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dimanche, 03 janvier 2021

mal an, bon an

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© Maurice Pommier

A peine entrions-nous en vacances, que déjà nous flanquions à la porte l'année 2020. Pas un quidam pour la retenir.
Mais de ces douze mois, que retiendrons-nous  ? Le/la COVID, celle et ceux qui sont parti.e.s., la disparition d'un professeur, l'espace et les heures qui se raccourcissent - et même le passage du solstice d'hiver n'a rien changé - nos peurs qui grandissent, la perte de libertés, les musées, les cinémas et les théâtres qui rouvrent pour aussitôt se refermer. Pas essentiels, disent-ils.
Il ne sera pas suffisant de changer d'année pour que tout change.
Aussi je nous souhaite, quoi qu'il se passera, d'être debout,
je nous souhaite de nous re-mettre en marche et que chacun de nos pas soit essentiel, 
je nous souhaite - Oui, tu as raison, l'Ours - de nous laisser surprendre par ce qui vient.

samedi, 11 janvier 2020

Deux vingt

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© Maurice Pommier

Entendu au collège lundi
bonne année 20/20
parole de gamins parole de profs

interrogation
c'est quoi une année 20/20
une année sans fautes sans erreurs

Vu dans les rues de Rouen jeudi
une vague humaine en colère
blanchie aux gaz lacrymogènes
par un État sourd et quinze-vingt

doute
ça a presque une gueule d'année vain/vain
ces jours-là

Reçu dans ma boîte aujourd'hui
la carte de vœux de l'Ours
dessin rouge et noir joyeux

certitude
je nous souhaite des combats sans peur des ravins
et des désirs bouillonnant de levain
je nous souhaite d'écrire cette année 2020
et qu'importe les fautes les erreurs si c'est avec ivresse

lundi, 01 janvier 2018

Etre poule ou luciole

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© Maurice Pommier

Chouette, les voeux de l'Ours viennent de tomber dans ma boîte. Quel nouvel épisode a-t-il inventé pour ses fabuleuses* poules et renard ? Après la course-poursuite entre des gallinacées aux dents pointues et un renard apeuré, après un goupil qui se couche avec les demoiselles ailées et des promesses d'intenses amours entre tout ce petit monde à plume et à poil, où l'ont conduit ses coups de ciseaux pour l'année 2018 ? La logique voudrait qu'il nous annoncât qu'ils eurent beaucoup d'enfants... Mais voilà, l'utopie a suffisamment duré, l'heure de la morale de la fable a sonné : "ventre affamé n'a point d'oreille" ni même de coeur.

Certes, l'Ours, au festin du libéralisme et de la finance, nous avons perdu beaucoup de plumes en 2017, mais continuons de réussir à plier sans rompre, d'être du poil à gratter malgré tout. Hier nous avons chanté des lendemains nouveaux, aujourd'hui inventons des pas de danse, n'en déplaise à la fourmi.

Ce soir, avant de me lancer dans cette nouvelle année, je vais commencer la lecture de Frères migrants  mais avant je dépose ici une phrase de Georges Didi-Huberman que Patrick Chamoiseau a placée en exergue de son texte : "Nous devons donc nous-mêmes -en retrait du règne et de la gloire, dans la brèche ouverte entre le passé et le futur -devenir des lucioles et reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs émises, de danses malgré tout, de pensées à transmettre". Est-ce ainsi que l'année sera bonne ?

* : comment écrire fabuleux en écriture inclusive ? fabuleu.se.s.x? Dans le doute j'ai accordé avec les poules qui dépassent en nombre le renard...

samedi, 07 janvier 2017

A poil et à plume

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découpage de Maurice Pommier

