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samedi, 07 janvier 2017

A poil et à plume

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découpage de Maurice Pommier

On se faisait justement la réflexion ce matin. Tu envoies encore des cartes de voeux, toi ? Non, et toi ? Non plus. Mais j'aime en recevoir. Et sur la table de la cuisine, la carte de Colo, la tenancière d'Espaces Instants, reçue hier. Une orchis robusta. Elle m'y souhaite sérénité et force. Il va en falloir, cette année, pour imaginer des aujourd'hui et des lendemains qui ne chantent pas faux alors que les rouages de notre démocratie grincent sacrément. Et dans ma boîte mails, les voeux de M. qu'il veut pleins d'humanité et d'esprit de résistance face à la bêtise et au conservatisme de tout poil. Et sur la fesse du bouc, ceux de l'Ours. Je les attends avec impatience chaque nouveau mois de janvier, comme la saison nouvelle d'une série que je suivrais depuis plusieurs années. En 2016, les renards se couchaient avec les poules. A priori, ça a sacrément dû rebondir sous les draps pendant douze mois entre les bêtes à poils et à plumes, parce qu'en 2017 sont pronostiquées d'intenses histoires d'amour. Plus belle la vie ! Mais à en croire Monsieur de La Fontaine ou Pou-Poule, ces histoires d'amour finissent mal en général...

samedi, 27 août 2016

Ursinesque

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Siena, août 2016

 La part manquante
a profilé le contour
bien léché d'un ours

dimanche, 10 janvier 2016

endormez-vous, disent-ils ;

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découpage de Maurice Pommier

Cela fait bien longtemps que les cartes de voeux ne tombent plus dans ma boîte virtuelle ou dans celle accrochée au grillage au beau milieu du chèvrefeuille à nouveau en fleurs. Je n'en reçois pas, je n'en envoie pas non plus. Sans regret.
Quand janvier arrive, il est une seule chose que j'attends avec impatience. Chaque matin, je regarde dans ma boîte espérant l'y trouver ; pour patienter je l'imagine dans son atelier en train de ciseler quelque facétie prophétique, l'oeil ravi, de fignoler son découpage, de bougonner dans sa longue barbe puis de rajouter quelques confettis supplémentaires ; pour patienter, je pronostique : sera-ce un découpage zoologique et chinois -2016 année du singe de feu !- quelque détour biblique ou bien une nouvelle péripétie des poules et des renards ? Pour tromper mon impatience, je prends des nouvelles de notre société libéralosocialistomacronienne : endormez-vous, disent-ils, nous gérons pour vous un monde figé et sclérosé dans sa peur. Endormez-vous, disent-ils, nous élevons des murs et des barbelés pour vous protéger.
Le découpage de l'Ours est arrivé en début de semaine : 2016, les renards se coucheront avec les poules ! Qu'est-ce à dire ? Les renards se coucheront-ils tôt ou rejoindront-ils le lit des poules ? Dans les deux cas, nous sommes dans de beaux draps et ne pouvons nous permettre de dormir sur nos deux oreilles.
En 2016, je nous souhaite de nous réveiller et de retrouver le pouvoir des mots sur nos pages et nos écrans ; que nous ayons l'audace de l'opposer aux mots du pouvoir.

jeudi, 01 janvier 2015

Un rayon de miel

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J'ai laissé passer sous silence le solstice d'hiver mais je ne peux pas déroger à toutes les coutumes de ce blog. Voici donc en partage les voeux de l'Ours pour cette nouvelle année. Les fidèles de ce blog seront désolés de ne pas trouver une nouvelle péripétie des poules et du renard ou un découpage zoologique et chinois. Il se justifie ainsi : "Cette année les poules sont parties en vacances avec le renard , histoire de voir ce qu'était la réalité de  la maxime" le libéralisme c'est le renard dans le poulailler" affaire à suivre… Pour palier à cette absence un petit découpage pour l'an neuf,  fait par un mécréant: Caleb et Josué expédiés par Moïse en exploration du pays de Canaan, reviennent avec la grappe géante de ce pays fabuleux où coule le lait et le miel(attention où vous allez marcher!…)"
Que l'année soit douce comme le miel à ceux qui passent sur le rivage des îles indigo!

mardi, 04 mars 2014

Littoral littéraire (2)

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Carte de Maurice Pommier

Pour notre projet littoral littéraire, il nous fallait une carte que nous puissions remplir au fur et à mesure de notre avancée. Nous avons d'abord fouiné sur la toile, avons demandé conseil à des collègues géographes. Rien ne nous satisfaisait -taches de couleur sans volume, mer plate et désespérément bleu insipide- nous continuions de rêver d'une terre vierge de frontières, d'une terre traversée par les seuls cours d'eau.
Cela ne me désespérait nullement, cela me convenait même: j'allais être contrainte de demander à l'Ours d'en créer une...

