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jeudi, 21 juin 2012

Aujourd'hui feu de.

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François Place, Le secret d'Orbae

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Anse de mon indigoterie, forte probabilité d’orage.
Ai abandonné à la miséricorde des plages les feux de la St Jean pour guetter les artifices d’Elme.

dimanche, 03 juin 2012

Aujourd'hui je n'aime pas.

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Aujourd'hui je n'aime pas l'idée d'avoir pris trop furtivement cette photo de la carte de l'île d'Orbae, établie d'après le traité d'Ibn Brazadin. Faut dire que le cliché n'était pas autorisé dans l'expo malouine François Place:le secret d'Orbae...

Je n'aime pas beaucoup plus l'idée d'avoir dû la retoucher sur photoshop. Par contre j'aime bien l'idée de l'avoir fait passer par le filtre contours postérisés. Les aspérités prennent du relief, terre à vents et à prés, et au milieu l'inaccessible montagne des Iles Indigo. En faire le tour prend un temps certain. Le mieux, avant de vous embarquer sur un menaçant vaisseau est de jeter un coup d'oeil sur ces deux guides:

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et

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mardi, 29 mai 2012

Aujourd'hui bijou.

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Parmi tous les livres que j'ai ramenés de St Malo, s'il en est bien un qui est un petit bijou c'est L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet de Reif Larsen. L'auteur m'était inconnu jusqu'à ce wek-end et pour cause c'est son premier roman. Je l'ai écouté lors d'une table ronde où s'était instauré un dialogue avec François Place sur le thème des cartes de l'imaginaire. L'auteur de l'Atlas des géographes d'Orbae a dit l'aimantation du voyageur pour les trop pleins ou trop vides de la carte, et à l'écouter on se doute bien que les terrae incognitae ne sont pas révolues, lovées dans ces espaces oubliés de l'oeil scrutateur du satellite. Reif Larsen, lui, se réjouit que toute carte ou tout roman soit confronté à son propre échec, celui de dire le monde. On se doute bien que cette quête de la carte et du roman parfait toujours remise sur l'établi ne l'accable pas, loin  de là.
A peine la table ronde finie, je me suis empressée d'aller chercher L'extravagant voyage; de François Place, je ne peux plus rien acquérir, j'ai déjà tout.

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J'ai mis une pause dans ma folle journée de samedi -la rencontre suivante pouvait bien attendre- et suis partie m'absenter au bord du port. On sait dès la première page que ce livre est un trésor, mêlant le récit de T.S. Spivet, enfant prodige de douze ans, passionné par la cartographie, ses cartes et ses dessins. J'en ai presque oublié le festival Etonnants voyageurs.

Aujourd'hui, je vous promets que la journée fut longue, je n'aspirais qu'à deux choses: croquer mon morceau de réel à prise rapide et me replonger dans le roman.
Un bonus offert par Colo, ici.

lundi, 28 mai 2012

Aujourd'hui prise entre les deux.

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François Place, Le secret d'Orbae

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Aujourd'hui, journée dans l'entre deux. C'est la fin du festival Etonnants Voyageurs. Retour prévu à la biquetterie en fin de journée. Demain je vous raconterai des bijouxes et quelques caillouxes découverts là-bas...

dimanche, 27 mai 2012

Aujourd'hui beaucoup trop de.

366 réels à prise rapide,étonnants voyageurs,françois place,chamoiseau
François Place, le secret d'orbae

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Beaucoup trop de lieux
,
Rotonde Surcouf, Salle Maupertuis,
Ecole Nationale Supérieure Maritime,
Auditorium, Théâtre Chateaubriand,
Maison de l’Imaginaire, Escale,

Beaucoup trop de rencontres programmées,
Dans la beauté et la sauvagerie du monde
Conscience métisse, pensée nomade
Chamoiseau, une œuvre-monde
La natte des poètes
Coureurs de mondes
Bruce Chatwin : la sagesse du nomade

Et moi qui ne suis qu’une piètre voyageuse
soumise à cette obligation de n’être que dans un lieu à la fois...

 

samedi, 26 mai 2012

Aujourd'hui, une pensée sauvage.