On se faisait justement la réflexion ce matin. Tu envoies encore des cartes de voeux, toi ? Non, et toi ? Non plus. Mais j'aime en recevoir. Et sur la table de la cuisine, la carte de Colo, la tenancière d'Espaces Instants, reçue hier. Une orchis robusta. Elle m'y souhaite sérénité et force. Il va en falloir, cette année, pour imaginer des aujourd'hui et des lendemains qui ne chantent pas faux alors que les rouages de notre démocratie grincent sacrément. Et dans ma boîte mails, les voeux de M. qu'il veut pleins d'humanité et d'esprit de résistance face à la bêtise et au conservatisme de tout poil. Et sur la fesse du bouc, ceux de l'Ours. Je les attends avec impatience chaque nouveau mois de janvier, comme la saison nouvelle d'une série que je suivrais depuis plusieurs années. En 2016, les renards se couchaient avec les poules. A priori, ça a sacrément dû rebondir sous les draps pendant douze mois entre les bêtes à poils et à plumes, parce qu'en 2017 sont pronostiquées d'intenses histoires d'amour. Plus belle la vie ! Mais à en croire Monsieur de La Fontaine ou Pou-Poule, ces histoires d'amour finissent mal en général...

dimanche, 10 janvier 2016

endormez-vous, disent-ils ;

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découpage de Maurice Pommier

Cela fait bien longtemps que les cartes de voeux ne tombent plus dans ma boîte virtuelle ou dans celle accrochée au grillage au beau milieu du chèvrefeuille à nouveau en fleurs. Je n'en reçois pas, je n'en envoie pas non plus. Sans regret.
Quand janvier arrive, il est une seule chose que j'attends avec impatience. Chaque matin, je regarde dans ma boîte espérant l'y trouver ; pour patienter je l'imagine dans son atelier en train de ciseler quelque facétie prophétique, l'oeil ravi, de fignoler son découpage, de bougonner dans sa longue barbe puis de rajouter quelques confettis supplémentaires ; pour patienter, je pronostique : sera-ce un découpage zoologique et chinois -2016 année du singe de feu !- quelque détour biblique ou bien une nouvelle péripétie des poules et des renards ? Pour tromper mon impatience, je prends des nouvelles de notre société libéralosocialistomacronienne : endormez-vous, disent-ils, nous gérons pour vous un monde figé et sclérosé dans sa peur. Endormez-vous, disent-ils, nous élevons des murs et des barbelés pour vous protéger.
Le découpage de l'Ours est arrivé en début de semaine : 2016, les renards se coucheront avec les poules ! Qu'est-ce à dire ? Les renards se coucheront-ils tôt ou rejoindront-ils le lit des poules ? Dans les deux cas, nous sommes dans de beaux draps et ne pouvons nous permettre de dormir sur nos deux oreilles.
En 2016, je nous souhaite de nous réveiller et de retrouver le pouvoir des mots sur nos pages et nos écrans ; que nous ayons l'audace de l'opposer aux mots du pouvoir.

jeudi, 01 janvier 2015

Un rayon de miel

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J'ai laissé passer sous silence le solstice d'hiver mais je ne peux pas déroger à toutes les coutumes de ce blog. Voici donc en partage les voeux de l'Ours pour cette nouvelle année. Les fidèles de ce blog seront désolés de ne pas trouver une nouvelle péripétie des poules et du renard ou un découpage zoologique et chinois. Il se justifie ainsi : "Cette année les poules sont parties en vacances avec le renard , histoire de voir ce qu'était la réalité de  la maxime" le libéralisme c'est le renard dans le poulailler" affaire à suivre… Pour palier à cette absence un petit découpage pour l'an neuf,  fait par un mécréant: Caleb et Josué expédiés par Moïse en exploration du pays de Canaan, reviennent avec la grappe géante de ce pays fabuleux où coule le lait et le miel(attention où vous allez marcher!…)"
Que l'année soit douce comme le miel à ceux qui passent sur le rivage des îles indigo!

mardi, 29 janvier 2013

Aujourd'hui une princesse.

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Découpage de Maurice Pommier

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On a déjà eu une contrainte dans ce domaine. C'était "conte de fée" et cela avait fini sur mes îles en un atroce massacre. Les princesses à la chaussure de vair ou au petit pois ne m'ont jamais fait rêver. D'ailleurs quand je lance mes élèves dans une écriture collective de conte, ils se retrouvent les pieds dans la rizière -les demoiselles évoquées ci-dessus n'ont pas l'habitude de venir y faire trempette- à tenter de contrer un Transgénie et le tout s'appelle Ô Graines Magiques.

mercredi, 02 janvier 2013

Aujourd'hui bleu.