J'aime cette mer faite de papier "à la cuve". Elle porte en elle les embruns et les tableaux d'Eugène Boudin.

dimanche, 02 juin 2013

Le monde qui vient

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Petit matin enfin printanier. Rondeurs du jour. Café pris sous le premier rayon de soleil tombé non loin du cerisier de Montmorency. Je parcours mon carnet Etonnants Voyageurs. Série de notes éparses depuis quatre ans. Cette interrogation toujours recommencée autour des pouvoirs de la littérature à dire et à changer le monde.

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Penser à dire à l'Ours que la dernière page est noircie d'une pensée d'Atiq Rahimi. "En changeant du monde nous finirons bien par changer le monde. La littérature est le pouvoir des mots contre les mots du pouvoir, aujourd’hui plus que jamais on a besoin de la littérature parce que toutes les idéologies n’ont su défendre ou changer le monde."
Lui suggérer de me préparer un nouveau carnet pour 2014...

mardi, 19 février 2013

Fragment d'aujourd'hui raconté en fait divers.

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Je pourrais laisser courir votre imagination en vous demandant d'écrire le scénario d'un fait divers qui se déroulerait dans cette pièce en chantier depuis décembre. L'exercice serait fort simple étant donné le nombre de scies au sol ajouté à la dose de fatigue de M. et de la tenancière de ces lieux. Cela pourrait être tarantinesque, version hémoglobine à outrance. Quel gachis, cependant, pour le lambris qui a fait appel à la patience de tant d'amis pour s'adapter à tous les coins et recoins biscornus! En plus vous auriez du mal à ne pas faire gicler le sang sur le nouveau velux qui, cela dit en passant, offre une vue sur la plaine telle que vos instincts meurtriers s'en retrouveraient anéantis si vous preniez le temps d'y jeter un coup d'oeil.


Laissez-moi plutôt vous raconter comment hier, au contraire, la probabilité d'un fait divers a soudain disparu. Pour cela, je vais à nouveau avoir besoin de votre imagination. La première photo vous permet d'entrer dans la pièce, la seconde d'en sortir. Faites maintenant abstraction des marches situées au premier plan. A chaque sortie de chantier, pour peu que la fatigue pesât lourd sur nos épaules, nous risquions de dégringoler la tête la première puis le cul par dessus la tête dans l'escalier. Le fait divers nous attendait avec de plus en plus d'assurance un étage plus bas si l'Ours -cet homme-là trace du trait de charpente comme d'autres s'adonnent aux mots croisés- et sa fiancée n'avaient débarqué, hier, avec un établi, des scies japonaises, un maillet en bois de houx, un vilebrequin, un rabot et des planches de framiré. De ce qui s'est passé dans la rapidité de cet après-midi-là, je ne garde plus que des fragments: le lieu transformé en fabrique à copeaux, la poussière de bois qui se joue des rayons de soleil, les marches qui apparaissent avec une évidence insolente, le rire de l'Ours au-dessus du vide.
En écho au billet d'hier, je pourrais ce matin installer une pancarte:"ça marche".

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mercredi, 02 janvier 2013

Aujourd'hui bleu.

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Découpage de Maurice Pommier
De Jonas à Moby Dick
Variations autour d'un cachalot

Collectif
Coop Breizh

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Ventrebleu, foutrebleu, corbleu! Maugrebleu, morbleu, parbleu!! Sacrebleu, tubleu, vertubleu, tête-bleu!!! C'est quoi ce b... sur hautetfort depuis hier? Ca me fait naître des rages de Moby Dick à l'instant de l'ultime rencontre avec Achab. Quant aux Jonas et autres Pinnochio, peuvent toujours se brosser avec mes fanons, je ne les laisserai pas sortir. Je vais même leur rajouter comme colloc' le Brandan. Et même ça, ce n'est pas assez pour réduire ma fureur! Que se passe-t-il? Vos messages sont aspirés par les abysses et ne s'affichent plus ni sur mes billets ni sur mon interface.
Alors si l'envie vous prenait de commenter ou de m'indiquer comment résoudre ce bug, prenez une bonne vieille feuille, glissez-la dans une bouteille et jetez-la à la mer ou cliquez sur l'onglet "me contacter"...

