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samedi, 22 avril 2017

Taire à terre

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C'est enfin le silence revenu, en ce week-end électoral.
Après tant de semaines à user la parole jusqu'à la corde, il ne reste que des mots élimés et des hardes de pensées trop souvent sourdes aux cris de la terre. On élève là une forteresse, on renforce ici des frontières, ailleurs on replie l'Europe sur elle-même en une logorrhée sans limites. Si rarement on a ouvert la porte à l'intraitable beauté du monde ou aux autres, étranges étrangers, et nos frères pourtant.
Je ne sais ce qui sortira des urnes demain, en attendant je cueille et recueille ce silence enfin revenu.

jeudi, 13 avril 2017

Faire le poirier

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Mesurer la croissance de mon cerisier sur une année est si simple. Attraper comme repère le câble électrique au-dessus de lui. L'espace de l'un à l'autre de moins en moins vide.

Mais prendre la démesure de ton poirier ! Suivre du regard la courbe de son tronc, se perdre dans ses ramifications, poursuivre dans un labyrinthe de murmures, de souffles, sens dessus dessous, découvrir ici la douceur nouvelle d'un pli et d'un repli, là une complicité qui n'y était pas l'année dernière, pas encore, m'en emplir comme les feuilles tout là-haut réchauffent leur lignes de chance, lignes de vie à la lumière.

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mardi, 11 avril 2017

Terrassées

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© Pili Vazquez

Les verticalités du cairn et des tulipes,
de la prêle et du réverbère
la promesse de roses
et sur le wax
fourbue par la journée
le regard déposé
sur la ligne d'horizon
notre horizontalité

mardi, 21 mars 2017

Biffure 13

fenêtres sur cour.jpg

Janela indiscreta
Lisbonne, février 2017

encore.
le soir
comme fou
valser au pied
d'une nuit
qui se rétracte
un geste de ta peau
endort
la fatigue

*Mots rescapés des biffures de la page 116 de Les Fragiles de Cécile Roumiguière.

mercredi, 08 mars 2017

Morale élémentaire (1)

morale élémentaire.jpg

Cent-Quatre, janvier 2016

Quoi de mieux pour dérouler une journée bien pleine que de la passer à la moulinette de la morale élémentaire inventée par Raymond Queneau?

Réveil radiophonique informations politiques emprunts occultes
journée nouvelle
Café brûlant  pain grillé  purée amandine
confiture groseillée
Café deuxième  clope roulée  temps suspendu
départ précipité

zuppa ma voiture
ignorer
les priorités
accélérer
klaxonner
slalomer
se garer

Cours enfilés  pause méridienne  départ précipité
atelier oulipien

dimanche, 05 mars 2017

Biffure 12

coragem.jpg

coragem para arriscar
Lisbonne, février 2017

C'était déjà bien
se tenir à une distance
discrète
entendre son silence
demander
à
la vie
encore et toujours
le courage
de risquer

*Mots rescapés des biffures de la page 27 de La cheffe, roman d'une cuisinière de Marie Ndiaye

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mercredi, 01 mars 2017

Réca(pitul)1

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Hora azul
Lisbonne, février 2017

Juste avant le rabat des paupières
Cett(e) question alors que tu dormais
Face à quoi capitulerons-nous ?

(Juste, question, nous)

Surgi juste après minuit moins cinq
Soyons précis c'était l'heure pile
Un noueux point d'interrogation

(minuit, pile, noueux)

Je lui ai filé un somnifère
J'aspirais à des heur(es) bleues passées
A te contempler très tard très loin

(filé, heures, loin)

N'ai fermé l'oeil qu'à potron-jacquet

Le récapitul est une contrainte poétique inventée par l'oulipien Jacques Jouet. Ce qui précède n'étant qu'un demi récapitul, mérite-t-il le nom de Réca, Pitul, ou de Récapitul portatif ?

dimanche, 26 février 2017

Desassossego

capo verde.jpg

Calada da noite
Lisbonne, février 2017
© Pili Vazquez

chienne de vie
y a des soirs au coin du lit
où tu aboies à pleins crocs
sur les rives du Tage
en haut des miradouros
les rêves s'emmêlent
noeuds et nous

ô mon amour(heur)euse
ta peau sur ma peau
dénoue mon coeur
par un baiser de saudade

chienne de vie
y a des soirs au coin de la table
où tu chantes en pleine gueule
lamentos au bord de l'obscurité
à déchirer la nuit
à briser la bouteille
à faire pleurer les pessoas