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Découpage de Maurice Pommier
De Jonas à Moby Dick
Variations autour d'un cachalot

Collectif
Coop Breizh

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Ventrebleu, foutrebleu, corbleu! Maugrebleu, morbleu, parbleu!! Sacrebleu, tubleu, vertubleu, tête-bleu!!! C'est quoi ce b... sur hautetfort depuis hier? Ca me fait naître des rages de Moby Dick à l'instant de l'ultime rencontre avec Achab. Quant aux Jonas et autres Pinnochio, peuvent toujours se brosser avec mes fanons, je ne les laisserai pas sortir. Je vais même leur rajouter comme colloc' le Brandan. Et même ça, ce n'est pas assez pour réduire ma fureur! Que se passe-t-il? Vos messages sont aspirés par les abysses et ne s'affichent plus ni sur mes billets ni sur mon interface.
Alors si l'envie vous prenait de commenter ou de m'indiquer comment résoudre ce bug, prenez une bonne vieille feuille, glissez-la dans une bouteille et jetez-la à la mer ou cliquez sur l'onglet "me contacter"...

P.S.à 9h: première bouteille reçue par les voies du mail de l'Ours...
"Tu avais été prévenue, il y a des risques à publier en post un de mes restes de confettis, hier avec le dragon en squelette tu n'as eu aucun commentaire, et aujourd'hui, tu persistes dans l'erreur, tu recommences, et en bleu!"
P.S.2 à 11h: Le service hautetfort sans plus de précision vient de m'indiquer que le problème était corrigé. Je ne sais pas ce qui me retient de lui en envoyer une de correction.

jeudi, 26 avril 2012

Aujourd'hui table de.

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25/366
A la table des matières, depuis dimanche, tout le présidentiable, tout l'inenvisageable, peut-être déjà tout l'irrémédiable. Les vocables ne suffisent pas à dire la peur de voir cela mal finir. Cette table-là, on aimerait la tourner pour en voir les dessous mais sans l'araser: les miettes finiraient pas remonter, inexpugnables...

Dans l'attente de, je suis allée m'asseoir à la table de l'Ours, comme on s'assied à une table d'écoute. Pour y retrouver tout l'indispensable -un thé à la menthe, des expériences en architecture- tout l'inestimable -son dernier album, Catfish- tout l'impensable -le permis de  se travestir de Rosa Bonheur. Cette table-là, on la veut à rallonges, on la veut re-table pour ne pas avoir à partir trop vite.

samedi, 31 décembre 2011

TREIZE A LA DOUZAINE!

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Découpage de Maurice Pommier

Les mauvaises langues et dentiers mal embouchés combleront sans nul doute les points de suspensions par un dicton faisandé -les poules mangeront du renard, le jour où elles auront des dents- et n'attendront rien de plus des jours à venir.
Qu'à cela ne tienne, à la marge ou à la page de ces certitudes qui toujours font ronronner le monde en rond, je nous veux des rives et des dérives, des rêves et des grèves, des fleuves et des effluves, des emblèves et des emblaves, des alternatives collectives et coopératives, des qui-vive et des qui ravivent, et surtout des terres-neuves...

lundi, 03 janvier 2011

INTERROGATION

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Débarrassé du magma d'empreintes qui l'entachait, l'écran de mon ordinateur peut accueillir les voeux de l'Ours...

 

vendredi, 12 mars 2010

ERRATUM

Les bruits qui courent prennent le départ trop vite. C'est ce que nous allons montrer aujourd'hui.
Il a été murmuré que l'estomac du tigre ici présent menaçait les insulaires indigotiens. On a entendu ici et là quelques craintes pour le rire de la biquette. On lui a même conseillé de se faire plus discrète. Elle en est tombée en hilarité. Pourquoi aurait-elle peur d'un félin épris d'un arbre?
Mais enfin, Biquette, et ta congénère de provence? Ne crains-tu pas la gueule du loup? Une histoire à courir couché -ndlr traduire par "dormir debout"- que cette gueule du loup!
Elle sort aussitôt de sa poche un calepin et brandit la preuve de ce qu'elle avance.