P.S.à 9h: première bouteille reçue par les voies du mail de l'Ours...
"Tu avais été prévenue, il y a des risques à publier en post un de mes restes de confettis, hier avec le dragon en squelette tu n'as eu aucun commentaire, et aujourd'hui, tu persistes dans l'erreur, tu recommences, et en bleu!"
P.S.2 à 11h: Le service hautetfort sans plus de précision vient de m'indiquer que le problème était corrigé. Je ne sais pas ce qui me retient de lui en envoyer une de correction.

mardi, 01 janvier 2013

Aujourd'hui résolutions révolutions.

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Découpage
ou
Restes de la fabrique de confettis
Maurice Pommier

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Sur mes îles, deux rituels sont pratiqués: célébrer le solstice d'hiver et ouvrir la nouvelle année avec le découpage de l'Ours. En 2011 et 2012, les poules et le renard avaient tenté l'écriture d'une fable révolutionnaire. Les lendemains ne se sont pas mis à chanter pour autant, à peine ont-ils entonné la rengaine.
A en croire l'Ours, d'humeur saturnienne en ce jour, si quelque révolution accompagne cette nouvelle année, ce sera celle des astres sous l'oeil attentif de quelques experts:
"Les astrologues, après avoir effectué leurs travaux, ont déclaré qu'après l'année du dragon, nous échapperions à l'année de la poêle à blinis, mais que nous n'échapperions pas à l'année de la ceinture." Une année de morosité donc?
Tâchons de contrebalancer la prédiction, plaçons en contrepoint l'émission Pas la peine de crier qui consacre sa semaine à l'insoumission. Hier, Jeanne Benameur était invitée pour son dernier roman paru chez Actes Sud Profanes:des personnages sous le coup d'une fatalité qui entrent en lutte pour la vie; en tous, se soulève peu à peu comme une insurrection singulière. Dans un dialogue à bâtons rompus, il fut question de lecture qui multiplie la vie au risque de l'altération, d'écriture qui cherche la nudité sans plus rien avoir à craindre de l'impudeur.
De mon insularité, je nous souhaite, à moi, à vous qui passez ici, des insurrections confiantes pour "atteindre le vif de la vie".

mardi, 23 octobre 2012

Aujourd'hui à la poubelle.

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J'ai l'embarras du choix sous mon bureau, si vous tenez absolument à ce que je mette quelque chose à la poubelle. Mais ce matin, je me sens d'humeur à mettre la contrainte devant un miroir et à attraper son reflet. Ce qui donnerait: aujourd'hui ce que vous mettriez en valeur sur votre blog. Sans hésiter et sans doute parce qu'il est passé inaperçu dans les commentaires d'hier, je réponds: le mot inventé par môôôssieur K.
Résumé de l'épisode précédent: hier je me sentais comme cette tête sur la photo qui porte la colonne qui elle-même porte la charpente qui elle-même porte la toiture - l'Ours, spécialiste en architecture, pardonnera mes approximations précédentes. Et je vous promets qu'avec tout ça sur la tête, je n'affichais pas la sérénité contrite de la dite tête. J'étais surtout contrainte à trouver un mot pour nommer la situation. Rien dans le dictionnaire pour définir cela. C'était sans compter sur le passage inventif de K sur mes rivages: "halarucitude". Ce mot aujourd'hui, je le garde et l'inscris dans mes tags. J'en rappelle même la définition pour que celui qui un jour en cherchera le sens sur la toile ne se retrouve pas dépourvu.
Halarucitude n.f. 2012, formé de Ha (qui vient de « ha mince ! » ) de Laru (qui vient de l’expression « ce matin, je suis à la rue », par extension « dans la mouise ») et de citude qui vient de là , mais aussi d’ailleurs et d’ici et s’en repart vers là.
On prendra garde à ne pas confondre « halarucitude »  et « halarucité » (définition pas encore prête!).

dimanche, 23 septembre 2012

Aujourd'hui ça tombe.

