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lundi, 26 juin 2017

Champ de lin

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juin 2017, Bosc-en-Roumois

dans les battements du printemps
je te cherche
je guette ton ondulation viride
au virage d'une nationale
du haut d'une colline
j'espère ta vague éphémère
sous les  étoiles tremblantes
j'écoute les murmures de tes tiges
demain déjà, disent-elles
tu seras chevelure épousant
le soupir de la terre

mardi, 08 novembre 2016

Se mettre heureuse

No sabía que ponerme...me puse feliz. Foto Bariloche-2.jpg

© Bariloche

Ce matin je ne savais pas quoi me mettre
la machine à laver qui n'avait pas tourné
depuis de nombreux jours
la pile de linge réduite à peau de chagrin
la bannette débordante
logique des vases communicants

Ce matin je ne savais pas quoi me mettre
je suis restée sous la couette
en tenue d'Eve

j'ai laissé le soleil se lever
et les minutes filer
j'ai pensé que
demain matin Trump ou Clinton
et après-demain ?
j'ai songé
au documentaire vu hier
Fuocoammare
au film vu avant-hier

Moi, Daniel Blake
j'ai regardé la pile des romans
menhir de rien du tout
à côté de mon lit
Petit pays
Continuer

Ce matin je ne savais pas quoi me mettre
et tenue dérisoire
ou pour insuffler au monde
un sourire
je me suis mise heureuse

mercredi, 31 août 2016

Lovée sur mon vélo

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Lyon, juillet 2016

Toutes les chaînes de radio en parlaient ce matin. Aujourd'hui, c'était la rentrée des profs. Rentrée : le mot convient parfaitement pour dire cet espace sans murs qu'il faut quitter pour retrouver ma salle 207. Accepter de se retrouver entre quatre murs n'est pas simple. J'ai profité de cette journée de transition pour raccrocher mes affiches - Botticelli, Printemps des poètes, Les derniers géants et Les géographes d'Orbae - une phrase de René Char pour qu'elle continue de me porter heure après heure "Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront" et le 1 hebdo consacré aux migrants. J'ai aussi profité de cette journée pour partir bosser à vélo, le long de la voie verte. Comme une évidence que je veux renouveler jour après jour.
Si la canicule ne lâche pas prise, prévoir d'investir dans un parasol.

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Vada, juillet 2016

En prévision des jours de gros chargement, il faudra que je demande à A. ou R. de m'installer une caisse sur mon porte-bagages en plus de mes sacoches ...

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© Pili Vazquez
Lucca, juillet 2016

 ... à moins que je ne me lance le défi de réussir l'équilibre ci-dessous. Dans ce cas, demander à Dw. son accordéon diatonique et à P. son aquarium !

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Volterra, juillet 2016

 

mercredi, 08 juin 2016

Pas pressé

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Ce matin, à peine j'ouvre les yeux que déjà sous la couette, mon pas me presse.
Allez, vite, précipite-toi, au pas de course dans cette nouvelle journée. Sur ta table, l'entassement, le fatras, l'amoncellement de tout ce que tu as remis au lendemain : les dernières copies de l'année à corriger, les derniers bulletins à remplir. Et la pelouse à tondre. Les factures à régler, les prunes à payer. Et la biquetterie, penser à lui trouver un nouvel ordre.
Alors à mon pas pressé, je réponds un non, tout court. Je lui dis, rappelle-toi plutôt le couple croisé l'autre soir. Il allait sur les planches, pas à pas, c'était la rencontre d'une lente nonchalance et de la certitude d'y être. D'être là, au bon endroit et au bon rythme. Lui, sous son bonnet, la peau sillonnée par les tempêtes, elle, dans sa robe rouge comme son parapluie.  Était-ce lui qui la soutenait ou elle qui l'entraînait au rythme du plic-ploc de son parapluie ? Ce qui est sûr c'est que toutes ces verticalités, falaise, cabanons et réverbères ne les impressionnaient pas. Ils suivaient la courbe des planches en une expédition sans doute chaque jour recommencée, tout à eux deux, pas pressés.

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© Pili Vazquez

samedi, 21 mai 2016

Lune et l'autre

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La nouvelle lune
dans la continuité
de la précédente

et le fil tendu de l'une
à l'autre comme un lien

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13:31 Publié dans BAL(L)ADE VIRTUELLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lune |  Facebook |

samedi, 26 mars 2016

Sans se défiler

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Fil de soi, Athènes, 2015


persister à tenir debout
dans la tourmente
et ne pas se résoudre
au repli

exister même si
c'est de moins en moins
une mince affaire
et le pas de côté

se désister
quand sonne
l'appel à la guerre
ou à la prière

oui résister contre
une pensée unique
qui se propage
comme une trainée de poudre

insister pour que ne s'érode pas
notre humanité voir plus loin
que le bout de nos origines

persister à se remettre en jeu
tout en refusant de mettre en joue
ne vouloir que l'émotion
d'un joue contre joue


jeudi, 20 août 2015

Marches

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Maison de Flaubert, Rouen

Voyage. Doit être fait rapidement
De deux choses l'une.

Quand une envie de voyage vous prend, la route doit être de même prise au plus vite.
Aller à Trieste, aux confins de l'Italie. Presqu'en terre slovène.

Quand vous vous élancez dans un voyage,  la dat(t)e de retour doit être produite dans le même élan. Un petit tour et vous revenez.
Au final, remettre à plus tard le départ.

dimanche, 27 avril 2014

Mathématique existentielle

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Aujourd'hui, j'ajoute une année supplémentaire aux quarante-quatre déjà écoulées.
Ce qui fait 45 ans.
Ma mère est née en 45.
Dans trois jours, elle ajoutera une année aux soixante-huit déjà écoulées.
Ce qui fera 69 ans.
Je suis née en 69.
Quand ma fille aura 69 ans, serai-je toujours pour fêter mes 95 ans?

dimanche, 26 janvier 2014

Littoral littéraire (1)

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Je trouve enfin le temps d'une escale sur mes îles. Leur espace limité et l'intimité de leur géographie me permettent de souffler un peu. Faut dire que depuis plusieurs jours, semaines, je longe avec une collègue  la côte normande du Tréport au Mont-Saint-Michel en des aller-retours incessants. Nous nous sommes lancées dans un projet baptisé Littoral littéraire pour le plaisir de rapprocher deux mots qui pourraient offrir l'illusion d'une étymologie commune. Il est démesuré. Inévitablement, nous finirons par demander à nos inspecteurs de nous accorder une année pour nous y consacrer pleinement.
Nous voulons répertorier les textes du XIXème jusqu'à nos jours qui évoquent la dite côte pour en établir une carte virtuelle: nous placerons là des dunes blanches et grises, ici des chanes et des siffle-vent. Nous inventerons des courants de dérives et juste après la marée haute, la mer déposera ses laisses.
En attendant nous avons déposé nos bagages dans une première ville: Alexandre Dumas, dans sa correspondance, cède à la facilité d'y voir un trou paumé. Trouville, donc. Nous y avons trouvé Pierre et Jean, Un coeur simple, les roches noires et La mer écrite. Rangés côte à côte en un inattendu barrage contre la Manche: Maupassant, Flaubert, Proust et Duras.
Je lance un S.O.S aux passants sur ces îles: qui avons-nous oublié qui viendrait compléter ce quadriptyque?