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Biquette mise en pot par Maurice Pommier

Comme dirait l'Ours, voilà enfin rendu à César ce qui appartenait à Jules...

lundi, 08 mars 2010

PLAIRE OU PLEUVOIR

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Découpage de Maurice Pommier

Il a plu ce soir
à l'arbre de s'inspirer
des rayures du tigre

En réponse au "plu" -mot plaisant ou pluvieux- des Impromptus littéraires.

 

dimanche, 07 mars 2010

LA BIQUETTE RIT


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Découpage de Maurice Pommier

Elle rit, la biquette,
d'un brin de soleil charmeur
derrière le carreau.

Et si un Ours venait à vous raconter qu'un tigre a dévoré la biquette, n'ajoutez pas foi à ses racontars...

samedi, 06 mars 2010

WONDERLAND

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Photo et découpage de Maurice Pommier

Juste aujourd'hui, la lumière d'un matin...

jeudi, 27 novembre 2008

ECTOPLASME

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in Le sac du mousse de maurice Pommier

Les injures du capitaine Haddock, on se les traîne pendant des années dans une bulle entourée de postillons sans chercher vraiment à les comprendre.
Ectoplasme tête de mort deux points d’exclamation un point d’interrogation bombe à retardement.
Mais un jour, elles reviennent à la surface et alors c’en est fait. Elles explosent et c’est tout un monde qui part en fumée avec son cortège venu des bas fonds.
Ainsi pour "Mille sabords?????!!!!" Ce fut longtemps une armada de pirates, le poignard entre les dents, le corsaire rayé rouge, style Contrebandiers de Moonfleet, prêts à tomber sur la Castafiore en criant « à l’abordage ».
Il aura fallu une fenêtre d’abécédaire pour que les sabords s’éteignent en hublot!

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in The Schooner de David Mac Gregor

Merci à Ours Gris pour ses recherches...

dimanche, 19 octobre 2008

RIRE EST LE PROPRE DE L'HOMME

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Je reviens d'une drôle de rencontre où l'on parla de Babeth 1ère, de Riton IV et de Poléon. D'aucuns appellent cela une conférence. Jugez par vous-même. Mettez à une même table, certes imposante, dans une salle, certes dite de conférence, une Dame pétrie d'humanisme et une réincarnation Brueghelo-Dumassienne, dixit la Dame à ses côtés. La Dame se nomme Béatrice Fontanel et derrière la double réincarnation se cache Ours gris. Laissez-leur le temps de conférer -l'une l'oeil pétillant et le verbe humble, l'autre hilare et le poil hirsute- et vous obtiendrez un échange truculent autant dire rabelaisien.

Ces deux-là étaient venus nous parler de leur Histoire de France dessinée pas encore -à peine?- sortie chez Gallimard. L'Histoire avec sa grande hache, ils s'y étaient déjà frottés avec Riton IV et Babeth 1ère. Et moi à les entendre parler,  j'ai regretté de ne pas avoir qu'une poignée d'années au compteur. Le Monde, j'aurais aimé le rencontrer par le biais de leurs plumes et miquets. De -750 à 1968, double page après double page, il leur a fallu sélectionner des tranches de saucisson (1), réincarner des événements pétrifiés par leur célébrité sans céder à la tentation de seulement les resucer pour les recracher ensuite, trouver dans cette matière odeurs et couleurs. Parce que raconter l'Histoire, cela passe aussi par l'anecdote, ils nous ont dit Saint Louis le cul par terre sous son chêne, Jules et ses rouflaquettes qui avait inscrit les noms des parents récalcitrant à l'éducation nationale sur la place publique, Charlemagne et son éléphant -était-il indien ou africain?-, la chaleur terrifiante de la Saint-Barthélémy, le froid des maisons au Moyen-Âge et la houppelande, tenue de mise pour traîner chez soi.