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Savez-vous ce que c'est qu'un texte "qui fait de la farine"? C'est ce que m'écrivait l'Ours sur un papier glissé dans le livre d'hier. Ca tombait sans doute sous le sens mais moi j'imaginais juste de la poudre blanche s'échapper des pages ou bien un scénario du type M.I.5, le livre s'auto-détruisant après lecture.

samedi, 22 septembre 2012

Aujourd'hui quatre murs.

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Salle d'attente de mon dentiste, hier après-midi.
On a tous une salle d'attente qui traîne dans notre tête et il y a fort à parier que vos images mentales ressemblent comme deux capsules médicamenteuses à l'espace où j'attendais. Pièce aveugle, sièges en plastique accrochés à quatre murs ochracés -un jour, je les déboulonnerai- affiches vantant les bienfaits d'un traitement anti-rides -j'aime bien trop les caresses laissées sur mon visage par le temps qui passe pour vouloir les gommer- feuille A4 rappelant aux détenteurs de la carte CMU quelques règles tranchantes -les pauvres, faudrait quand même pas que vous oubliiez que c'est grâce à la bonté de la société que vous pouvez encore prétendre à des soins!-  et bien sûr l'incontournable table basse croûlant sous un florilège de presse qu'on ne trouve qu'en ces lieux-là, opiacé du peuple.
Hier, donc, j'ai rejoint l'espace clos et étonnamment vide à cette heure. J'allais enfin pouvoir ouvrir le petit paquet attrapé au vol dans ma boîte aux lettres, sans regards indiscrètement posés sur mon épaule. Je n'avais rien de tranchant pour découper délicatement le papier kraft. Un savant emballage respirant à ce point l'amour des choses bien faites ne pouvait venir que d'un seul homme. L'Ours s'était sans doute installé sur sa table de cuisine pour le réaliser et tout en parlant avec celui ou celle qui était venu jusqu'à sa tanière ce jour-là, il avait tiré le papier kraft au cordeau, avait fait naître des angles parfaits comme d'autres tracent des cercles à main levée puis s'était tu le temps de marquer les adresses, la sienne et la mienne.
J'ai dû me résoudre à le déchirer maladroitement. Ai découvert L'école est finie d'Yves Grevet. Je vous en parlerai demain et aussi du petit mot glissé dedans parce que je ne dois pas être loin des cents mots autorisés par le grand contraigneur des 366. Juste vous dire qu'il y est question de notre monde dans un quinzaine d'années et que pour y prétendre à des soins dentaires il faut participer à une tombola ou, faute d'avoir été tiré au sort, aller  chez Solange, la bricoleuse. Un roman d'anticipation, vraiment?

samedi, 16 juin 2012

Aujourd'hui faim de.

366 réels à prise rapide, table, ours gris, jardin des possibles


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Faim d’autres choses que de purée et de compote même préparées avec amour. Soumise à ce régime depuis jeudi soir à cause de l’implant mal implanté, je croquerais bien dans quelques légumes tout crus et tout juste arrachés de la terre du jardin des possibles et finirais mon festin par un gâteau juif tunisien dont ma grand-mère a le secret, un de ceux qui nécessitent un ratelier sans peur ni reproche.

Bonus déconsigné: mercredi, j'étais à la table de l'Ours. Au-dessus du cake au gingembre, il a soudain proféré un ensemble de mots, un de ceux qui me fait tout de suite sortir mon carnet: "un implant de sein à la place du cerveau". Je ne sais plus de qui il parlait, m'est surtout resté en mémoire son étonnement. Tu ne te souviens pas de la Une de Charlie Hebdo?
Hier, j'entends que la Morano s'est lâchée face à un Alliot-Dahan. Et si dans tout cela, se dissimulait un rapport de cause à effet? Et si l'ours avait par sa parole quelque pouvoir proleptique? Il a suffi qu'il en parle pour que la Nadine ait envie de nous le montrer, son implant.

P.S.: le lecteur non averti pourrait penser à la lecture de ce billet que la contrainte du jour est Aujourd'hui implant!

366 réels à prise rapide

lundi, 04 juin 2012

Aujourd'hui une action soignée.

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Chaque année, j'attends son apparition avec impatience. Suis toujours aussi étonnée que Dame Nature place autant de soin en une fleur aussi éphémère, au sens premier du mot, qui ne dure qu'un jour. Elle sort  toute fripée de sa coque végétale et je ne sais où elle trouve l'énergie de se redresser, de se repasser.