ô mon amour(heur)euse
ta main dans ma main
pose sur mes lèvres
l'intranquillité bienheureuse

samedi, 18 février 2017

Le pied manquant

vigne.jpg

quand le printemps faisait à nouveau signe
le framboisé des feuilles
quand l'été était au zénith
les sarments entrelacés aux branches du figuier
quand l'automne roussissait
l'ivresse folle des grappes

tout cela maintenant
(serrement de cœur dans l'interligne)
le pied de vigne
l'exécutera
sur une autre terre
avec la même alacrité

jeudi, 16 février 2017

Biffure 11

barcelone.jpg

Barcelone, avril 2016

Dans son cahier bleu
ce professeur
préfèrerait
écrire
-sinon on s'égare-
l'utopie
à l'ordre du jour
colocations
d'attention et d'harmonie

*Mots rescapés des biffures de la page 113 de Squatter le pouvoir, les mairies rebelles d'Espagne de Ludovic Lamant

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mercredi, 15 février 2017

Le coeur en fête

DSCN3337.jpg

le soleil
qui s'invite
par la fenêtre et les portes

le rideau gonflé de bise
les baisers dans l'air
le murmure de la sève
le frémissement des branches
ça a une de ces gueules
de printemps

aujourd'hui

mardi, 14 février 2017

Aspiration

belle du nord.jpg

Coulisse du Musée des Beaux Arts
Lille, Mai 2016

Aspirons
tant qu'il fait jour
la poussière de nos oublis
les toiles sur l'Histoire
grande hache, repli sur soi
et pire-to-pire

Aspirons
sans nous assoupir
à embraser

du fond de la nuit
la poussière d'étoiles
de nos os
unis vers demain


belle du nord 2.jpg

dimanche, 12 février 2017

Laissons

DSCN0918.jpg

St Malo, mai 2016

La terre est encore dure
craquelée et sombre
comme le bitume
pourtant
les sons
d'une saison nouvelle
déjà s'élèvent
polis par l'âme du vent

ou n'est-ce que le frisson
de la fleur de l'hellébore
qui a pris le risque d'éclore
au bord de ton trottoir

14:59 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hellébore |  Facebook |

mardi, 07 février 2017

Biffure 10

IMG_9700.jpg

Honfleur, octobre 2016

le silence
à découvert
a abandonné
un doigt
sur mon épaule
- Il a dit quoi ?*

*Mots rescapés des biffures de la page 143 de Le quatrième mur de Sorj Chalandon

mardi, 17 janvier 2017

Biffure 9

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© Pili Vazquez

à Lisbonne
un
chemin
de tranquillité
attentif
à elles

*Mots rescapés des biffures de la page 37 du Livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa

mercredi, 11 janvier 2017

Biffure 8

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Forêt de la Londe, janvier 2017

Je dédie cette 8ème biffure à D.
J'ai osé lui dire samedi que je renonçais à aller à l'atelier d'écriture de ce mercredi au Havre. Mes arguments tenaient la route pourtant avec leur liste de "trop": trop loin, semaine trop chargée, météo trop brouillardeuse. Je me suis pris un savon. Avec tendresse et humour, mais un savon quand même. J'ai donc renoncé à ne pas aller à l'atelier d'écriture sur Boule de Suif avec les Boloss des Belles Lettres. Je suis à l'heure qu'il est dans la twingo aubergine de D. et je dois même me dire que c'est une bonne chose d'être en partance pour Le Havre. 

des lambeaux*
en guenilles
semblaient tranquilles sous le poids
de la défaite

Suif
d'une voix
agonisante
remuait
sous l'uniforme
désespérée

*Mots rescapés des biffures des cinq premiers paragraphes de Boule de suif de Maupassant qui résument étonnamment la nouvelle.

 

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samedi, 07 janvier 2017

A poil et à plume

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découpage de Maurice Pommier

On se faisait justement la réflexion ce matin. Tu envoies encore des cartes de voeux, toi ? Non, et toi ? Non plus. Mais j'aime en recevoir. Et sur la table de la cuisine, la carte de Colo, la tenancière d'Espaces Instants, reçue hier. Une orchis robusta. Elle m'y souhaite sérénité et force. Il va en falloir, cette année, pour imaginer des aujourd'hui et des lendemains qui ne chantent pas faux alors que les rouages de notre démocratie grincent sacrément. Et dans ma boîte mails, les voeux de M. qu'il veut pleins d'humanité et d'esprit de résistance face à la bêtise et au conservatisme de tout poil. Et sur la fesse du bouc, ceux de l'Ours. Je les attends avec impatience chaque nouveau mois de janvier, comme la saison nouvelle d'une série que je suivrais depuis plusieurs années. En 2016, les renards se couchaient avec les poules. A priori, ça a sacrément dû rebondir sous les draps pendant douze mois entre les bêtes à poils et à plumes, parce qu'en 2017 sont pronostiquées d'intenses histoires d'amour. Plus belle la vie ! Mais à en croire Monsieur de La Fontaine ou Pou-Poule, ces histoires d'amour finissent mal en général...