Lorsque vous regarderez les illustrations de l'Ours, n'oubliez pas que le moindre centimètre carré a été au préalable documenté, vérifié, digéré puis aquarellisé. A chaque fois, d'un semi-remorque plein, il a dû garder une brouette.Lorsque vous lirez les textes de la Dame, souvenez-vous que sa maxime est: il n'y a rien de plus émancipateur que d'apprendre quelque chose chaque jour. Entre la prose de l'une et les illustrations de l'autre, il est une matière que vous ne pourrez pas lire mais que peut-être vous sentirez en tournant les pages. L'Ours, à chaque expédition d'un nouveau miquet par les tuyaux d'internet direction Gallimard, s'est laissé aller à des textes défoulatoires. La Dame s'est laissée aller à dialoguer avec eux. Ils circulent actuellement sous cape ouverte à tous vents. En voici quelques passages.

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Après avoir donné ses armes à César Jules , Vercingétorix est couvert de chaînes, puis il est  invité  a un voyage organisé vers Rome.  Dans cette belle cité, il va participer au grand triomphe de Jules et pour que la fête soit complète, le même Jules le fera étrangler dans le bungalow où il était
hébergé.César t’es un salop, ton fils aura ta peau! Je vais aller faire un tour chez les gallo-romains.
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1347 Les rats arrivent à Marseille et débarquent avec la peste dans les bagages. Le bacille va faire une tournée grandiose!
Tiguidiguidi voilà la grande peste!
Tiguidiguidi tout’l’monde  râle et crêve!
Tiguidiguidi  elle rentre partout!
Dans les palais dans les taudis!
Tiguidiguidi elle franchit  mêm’les limites du pays!!
Allez pour vous remonter le moral faut pas oublier qu’il y a  une guerre de cent ans sur le feu! Quand les pestiférés auront réchappé au bacille ils seront bons pour aller faire le soldat, ou subir les soldats.

Vercingétorix, la grande peste, les têtes coupées gaillardement au moment de la révolution parce qu'elles étaient bon marché, tout cela fait partie de notre histoire. Mais que dire alors de celle qui est encore chargée de souvenirs, de celle sur laquelle encore nous sommes assis. Dire aux enfants d'où ils viennent, cela revient à dire l'histoire de leurs arrière-pépés et arrière-mémés. A la question "par quelle illustration avez-vous commencé?", l'Ours ne cherche pas ses mots, rejette du revers de la main un begaiement: celle de la Shoah. L'illustration, je vous laisse aller la découvrir dans leur livre. De ce qu'il en dit l'Ours pour se défouler, je vous laisse le lire...

Ben moi ça me met le moral à zéro cette soirée diapo qui a commencé avec la “grande” guerre qui faisait partie des récits des grands pères et qui se termine avec l’arrivée des cousins pieds-noirs, des harkis avec leurs cabanes dans la forêt et des gros cons qui organisaient  des “ratonnades”. Ce qui est coincé entre n’est pas reluisant, quel sandwich!
Une chance, les prochaines pages sont sur mai 68, les rêves ne dureront pas, d’accord, ça fera feu de paille mais le temps que le feu aura brûlé on aura vu clair…

Au moment de refermer ce billet, je m'en voudrais d'avoir parlé de tout cela sans jamais évoquer le gallicé. L'ours l'avait peintuluré mais Gallimard l'a ignoré. Qu'à cela ne tienne...