L'année dernière, à cette même époque, j'avais partagé cet étonnement avec une ado qui portait trop lourd, qui doutait de pouvoir à nouveau reprendre la route. Toutes deux se ressemblaient tellement: l'une a parlé à l'autre...
Aujourd'hui, comme la nécessité d'être passeuse de métaphore n'est plus, j'ai eu envie de savoir ce que cachait son nom. D'abord écrit par coquelicoq (1545), son nom est une variante de l'ancien français coquerico, désignant le coq par onomatopée. Il s'agit d'une métaphore entre la couleur de la fleur et celle de la crête du coq.
Le coq, justement, j'en ai un en réserve depuis une semaine, envoyé par l'Ours. J'attendais qu'une idée surgisse sous mes cheveux...

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mercredi, 30 mai 2012

Aujourd'hui la peine de.

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Je me sens le cœur bien trop guilleret et ne veux pas peiner à débusquer une peine : le printemps est enfin là, le jardin des possibles et le S.E.L. prennent  le beau temps de prendre forme,  le moindre moment libre a la certitude d’être comblé par l’extravagant roman en cours…
Je pensais en rester là  pour aujourd’hui mais c’était sans compter sur le mail de l’Ours, lu tôt ce matin… Il prenait juste la peine de me prévenir que "le renard et les lapins ont enfin le cul dans les roses, chose importante à partager, et cette photo le prouve." Oh cela a l'air de rien, mais ces trois-là, je les suis saison après saison.
Il faudra que je prenne la peine de lui annoncer que les boutures du Rosa centifolia muscosa ou rosier rustique que sa fiancée m'avait confiées l'été dernier sous ses hauts gromellements, "on ne fait pas de boutures en cette saison, ton grand Pa' te le dirait", non seulement ont pris racines mais ont fleuri!!!

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jeudi, 26 avril 2012

Aujourd'hui table de.

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A la table des matières, depuis dimanche, tout le présidentiable, tout l'inenvisageable, peut-être déjà tout l'irrémédiable. Les vocables ne suffisent pas à dire la peur de voir cela mal finir. Cette table-là, on aimerait la tourner pour en voir les dessous mais sans l'araser: les miettes finiraient pas remonter, inexpugnables...

Dans l'attente de, je suis allée m'asseoir à la table de l'Ours, comme on s'assied à une table d'écoute. Pour y retrouver tout l'indispensable -un thé à la menthe, des expériences en architecture- tout l'inestimable -son dernier album, Catfish- tout l'impensable -le permis de  se travestir de Rosa Bonheur. Cette table-là, on la veut à rallonges, on la veut re-table pour ne pas avoir à partir trop vite.

samedi, 31 décembre 2011

TREIZE A LA DOUZAINE!

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Découpage de Maurice Pommier

Les mauvaises langues et dentiers mal embouchés combleront sans nul doute les points de suspensions par un dicton faisandé -les poules mangeront du renard, le jour où elles auront des dents- et n'attendront rien de plus des jours à venir.
Qu'à cela ne tienne, à la marge ou à la page de ces certitudes qui toujours font ronronner le monde en rond, je nous veux des rives et des dérives, des rêves et des grèves, des fleuves et des effluves, des emblèves et des emblaves, des alternatives collectives et coopératives, des qui-vive et des qui ravivent, et surtout des terres-neuves...

lundi, 03 janvier 2011

INTERROGATION

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Débarrassé du magma d'empreintes qui l'entachait, l'écran de mon ordinateur peut accueillir les voeux de l'Ours...

 

jeudi, 12 août 2010

CAVE CANEM LUPUMVE?

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Ne lâchons rien
Illustration de l'ours gris


A l’heure où chien et loup ne se distinguent plus, qui faut-il invoquer de la montée du jour ou de la tombée de la nuit ?
P.S.je remercie tout particulièrement l'ours qui m'a confié cette illustration à l'aveugle!!!

vendredi, 12 mars 2010

ERRATUM

Les bruits qui courent prennent le départ trop vite. C'est ce que nous allons montrer aujourd'hui.
Il a été murmuré que l'estomac du tigre ici présent menaçait les insulaires indigotiens. On a entendu ici et là quelques craintes pour le rire de la biquette. On lui a même conseillé de se faire plus discrète. Elle en est tombée en hilarité. Pourquoi aurait-elle peur d'un félin épris d'un arbre?
Mais enfin, Biquette, et ta congénère de provence? Ne crains-tu pas la gueule du loup? Une histoire à courir couché -ndlr traduire par "dormir debout"- que cette gueule du loup!
Elle sort aussitôt de sa poche un calepin et brandit la preuve de ce qu'elle avance.