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François Place, Le secret d'orbae

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Je suis partie dans la nuit pour St Malo. Chaque année, c’est un rituel. Le week-end de la pentecôte rime avec le festival Etonnants Voyageurs.
Le thème, cette année : images du monde qui vient. Trois jours pour interroger notre appartenance au monde, au-delà des frontières et des murs. Trois jours pour se perdre sur des terrae incognitae. Là-bas, je suivrai des sémaphores, François Place – à qui je dois le nom et la bannière de mon blog- et
Paolo Rumiz, dont la marche rythme l’écriture, à moins que ce ne soit le contraire…

 

jeudi, 24 janvier 2008

LA FILLE DES BATAILLES

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La fille des batailles, François Place, Casterman
 
La fille des batailles : acheté à Montreuil, dédicacé, vite, trop vite puis déposé sur une étagère. Je le gardais pour un jour vide de tout le reste, un jour silencieux.

Le vent m’a soufflé des rumeurs à son sujet. On la dit muette, abandonnée « par une de ces épouvantables tempêtes que l’automne envoie pour annoncer l’hiver ». J’ai coupé court aux bruits, ne pas en savoir plus.

Repousser le moment de sa lecture de quelques heures encore, regarder Andréi Roublev de Tarkovski. Y rencontrer une fille muette, éphémère reine tatare, un vieux fou de dessin et son vœu de silence et un tout jeune fondeur de cloche peut-être  muette elle-aussi.

Puis tourner la première page, se laisser saisir, déserter le maintenant pour le siècle du roi Soleil et l’ici pour là-bas. Mais, en matière de repères spatiaux , texte et images malmènent le lecteur, lui demandent de lâcher prise: de Vaudaran dans le Midi –et ce nom-là, l’unique nom propre de l’album, sonne trop vrai pour l’être- jusqu’au Nord, l’errance repassera toujours par l’auberge Le soleil d’or, « en un grand déménagement immobile».

Le soleil d’or, c’est là que la fille muette rejetée par la mer a trouvé tendresse et identité. Garance, c’est ainsi que se nommera la Sarrasine à la peau sombre, un nom aussi rouge que son turban. Cette couleur sera un des fils de l’album : rouge l’écharpe du Seigneur qui a jeté un dévolu obsessionnel sur elle, rouge le tambour de son fiancé Bastien, rouge sa tenue de bagnard.

Mais ce qui frappe le plus à la lecture de La fille des batailles, c’est le silence. De page en page, de tableau en tableau, des fragments de vie entrecoupés d’ellipses - la rencontre de Bastien et Garance, le lien indéfectible qui les unira au-delà de la guerre et du bagne, la perpétuelle menace du Seigneur- se déroulent. De page en page, tous les personnages sont privés  de parole, pour la simple et bonne raison que le narrateur se garde bien de la leur confier. À  trois reprises, le texte disparaît pour laisser place à trois illustrations en double-page : se dessinent alors les batailles de Bastien, la guerre, l'arrestation mouvementée, l'embuscade de la délivrance, en un grand tohu-bohu silencieux. Au cœur de ces morceaux de silences, les seuls bruits du texte que j’ai entendus sont les battements des cœurs du jeune tambour et de Garance.

En somme, qui est-elle, la fille des batailles ? Séraphine, qui a été conçue au beau milieu des batailles, ou sa mère qui sa vie durant a mené des batailles pour rejoindre Bastien ? Qu’importe du moment que l’album se ferme enfin sur un naufrage en carton pâte et que Séraphine, grimpée sur les planches, puisse porter la parole des sans-voix.

dimanche, 14 octobre 2007

MARE À THON

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Dimanche d'octobre ocre, 6h d'un matin théurgique...

Ce billet mérite bien sa catégorie pensées itinérantes. Car rien ne sera plus loin que l'Indigotière de son clavier aujourd'hui. Je vais de ce pas balader mes pensées sur le bord de la route. J'ai décidé d'aller voir si le contour de mes Îles approchait par hasard les 42,2 KM  de circonférence d'une mare à thon... Pour l'occasion j'ai même revêtu un tee-shirt Indigo.

13h30 précisément d'un après-midi  dithyrambique: le tour de mes îles est donc de 42,2 km et je suis mare à thonienne!!!!!!!!!!!!

