier matin, il faisait nuit d'encre
entre le ciel bas et le collège une borgnolle avait été tendue
il y a eu la lecture de Ce qu'il faut de nuit
falloir
Il y a eu deber y tener que
devoir
Il y a eu l'inattendu
une grue de papier sur la poignée de la fenêtre
elle attendait la fin du cours,
- ce moment où l'on ouvre en grand pour aérer -
pour prendre son envol
Il y a eu Anagrammes dans le boudoir un matin à la radio
il y a eu lingerie fine légère à l'infini
l'éternité de l'étreinte
l'espérance de la présence
le grand vide dans la mezzanine
il y a eu au hasard d'instagram
be a poem
anagramme de mon pseudo bea pome
14:45 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
dimanche, 03 janvier 2021
mal an, bon an
© Maurice Pommier
A peine entrions-nous en vacances, que déjà nous flanquions à la porte l'année 2020. Pas un quidam pour la retenir.
Mais de ces douze mois, que retiendrons-nous ? Le/la COVID, celle et ceux qui sont parti.e.s., la disparition d'un professeur, l'espace et les heures qui se raccourcissent - et même le passage du solstice d'hiver n'a rien changé - nos peurs qui grandissent, la perte de libertés, les musées, les cinémas et les théâtres qui rouvrent pour aussitôt se refermer. Pas essentiels, disent-ils.
Il ne sera pas suffisant de changer d'année pour que tout change.
Aussi je nous souhaite, quoi qu'il se passera, d'être debout,
je nous souhaite de nous re-mettre en marche et que chacun de nos pas soit essentiel,
je nous souhaite - Oui, tu as raison, l'Ours - de nous laisser surprendre par ce qui vient.
16:38 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maurice pommier | Facebook |
lundi, 28 décembre 2020
Biffure 105
Ce qui compte
observer, creuser le vide
se laisser guider par l'univers
secousse sur la route
Biffure de la page 13 de L'anomalie d'Hervé Letellier
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dimanche, 13 décembre 2020
Biffure 104
Je me suis mise en ménage
J'ai fermé les volets
et ai regardé à travers la fente
Biffure de la page 86 de Né d'aucune femme de Franck Bouysse
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Biffure 103
Se frotter à sa propre nostalgie
gueules béantes assoiffées
je m'ébroue pour ne pas
Biffure de la page 45 de Le bois de Jeroen Brouwers
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jeudi, 12 novembre 2020
Biffure 102
Impudeur
elle pose cette question
et maintenant ?
les mots posés sur la table
se contentent de scruter l'après
Biffure de la page 456 de Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier
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mardi, 10 novembre 2020
Biffure 101
Imaginaires de papier
je vous souhaite
d'élever les voix humaines
nuit et jour
Biffure de la page 44 de Même les monstres de Thierry Illouz
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lundi, 02 novembre 2020
Une rentrée particulière
Voilà c'est fait : la rentrée de ce lundi 2 novembre est derrière moi. Elle restera marquée au fer rouge dans ma mémoire. Souvent, j'avais échafaudé, ces derniers jours, ce que je dirais à la classe que je retrouverais en première heure : il y était question de laïcité et de liberté d'expression, bien sûr.
Dans le silence de ma salle, ce matin, avant que ne montent mes élèves, j'ai écrit sur le tableau, comme à chaque fois, le titre du poème que je leur lirais en début de cours. Attendre quelque chose de Thomas Vinau. J'ai déposé le recueil sur la table à côté, C'est un beau jour pour ne pas mourir.
Mais ce que je n'avais pas imaginé, c'est que mes élèves entreraient en cours accompagnés d'un tel silence, d'une telle gravité. Ils se sont assis. Vingt-cinq regards intenses au-dessus des masques attendaient que je dise quelque chose. J'ai perdu mes mots. L'émotion m'a gagnée. Longues secondes de silence. Plus loin je leur lirais le poème du jour, nous parlerions de laïcité et de liberté d'expression, bien sûr. Plus loin j'écouterais leur question. Pourquoi ont-il tué Samuel Paty ? Plus loin je leur lirais la lettre de Jaurès et nous ferions silence toute une minute. Plus loin ils écriraient le nom "liberté" où bon leur semble. Mais à ce moment-là, face à tous ces regards, je n'ai pu dire qu'une seule chose : ma joie de les retrouver pour que nous puissions, ensemble, continuer à cheminer.
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samedi, 31 octobre 2020
Biffure 100
elles s'imprégnaient de l'ivresse
des herbes folles
et leurs muettes complicités
se balançaient au vent
Biffure de la page 111 de Sucre noir de Miguel Bonnefoy
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