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Biquette mise en pot par Maurice Pommier

Comme dirait l'Ours, voilà enfin rendu à César ce qui appartenait à Jules...

lundi, 08 mars 2010

PLAIRE OU PLEUVOIR

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Découpage de Maurice Pommier

Il a plu ce soir
à l'arbre de s'inspirer
des rayures du tigre

En réponse au "plu" -mot plaisant ou pluvieux- des Impromptus littéraires.

 

dimanche, 07 mars 2010

LA BIQUETTE RIT


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Découpage de Maurice Pommier

Elle rit, la biquette,
d'un brin de soleil charmeur
derrière le carreau.

Et si un Ours venait à vous raconter qu'un tigre a dévoré la biquette, n'ajoutez pas foi à ses racontars...

samedi, 06 mars 2010

WONDERLAND

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Photo et découpage de Maurice Pommier

Juste aujourd'hui, la lumière d'un matin...

jeudi, 07 janvier 2010

RÉSOLUTIONS

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Photo de l'Ours

Que résout-il le Goupil en cette ouverture d'année? De dégoupiller les mauvaises langues qui coureur de lapins le disent? D'houspiller les pinces à linges incrédules qui depuis toujours en pincent pour le linge?

 

 

samedi, 02 janvier 2010

NINETTE ET PÉPETTE

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Oeuvre désopilante de l'Ours

Je me demandais encore ce que j'allais bien pouvoir rajouter à une telle carte. Ninette appelait inévitablement Pépette. Une blague de mon grand-père revenue soudain de loin: "Tu connais l'histoire des amours de Pépette dans les champs?". Je pensais même ne rien dire, juste la carte, elle toute seule. Et puis ce mail de l'Ours... je ne résiste au plaisir de vous le glisser tout en vous souhaitant une année sans sérieux aucun.
"Lorsque j’avais proposé “les contes du poulailler “ au “centre du monde” on m’avait laissé entendre en me les rendant que ce n’était pas très sérieux! Depuis, les contes du poulailler continuent de caler le pied de l’établi à miquets. Il y  a trois contes avec de somptueuses illustrations réalisées entièrement à la main, à l’encre de Chine fabriquée par des enfants dans un pénitencier et aux crayons de couleurs!"

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vendredi, 24 avril 2009

LE STAPEUR

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Quant au garde-nid* placé dans le stapeur** hier soir, est-ce sa seule présence qui a convaincu les volatiles, stériles jusqu'alors, à pondre trois oeufs ou le message*** sans appel laissé sur sa coquille par Ours Gris?

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Et l'hirondelle qui a décidé depuis deux jours de faire son nid dans l'entrée de la dépendance promet-elle le printemps?
Tout cela annonce bien qui vaille.

 

*: fac-similé d'oeuf mais aussi mode d'emploi injonctif du stapeur
**: néologisme du verbe "se taper". Selon Ours Gris, expert es nombreux domaines, les poules ont besoin d'un lieu étroit et couvert où se taper avant de faire don d'une masse ovoïdale.
***: les poules auraient-elles eu peur que leur appartenance à l'ordre des gallinacés soit ici remise en cause?

jeudi, 27 novembre 2008

ECTOPLASME

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in Le sac du mousse de maurice Pommier

Les injures du capitaine Haddock, on se les traîne pendant des années dans une bulle entourée de postillons sans chercher vraiment à les comprendre.
Ectoplasme tête de mort deux points d’exclamation un point d’interrogation bombe à retardement.
Mais un jour, elles reviennent à la surface et alors c’en est fait. Elles explosent et c’est tout un monde qui part en fumée avec son cortège venu des bas fonds.
Ainsi pour "Mille sabords?????!!!!" Ce fut longtemps une armada de pirates, le poignard entre les dents, le corsaire rayé rouge, style Contrebandiers de Moonfleet, prêts à tomber sur la Castafiore en criant « à l’abordage ».
Il aura fallu une fenêtre d’abécédaire pour que les sabords s’éteignent en hublot!