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(1): la tenancière des Îles Indigo a toujours rêvé de noter mot pour mot la gouaille de l'Ours. Assise dans la salle de conférence, elle en a abusé et retranscrit ici quelques entrechoquements de mots doux à son imaginaire. (ndlr)

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mardi, 07 octobre 2008

TRAITEUR

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Par chez moi, Lire pourra vraiment être en fête le prochain week-end. Ours gris est enfin sorti de sa tanière et s'expose ou plus exactement a été contraint et forcé à exposer. Comme son surnom l'indique, Ours gris est beaucoup ours. Donc, hier soir, lors du vernissage, au moment de l'exercice obligé du discours après le blabla du cravaté municipal, c'est sur un ton bourru d'ours en manque prolongé de miel qu'on s'est tous fait traiter. Il n'était pour rien dans tout ce brassage d'images, qu'on se le dise. On était les seuls responsables après tout s'il se retrouvait derrière son micro, se dandinant d'un pied sur l'autre. On se gardait bien de broncher et si un sourire avait le malheur de s'esquisser on se cachait derrière le dos de celui de devant -tant pis pour ceux du premier rang. C'est que l'Ours était capable de décrocher ses miquets pour les ramener dans leur placard à miquets et de nous planter là.

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Gorgones effrayées par l'Ours

Ceci dit, on ne l'aurait pas laissé faire. Sur l'affiche, c'est Traiteur d'images qu'est marqué, pas maltraiteur! Et puis c'est la première fois qu'on les voyait sous-verre, ses aquarelles. Ca fait quelque chose, là au creux du palpitant quand on les épluche du regard. Et si l'oeil devient humide, c'est pas à cause des oignons sur les petits fours. Des oeuvres d'art puisque je vous le dis.

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Vert ni sage
Le hall peu à peu s'est vidé pour pétiller un peu plus loin. Lui est resté, encore tourneboulé. Un enfant est venu avec L'atelier de Pépère. Il s'est enfin assis.
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Ce qui s'est passé hier aurait dû logiquement ne pas se produire, ainsi l'avait décrété l'Ours.

 

mardi, 03 juin 2008

TRANSPORTS

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Illustration Maurice Pommier pour la Droguerie marine

Mon fils a dégoté au fond d'un carton une vieille édition de L'île au trésor; de celles à la couverture verte tendant sur le jaunâtre, à l'odeur tenace de renfermé que prenait toute chose qui avait séjourné un peu plus d'une semaine dans la cabane au fond du jardin landais de mes grands-parents. Il a d'abord fait sit down -je lui ai fait réviser ses verbes anglais ce matin- dans le hamac, puis aussitôt stand up et re-sit down sur un tabouret à côté de moi.
-    Je sens que ce truc c’est super, mais je vais te le lire à haute voix. J’entendrai mieux l’histoire. Stevenson, il utilise une langue morte et c’est pas facile tout seul dans sa tête.
-    Can you repeat please ?
La mère du petit gars a sitdowné à son tour.
-    Langue morte… un peu comme le grec et le latin, tu veux dire ?
Il faudra que je lui redise que ce sont des langues-racines, de celles qui n’ont pas fini de nous porter, de nous transporter.
Le petit gars venait de faire l’expérience de la langue littéraire qui ne se laisse pas avoir du premier coup, qui résiste encore et encore. Il venait de faire l’expérience de ces œuvres qui vous transportent longtemps après les avoir lues.

 

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mardi, 04 septembre 2007

FABRIQUE À COPEAUX ET MIQUETS

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Cela faisait hier la une des journaux, d'aucuns y allaient de leurs commentaires socio-politico-vido-inutilo, il y eut même des dérapages "de rigueur" dans ce qui fut dit, à peine dérapé déjà rattrapé, mais voilà, malgré tout, c'était la rentrée, sans faux-pas possibles.

"La rentrée": c'est donc que nous étions sortis mais de quel lieu? Et si nous appelions hier "la sortie" et que nous parlions d'entrée en vacances? Cela ferait débandade, là où nous sommes attendus en petits tailleurs d'heures sup'.

Toute à ces réflexions, peut-être bien vido-inutilo, j'ai pensé à deux compères, écrivains et illustrateurs qui eux ne rentraient pas car pas sortis. Chaque jour, ils remettent sur l'établi vaillamment leurs mots et images.

Alors en sortant de cette rentrée, je suis allée dans la tanière de l’un d’entre eux. Je l’ai trouvé dans sa fabrique à copeaux, nous avons parlé de Moby Dick, il m’a montré son dessin d'Ishmaël et Queequeg au chaud, sous la même couette, en train de fumer le même calumet, il m'a relu hilare le sacro-saint chapitre La chasuble.