vendredi, 30 décembre 2016

Biffure 7

biffure.jpg

Beaumont en Auge, décembre 2016

Après des biffures en solitaire, voici une expérience à quatre mains. Comment ne pas penser que chaque page contient peut-être en elle mille milliards de poèmes ?


-1-
l'odeur des roses
gravée
sur un grand plat
ou
dans sa propre chair savait
embraser
les
amandes au sésame

-2-
le feu
de ces instants
agitait
la matière
déshabillée
près du
scintillement d'une étoile
le
firmament
en frissonnant
dormait
plié en trois

 

*Mots rescapés des biffures des pages 67 à 69 de Chocolat amer de Laura Esquivel

20:56 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : laura esquivel |  Facebook |

samedi, 24 décembre 2016

Biffure 6

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Factorie, septembre 2016

qui sait pourquoi
il
y a du vent
il y a
le flot à contre-
courant il y a cette nostalgie
d'un monde qui
n'a plus de place
l'oeil se tourne vers
un rêve
de
mouvements
profonds

*Mots rescapés des biffures de la page 120 de Cambouis d'Antoine Emaz

vendredi, 23 décembre 2016

Biffure 5

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Fukushima, Gaspard Lieb
Rouen, avril 2016

une boîte
de musique
mélancolique
m'apaise
mais
nous portons en nous
le manque de moyens
ce cauchemar calme

*Mots rescapés des biffures de la page 164 de Désorientale de Négar Djavadi

jeudi, 22 décembre 2016

Biffure 4

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Gaspard Lieb, Interzone, avril 2016

je ne suis pas fan de Noël
cadeaux
obligatoires
pigeons
déguisés
jusqu'aux dents

l'espoir de les voir tous réunis un jour
enveloppés dans un drap
bottes noires et pantalon rouge*

*Mots rescapés des biffures des pages 106 et 107 de Escrituras en tiempos de crisis de Luis Sepulveda.

suicide pere noel 2.jpg

mercredi, 21 décembre 2016

Biffure 3

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Aître saint Maclou, décembre 2016

il y a
l'obscurité
de ces lignes qui
aujourd'hui se battent
perforent les
filons
de
poussière

les mains
vers la pierre
rouge de sang
chantent*

*Mots rescapés des biffures des pages 44 et 45 de Escrituras en tiempos de crisis de Luis Sepulveda.

mardi, 20 décembre 2016

Biffure 2

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© Pili Vazquez, aître saint Maclou, décembre 2016

de chaotique
l'art de vivre
est devenu
Manchas
au doux regard

gardienne de mes départs
tu dis sans parler : Pars, je veille
sur la tendresse
que nous aimons*

 

* Mots rescapés des biffures des pages 94 et 95 de Escrituras en tiempos de crisis de Luis Sepulveda.

 

lundi, 19 décembre 2016

Biffure 1

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Pledges, Nantes octobre 2016

l'espoir
babioles
pathétiques
dotées
d'éternité
têtue*

* Mots rescapés des biffures de la page 100 d'Extrêmes et lumineux de Christophe Manon, éditions Verdier

 

dimanche, 18 décembre 2016

Vous êtes ici

vousetesici.jpg

Factorie, © hgwo

. vous êtes ici
à l'entrée du poème
libre à vous
de recommencer votre vie
ou de vous connaître vous-même
par le pouvoir d'un mot

 

18:07 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : factorie, éluard |  Facebook |

mercredi, 14 décembre 2016

Fractale d'une semaine avec un galet

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Mercredi 7 décembre

Atelier d'écriture à la Factorie avec Mélanie Leblanc. Des falaises à la verticale. A l'horizontale aussi, comme de belles endormies. Je repars avec un galet dans la poche de mon blouson. Ça lui donne une drôle d'allure à mon blouson ; disloqué à droite ;  et les clés, le tabac, le briquet, le papier à rouler, le ticket de caisse dans l'autre poche ne font pas le poids pour rééquilibrer le tout.  La dislocation va durer une semaine. Sept jours pendant lesquels ma main découvrira, en aveugle, le galet. Le polira un peu plus. Les mots qui vont venir, il faudrait que je les note en braille.