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in The Schooner de David Mac Gregor

Merci à Ours Gris pour ses recherches...

dimanche, 19 octobre 2008

RIRE EST LE PROPRE DE L'HOMME

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Je reviens d'une drôle de rencontre où l'on parla de Babeth 1ère, de Riton IV et de Poléon. D'aucuns appellent cela une conférence. Jugez par vous-même. Mettez à une même table, certes imposante, dans une salle, certes dite de conférence, une Dame pétrie d'humanisme et une réincarnation Brueghelo-Dumassienne, dixit la Dame à ses côtés. La Dame se nomme Béatrice Fontanel et derrière la double réincarnation se cache Ours gris. Laissez-leur le temps de conférer -l'une l'oeil pétillant et le verbe humble, l'autre hilare et le poil hirsute- et vous obtiendrez un échange truculent autant dire rabelaisien.

Ces deux-là étaient venus nous parler de leur Histoire de France dessinée pas encore -à peine?- sortie chez Gallimard. L'Histoire avec sa grande hache, ils s'y étaient déjà frottés avec Riton IV et Babeth 1ère. Et moi à les entendre parler,  j'ai regretté de ne pas avoir qu'une poignée d'années au compteur. Le Monde, j'aurais aimé le rencontrer par le biais de leurs plumes et miquets. De -750 à 1968, double page après double page, il leur a fallu sélectionner des tranches de saucisson (1), réincarner des événements pétrifiés par leur célébrité sans céder à la tentation de seulement les resucer pour les recracher ensuite, trouver dans cette matière odeurs et couleurs. Parce que raconter l'Histoire, cela passe aussi par l'anecdote, ils nous ont dit Saint Louis le cul par terre sous son chêne, Jules et ses rouflaquettes qui avait inscrit les noms des parents récalcitrant à l'éducation nationale sur la place publique, Charlemagne et son éléphant -était-il indien ou africain?-, la chaleur terrifiante de la Saint-Barthélémy, le froid des maisons au Moyen-Âge et la houppelande, tenue de mise pour traîner chez soi.

Lorsque vous regarderez les illustrations de l'Ours, n'oubliez pas que le moindre centimètre carré a été au préalable documenté, vérifié, digéré puis aquarellisé. A chaque fois, d'un semi-remorque plein, il a dû garder une brouette.Lorsque vous lirez les textes de la Dame, souvenez-vous que sa maxime est: il n'y a rien de plus émancipateur que d'apprendre quelque chose chaque jour. Entre la prose de l'une et les illustrations de l'autre, il est une matière que vous ne pourrez pas lire mais que peut-être vous sentirez en tournant les pages. L'Ours, à chaque expédition d'un nouveau miquet par les tuyaux d'internet direction Gallimard, s'est laissé aller à des textes défoulatoires. La Dame s'est laissée aller à dialoguer avec eux. Ils circulent actuellement sous cape ouverte à tous vents. En voici quelques passages.

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Après avoir donné ses armes à César Jules , Vercingétorix est couvert de chaînes, puis il est  invité  a un voyage organisé vers Rome.  Dans cette belle cité, il va participer au grand triomphe de Jules et pour que la fête soit complète, le même Jules le fera étrangler dans le bungalow où il était
hébergé.César t’es un salop, ton fils aura ta peau! Je vais aller faire un tour chez les gallo-romains.
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1347 Les rats arrivent à Marseille et débarquent avec la peste dans les bagages. Le bacille va faire une tournée grandiose!
Tiguidiguidi voilà la grande peste!
Tiguidiguidi tout’l’monde  râle et crêve!
Tiguidiguidi  elle rentre partout!
Dans les palais dans les taudis!
Tiguidiguidi elle franchit  mêm’les limites du pays!!
Allez pour vous remonter le moral faut pas oublier qu’il y a  une guerre de cent ans sur le feu! Quand les pestiférés auront réchappé au bacille ils seront bons pour aller faire le soldat, ou subir les soldats.

Vercingétorix, la grande peste, les têtes coupées gaillardement au moment de la révolution parce qu'elles étaient bon marché, tout cela fait partie de notre histoire. Mais que dire alors de celle qui est encore chargée de souvenirs, de celle sur laquelle encore nous sommes assis. Dire aux enfants d'où ils viennent, cela revient à dire l'histoire de leurs arrière-pépés et arrière-mémés. A la question "par quelle illustration avez-vous commencé?", l'Ours ne cherche pas ses mots, rejette du revers de la main un begaiement: celle de la Shoah. L'illustration, je vous laisse aller la découvrir dans leur livre. De ce qu'il en dit l'Ours pour se défouler, je vous laisse le lire...