Illustration: François Place, Îles Indigo in Atlas des géographes d'Orbae

dimanche, 02 septembre 2007

DEUX MOIS DEUX SEMAINES ET DEUX JOURS...

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...que Les Îles Indigo existent, avec trente-trois arpents de terre explorés et pas la moindre trace de François Place! Pas si simple d'écrire sur un Géant. Ce n'est pas faute d'avoir effectué quelques excursions: relire Les Derniers Géants, en regarder l'affiche accrochée dans la chambre de mon fils chaque fois que je passe devant, mettre au pied de mon lit les trois tomes de L'Atlas des géographes d'Orbae, en parcourir les contrées et toujours le garder ouvert à la page Les Îles Indigo, laisser en évidence sur une étagère un livre oublié par un ami François Place, Illustrateur, texte de François Bon. Il y est question de Moby Dick. Relire dans la traduction de Giono  l'embarquement pour Nantucket d'Ishmaël et de Queequeg. Remonter aux premières phrases du roman:
"Je m'appelle Ishmaël. Mettons. Il y a quelques années, sans préciser davantage, n'ayant plus d'argent ou presque et rien de particulier à faire à terre, l'envie me prit de naviguer encore un peu et de revoir le monde de l'eau. C'est ma façon à moi de chasser mes cafards et de me purger le sang. Quand je me sens des plis amers autour de la bouche..."
Et découvrir que le titre du premier chapitre est Mirages...
Mirages aussi ces illustrations d'Ours Gris pour une édition de Moby Dick chez Gallimard qui ne vit pas le
jour?
 

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lundi, 30 juillet 2007

DES VOILES

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J’ai rentré les voiles et, mon Glazic comme rêche refuge et seul souvenir palpable, je saisis cet instant pour m’asseoir à nouveau derrière l’écran, pour dévoiler.

Les balades furent assurément pour moi, dans les monts d’Arrée sous l’égide de Merlin –bien lui en prit car les déluges de Noé qui y tombèrent nous virent, un jour néfaste,  finir terreux et crottés sur les banquettes en cuir d’un VRP stupéfait de nous voir randonner par ces temps si oubliés des dieux ; dans la presqu’île de Crozon, j’ai tout à fait fui le touriste en gagnant le cap de la chèvre abandonné de tous, mortels et immortels - celle de Seguin aurait pu y brouter longtemps encore bruyères et genêts.
A Lesconil, j’ai simplement chatouillé de mes semelles de longues pierres plates au sourire cocasse, j’ai imaginé un soir me blottir dans le tronc démultiplié du chêne de Sainte-Marine pour lire Sweet home d’Arnaud Cathrine, déniché à La Nuit Bleu Marine de Morlaix.

Par contre, point de ballades dans les deux douces maisons où je me suis déposée. Point mais pas à la ligne. J’ai voulu comprendre. J’ai jeté des regards qui ne demandaient qu’à être harponnés, voire hameçonnés. J’ai ouvert des portes, jusqu’à celle des toilettes –si les miennes n’étaient pas si humides, j’y aurais placé mes quelques La Pleiade, en attendant les travaux toujours remis à demain, j’y savoure certaines Microfictions. Mais rien, pas l’ombre ni le corps d’un livre ! Mes hôtes, je le savais, étaient d’impénitents lecteurs. Or, le premier les a insatiablement donnés, offerts, transmis, passeur sans vergogne et sans peur des reproches de sa soeur –histoire peut-être d’en pérenniser la lecture une fois la dernière page tournée ; la seconde les a enfouis en des latitudes et longitudes familières, derrière les bambous au fond du jardin ! Enfouis ? Pas exactement, plutôt mis en caisses. Etait-ce pour cause de déménagement ? Je ne sais plus. Ce geste sacrilège a fini par me séduire. Elle avait encaissé chacun de ses livres, le souffle coupé…

Cette nuit, le ciel est démesurément lunaire, je songe au Géol de François Place, à son vrai frère dans Moby Dick, à leurs peaux tatouées, je pense à ces livres qui, bien qu’empilés ou rangés sur des planches, n’en finissent pas de se dessiner en moi, malgré moi.
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Les derniers Géants, François Place
Casterman