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samedi, 07 janvier 2017

A poil et à plume

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découpage de Maurice Pommier

On se faisait justement la réflexion ce matin. Tu envoies encore des cartes de voeux, toi ? Non, et toi ? Non plus. Mais j'aime en recevoir. Et sur la table de la cuisine, la carte de Colo, la tenancière d'Espaces Instants, reçue hier. Une orchis robusta. Elle m'y souhaite sérénité et force. Il va en falloir, cette année, pour imaginer des aujourd'hui et des lendemains qui ne chantent pas faux alors que les rouages de notre démocratie grincent sacrément. Et dans ma boîte mails, les voeux de M. qu'il veut pleins d'humanité et d'esprit de résistance face à la bêtise et au conservatisme de tout poil. Et sur la fesse du bouc, ceux de l'Ours. Je les attends avec impatience chaque nouveau mois de janvier, comme la saison nouvelle d'une série que je suivrais depuis plusieurs années. En 2016, les renards se couchaient avec les poules. A priori, ça a sacrément dû rebondir sous les draps pendant douze mois entre les bêtes à poils et à plumes, parce qu'en 2017 sont pronostiquées d'intenses histoires d'amour. Plus belle la vie ! Mais à en croire Monsieur de La Fontaine ou Pou-Poule, ces histoires d'amour finissent mal en général...

dimanche, 10 janvier 2016

endormez-vous, disent-ils ;

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découpage de Maurice Pommier

Cela fait bien longtemps que les cartes de voeux ne tombent plus dans ma boîte virtuelle ou dans celle accrochée au grillage au beau milieu du chèvrefeuille à nouveau en fleurs. Je n'en reçois pas, je n'en envoie pas non plus. Sans regret.
Quand janvier arrive, il est une seule chose que j'attends avec impatience. Chaque matin, je regarde dans ma boîte espérant l'y trouver ; pour patienter je l'imagine dans son atelier en train de ciseler quelque facétie prophétique, l'oeil ravi, de fignoler son découpage, de bougonner dans sa longue barbe puis de rajouter quelques confettis supplémentaires ; pour patienter, je pronostique : sera-ce un découpage zoologique et chinois -2016 année du singe de feu !- quelque détour biblique ou bien une nouvelle péripétie des poules et des renards ? Pour tromper mon impatience, je prends des nouvelles de notre société libéralosocialistomacronienne : endormez-vous, disent-ils, nous gérons pour vous un monde figé et sclérosé dans sa peur. Endormez-vous, disent-ils, nous élevons des murs et des barbelés pour vous protéger.
Le découpage de l'Ours est arrivé en début de semaine : 2016, les renards se coucheront avec les poules ! Qu'est-ce à dire ? Les renards se coucheront-ils tôt ou rejoindront-ils le lit des poules ? Dans les deux cas, nous sommes dans de beaux draps et ne pouvons nous permettre de dormir sur nos deux oreilles.
En 2016, je nous souhaite de nous réveiller et de retrouver le pouvoir des mots sur nos pages et nos écrans ; que nous ayons l'audace de l'opposer aux mots du pouvoir.

jeudi, 01 janvier 2015

Un rayon de miel

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J'ai laissé passer sous silence le solstice d'hiver mais je ne peux pas déroger à toutes les coutumes de ce blog. Voici donc en partage les voeux de l'Ours pour cette nouvelle année. Les fidèles de ce blog seront désolés de ne pas trouver une nouvelle péripétie des poules et du renard ou un découpage zoologique et chinois. Il se justifie ainsi : "Cette année les poules sont parties en vacances avec le renard , histoire de voir ce qu'était la réalité de  la maxime" le libéralisme c'est le renard dans le poulailler" affaire à suivre… Pour palier à cette absence un petit découpage pour l'an neuf,  fait par un mécréant: Caleb et Josué expédiés par Moïse en exploration du pays de Canaan, reviennent avec la grappe géante de ce pays fabuleux où coule le lait et le miel(attention où vous allez marcher!…)"
Que l'année soit douce comme le miel à ceux qui passent sur le rivage des îles indigo!

vendredi, 03 janvier 2014

Le chantier des chantiers

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De l'autre côté de ce week-end se profile le retour au collège et les retrouvailles avec les morveux qui cheminent avec moi cette année. Quand je franchirai la grille, la cour de récréation, puis le hall, certains me lanceront sans doute la phrase magique mais vide de sens. Je les regarderai amusée et ne répondrai rien. J'attendrai de les retrouver dans ma salle, d'attraper leurs regards pour le leur dire. Leur dire qu'à l'entrée de cette année qui pour l'instant ne rime avec rien, je leur souhaite d'oser inventer, de porter loin leurs regards et leurs ombres. Je crois bien que je leur lirai un passage des voeux d'épopée d'Ariane Mnouchkine:

« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,

À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Une fois dit ça… qu’ai-je dit? Que souhaité-je vraiment ?

Je m’explique :

Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.

D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.

Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.

Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.

Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“

Je crois que j’ose parler de la démocratie.

Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.

Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.

L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.

Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.

Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.

Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.

Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entrainera et entraine déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments.  Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.

Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont  ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.

Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.

Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.

Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.

Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici."

Oui, ce sera bien d'ouvrir cette année avec ces mots-là...

mardi, 01 janvier 2013

Aujourd'hui résolutions révolutions.

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Découpage
ou
Restes de la fabrique de confettis
Maurice Pommier

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Sur mes îles, deux rituels sont pratiqués: célébrer le solstice d'hiver et ouvrir la nouvelle année avec le découpage de l'Ours. En 2011 et 2012, les poules et le renard avaient tenté l'écriture d'une fable révolutionnaire. Les lendemains ne se sont pas mis à chanter pour autant, à peine ont-ils entonné la rengaine.
A en croire l'Ours, d'humeur saturnienne en ce jour, si quelque révolution accompagne cette nouvelle année, ce sera celle des astres sous l'oeil attentif de quelques experts:
"Les astrologues, après avoir effectué leurs travaux, ont déclaré qu'après l'année du dragon, nous échapperions à l'année de la poêle à blinis, mais que nous n'échapperions pas à l'année de la ceinture." Une année de morosité donc?
Tâchons de contrebalancer la prédiction, plaçons en contrepoint l'émission Pas la peine de crier qui consacre sa semaine à l'insoumission. Hier, Jeanne Benameur était invitée pour son dernier roman paru chez Actes Sud Profanes:des personnages sous le coup d'une fatalité qui entrent en lutte pour la vie; en tous, se soulève peu à peu comme une insurrection singulière. Dans un dialogue à bâtons rompus, il fut question de lecture qui multiplie la vie au risque de l'altération, d'écriture qui cherche la nudité sans plus rien avoir à craindre de l'impudeur.
De mon insularité, je nous souhaite, à moi, à vous qui passez ici, des insurrections confiantes pour "atteindre le vif de la vie".

mercredi, 31 décembre 2008

CA SE PASSE! (2)

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