En sortant de là, deux éditions différentes de Moby Dick sous le bras, j'ai eu envie de vous faire entrer dans le dernier album de l'ours de la tanière...

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Zig et zag...

Avant de déambuler Dans l’atelier de Pépère, il est une planche-départ en guise de petit préambule : un canif y est transmis de main de grand-père à  main de petit-fils. A force de passages, lame et manche ont été renouvelés. Et cette question : Est-ce toujours le même canif ?

 

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SSkric et sskrac…

Et lorsque une histoire passe de génération en génération, est-ce toujours la même histoire ? Seuls les lutins présents de toute éternité pourraient répondre.

 
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Crouic-crouic…

Toujours est-il que Pépère, au fond de son atelier, sous l’égide de Jean-le-vert, est un passeur d’histoires sans la grande hache, de celles inscrites dans l’aubier de ses outils de menuisier, venues de l’aube des temps, des siècles derniers ou d’outre-tombe.

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Pim-Pam…

Face à Pépère, le faiseur de sciure, les fesses dans les copeaux de bois fraîchement raboté, Sylvain, le petit-fils, est tout ouïe : John Twilbil, le chercheur d’or, Salomon le tueur de Dragomir, Robin la gueule cassée, Charles le fratricide et Etienne aux ailes trop tôt brisées.

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Alors, lorsque des histoires passent de génération en génération, sont-ce toujours les mêmes histoires ?
Peu m’importe ce qu’elles étaient avant et ce qu’elles deviendront, pourvu qu’elles passent. Mais je n’échangerai ma place contre aucune autre car quelle chance de les lire, l'ours, sous ta plume au verbe tantôt déchaîné tantôt pudique et tes pinceaux, mythiques faiseurs de somptueux dessins minutieux ou d’ombres chinoises!

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Ours gris a fait sa rentrée sur France Culture dimanche dernier. Vous pouvez télécharger l'émission Jusqu'à la lune et retour par là.

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dimanche, 02 septembre 2007

DEUX MOIS DEUX SEMAINES ET DEUX JOURS...

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...que Les Îles Indigo existent, avec trente-trois arpents de terre explorés et pas la moindre trace de François Place! Pas si simple d'écrire sur un Géant. Ce n'est pas faute d'avoir effectué quelques excursions: relire Les Derniers Géants, en regarder l'affiche accrochée dans la chambre de mon fils chaque fois que je passe devant, mettre au pied de mon lit les trois tomes de L'Atlas des géographes d'Orbae, en parcourir les contrées et toujours le garder ouvert à la page Les Îles Indigo, laisser en évidence sur une étagère un livre oublié par un ami François Place, Illustrateur, texte de François Bon. Il y est question de Moby Dick. Relire dans la traduction de Giono  l'embarquement pour Nantucket d'Ishmaël et de Queequeg. Remonter aux premières phrases du roman:
"Je m'appelle Ishmaël. Mettons. Il y a quelques années, sans préciser davantage, n'ayant plus d'argent ou presque et rien de particulier à faire à terre, l'envie me prit de naviguer encore un peu et de revoir le monde de l'eau. C'est ma façon à moi de chasser mes cafards et de me purger le sang. Quand je me sens des plis amers autour de la bouche..."
Et découvrir que le titre du premier chapitre est Mirages...
Mirages aussi ces illustrations d'Ours Gris pour une édition de Moby Dick chez Gallimard qui ne vit pas le
jour?
 

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mardi, 03 juillet 2007

PAS DE PAPIERS, AU PANIER! (2)

Passant,

Prends juste le temps de regarder cette illustration.

 

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Observe-la, médite-la, cogite-la, regarde-la à nouveau, à l'envers s'il le faut et utilise l'espace des commentaires pour laisser tes pensées.

Puis tu reprendras ta route et peut-être iras-tu sur le site de l'auteur de cette image, par là

La tenancière des Iles Indigo, toujours en vadrouille dans sa subversothèque, vous souhaite malgré tout la journée bonne.