Ben moi ça me met le moral à zéro cette soirée diapo qui a commencé avec la “grande” guerre qui faisait partie des récits des grands pères et qui se termine avec l’arrivée des cousins pieds-noirs, des harkis avec leurs cabanes dans la forêt et des gros cons qui organisaient  des “ratonnades”. Ce qui est coincé entre n’est pas reluisant, quel sandwich!
Une chance, les prochaines pages sont sur mai 68, les rêves ne dureront pas, d’accord, ça fera feu de paille mais le temps que le feu aura brûlé on aura vu clair…

Au moment de refermer ce billet, je m'en voudrais d'avoir parlé de tout cela sans jamais évoquer le gallicé. L'ours l'avait peintuluré mais Gallimard l'a ignoré. Qu'à cela ne tienne...

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(1): la tenancière des Îles Indigo a toujours rêvé de noter mot pour mot la gouaille de l'Ours. Assise dans la salle de conférence, elle en a abusé et retranscrit ici quelques entrechoquements de mots doux à son imaginaire. (ndlr)

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mardi, 07 octobre 2008

TRAITEUR

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Par chez moi, Lire pourra vraiment être en fête le prochain week-end. Ours gris est enfin sorti de sa tanière et s'expose ou plus exactement a été contraint et forcé à exposer. Comme son surnom l'indique, Ours gris est beaucoup ours. Donc, hier soir, lors du vernissage, au moment de l'exercice obligé du discours après le blabla du cravaté municipal, c'est sur un ton bourru d'ours en manque prolongé de miel qu'on s'est tous fait traiter. Il n'était pour rien dans tout ce brassage d'images, qu'on se le dise. On était les seuls responsables après tout s'il se retrouvait derrière son micro, se dandinant d'un pied sur l'autre. On se gardait bien de broncher et si un sourire avait le malheur de s'esquisser on se cachait derrière le dos de celui de devant -tant pis pour ceux du premier rang. C'est que l'Ours était capable de décrocher ses miquets pour les ramener dans leur placard à miquets et de nous planter là.

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Gorgones effrayées par l'Ours

Ceci dit, on ne l'aurait pas laissé faire. Sur l'affiche, c'est Traiteur d'images qu'est marqué, pas maltraiteur! Et puis c'est la première fois qu'on les voyait sous-verre, ses aquarelles. Ca fait quelque chose, là au creux du palpitant quand on les épluche du regard. Et si l'oeil devient humide, c'est pas à cause des oignons sur les petits fours. Des oeuvres d'art puisque je vous le dis.

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Vert ni sage
Le hall peu à peu s'est vidé pour pétiller un peu plus loin. Lui est resté, encore tourneboulé. Un enfant est venu avec L'atelier de Pépère. Il s'est enfin assis.
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Ce qui s'est passé hier aurait dû logiquement ne pas se produire, ainsi l'avait décrété l'Ours.

 

mardi, 03 juin 2008

TRANSPORTS

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Illustration Maurice Pommier pour la Droguerie marine

Mon fils a dégoté au fond d'un carton une vieille édition de L'île au trésor; de celles à la couverture verte tendant sur le jaunâtre, à l'odeur tenace de renfermé que prenait toute chose qui avait séjourné un peu plus d'une semaine dans la cabane au fond du jardin landais de mes grands-parents. Il a d'abord fait sit down -je lui ai fait réviser ses verbes anglais ce matin- dans le hamac, puis aussitôt stand up et re-sit down sur un tabouret à côté de moi.
-    Je sens que ce truc c’est super, mais je vais te le lire à haute voix. J’entendrai mieux l’histoire. Stevenson, il utilise une langue morte et c’est pas facile tout seul dans sa tête.
-    Can you repeat please ?
La mère du petit gars a sitdowné à son tour.
-    Langue morte… un peu comme le grec et le latin, tu veux dire ?
Il faudra que je lui redise que ce sont des langues-racines, de celles qui n’ont pas fini de nous porter, de nous transporter.
Le petit gars venait de faire l’expérience de la langue littéraire qui ne se laisse pas avoir du premier coup, qui résiste encore et encore. Il venait de faire l’expérience de ces œuvres qui vous transportent longtemps après les avoir lues.

 

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