Jeudi 8 décembre

avec ce galet qui fait bombance
décombres de la mer
ma poche mérite
le nom de galetas

Vendredi 9 décembre

je le tiens à pleine main
en une faille de son pourtour
mes doigts se calent un à un
c'est une île écorniflée

Samedi 10 décembre

je dis mon galet n'est pas gris
il porte traces
fracas de la mer, flegme de l'algue
tumulte d'une nuit d'orage

Dimanche 11 décembre

en son centre le vide
pierre feuille puits ciseaux
le trop plein perdu au creux de la vague
géométrie du hasard

Lundi 12 décembre

quelle probabilité
pour qu'il retrouve cette part manquante
qu'elle emplisse à nouveau
le vide, l'absence, le trou

Mardi 13 décembre

le jour où il s'est échoué sur la plage
la pluie tombait lentement
elle n'a pas effacé les traces
elle n'a pas comblé l'absence

samedi, 10 décembre 2016

En corps

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© Pili Vazquez, novembre 2016

maintenant c'est le jour
hier s'en est allé mourir
en mon corps vivante encore

 

vendredi, 09 décembre 2016

Comment c'est

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© Pili Vazquez, juin 2016, Pointe de la Roque

comment c'est
le cri de la craie

comment c'est
le bloc de la brise

recommencer

comment c'est
la ligne de l'engouleciel

comment c'est
l'effritement du vent

jeudi, 08 décembre 2016

Déjà

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© Pili Vazquez, Volterra, août 2016

l'un certitude
l'autre glissade
l'un à l'arrêt
l'autre loin
déjà

dimanche, 13 novembre 2016

Une chambre en Inde

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Il est des semaines où je mettrais bien le monde en liste d'attente, je lui passerais en continu quelques notes de musique, de celles qu'on trouve invariablement sur les répondeurs des dentistes. Il est des semaines où se mettre heureuse et rire n'est plus aussi simple qu'enfiler un bon pull pour faire face aux jours de froidure. Ces semaines où le monde ne se pointe plus qu'avec sa gueule de chaos, mal peignée, mal grimée, mal au dedans, mal au dehors : un an depuis le Bataclan - comment avons-nous habité ces 365 jours? - quatre jours depuis Trump - qu'avons-nous fait de ces 96 heures ? -  et une petite moitié d'année avant les élections chez nous - qu'inventerons-nous durant ces 6 mois pour que ne pas ?
Alors, oui, mettre le monde en liste d'attente quelques heures et trouver un espace où se revigorer pour le penser autrement et s'emparer à nouveau du désir d'y retourner, résolument debout.

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Vendredi, nous avons pris Une chambre en Inde au Théâtre du Soleil. Tu n'y es jamais allée. Trente ans que j'y retourne pour m'y blottir comme en une matrice. J'ai la certitude de retrouver là la force originelle du théâtre : un espace poétique et politique, un espace où circonscrire la démesure du monde - les Grecs la nommaient l'hybris - un espace où se réfugier pour penser notre place dans la cité et dans l'Histoire, les jours où nous nous sentons les naufragés d'un fol espoir.

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C'est une chambre en Inde et par les fenêtres ce sont bien les bruits de l'Inde qui nous parviennent mais c'est surtout une chambre où déferlent l'Orient et l'Occident avec son cortège de terreurs et de chaos. Une chambre où s'invitent aussi Shakespeare, le Theru Koothu, Gandhi, Brecht et Chaplin. Un condensé d'humanité dans ce qu'elle a de plus terrible, de plus bouleversant. Et pour l'accueillir, coincée dans cette chambre, une troupe de théâtre  - son directeur Lear, désemparé par les attentats, s'est volatilisé - en quête de spectacle et le rire malgré tout, comme dernier rempart.

ariane mnouchkine,une chambre en inde

© Pili Vazquez


"Il faut savoir être heureux si possible ! Le monde actuel n’a que faire de nos plaintes, de nos désenchantements, la nostalgie ne sert à rien et nous affaiblit. Nous avons voulu surmonter nos angoisses par le rire ! Pour parler de la peur que ce monde engendre, nous avons choisi le comique comme une sorte d’antibiotique. Nous voulons rire de nous-mêmes, rire de nos échecs et rire de nos peurs, ce qui ne veut pas dire en nier la légitimité. "
Ariane Mnouchkine, 30 août 2016