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jeudi, 07 juin 2012

Aujourd'hui orgueil.

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Patrick Chamoiseau, Etonnants voyageurs, 2012

67/366
Je trouverai d'ici peu les lignes pour vous parler de cet oiseau de Cham, de son empreinte à Crusoé. Dans le blanc qui me sépare de ce désir, sa réflexion sur l'orgueil de la langue...

Qu'est-ce que l'orgueil de la langue?
C'est quand on est pris dans un lexique admis, imposé ou précieux. La langue perd son orgueil quand elle est récapitulée, c'est-à-dire quand on peut y mettre librement des termes de toute époque, de toute origine, et quand elle est habitée par d'autres langues. De ce point de vue, le choc pour moi, petit créole, est aussi venu d'écrivains comme Rabelais... ou San Antonio. Ils secouaient, inventoriaient et mettaient le français à l'oral.
Libération, 21 mars 2007

dimanche, 27 mai 2012

Aujourd'hui beaucoup trop de.

366 réels à prise rapide,étonnants voyageurs,françois place,chamoiseau
François Place, le secret d'orbae

56/366
Beaucoup trop de lieux
,
Rotonde Surcouf, Salle Maupertuis,
Ecole Nationale Supérieure Maritime,
Auditorium, Théâtre Chateaubriand,
Maison de l’Imaginaire, Escale,

Beaucoup trop de rencontres programmées,
Dans la beauté et la sauvagerie du monde
Conscience métisse, pensée nomade
Chamoiseau, une œuvre-monde
La natte des poètes
Coureurs de mondes
Bruce Chatwin : la sagesse du nomade

Et moi qui ne suis qu’une piètre voyageuse
soumise à cette obligation de n’être que dans un lieu à la fois...

 

lundi, 09 novembre 2009

MUR MUR (2)

mur 1.jpg

Montage de Ma2thieu à partir de photos trouvées ici, ici et .

En ce 9 novembre, je suis à son pied, il faut se le faire, tâcher néanmoins de ne pas foncer dedans, éviter trois de ses confrères, lorsqu'ils sont quatre, l'horizon disparaît.
9 novembre 1989: Berlin, burins contre le mur déjà transpercé de graffitis et l'archet de Slava, Check Point Charlie.
Reste un espace traumatisé. Ailleurs d'autres murs, parfois inachevés et toujours ces mêmes pans de béton et déjà ces images en faux-semblant.
9 novembre 2009: je relis Quand les murs tombent d'Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, comme une entamure.
"La tentation du mur n'est pas nouvelle. Chaque fois qu'une culture ou qu'une civilisation n'a pas réussi à penser l'autre, à se penser avec l'autre, à penser l'autre en soi, ces raides préservations de pierres, de barbelés, de grillages électrifiés ou d'idéologies closes se sont élevées, effondrées et nous reviennent avec de nouvelles stridences. Ces refus apeurés de l'autre, ces tentatives de neutraliser son existence, même de la nier, peuvent prendre la forme d'un corset de textes législatifs, l'allure d'un indéfinissable ministère. (...) Ainsi le mur peut-il être subreptice ou officialisé, discret ou spectaculaire.
La notion même d'identité a longtemps servi de muraille: faire le compte de ce qui est à soi, le distinguer de ce qui tient de l'autre qu'on érige alors en menace illisible, empreinte de barbarie.(...)
Le monde a quand même fait Tout-Monde. Les langues et les cultures, les civilisations, les peuples se sont quand même recontrés, fracassés, mutuellement embellis et fécondés, souvent sans le savoir ou le manifester."

Post-scriptum

A écouter sur France Culture
Vivre sa ville: Des murs à abattre
Les pieds sur terre: La vie quotidienne à Berlin

A écouter sur France Inter
La nuit comme si: Le mur de Berlin
Interception: Allemagne, 20 ans après la chute du mur: le prix à payer


mardi, 02 juin 2009

BENOTRUS (1)

MALO 6.jpg
Photo de Moucheron

J'ai voulu tout d'abord appeler ce billet MALOTRUS, parce que, revenant du festival Étonnants Voyageurs à St Malo, pour le plaisir du rapprochement incongru de deux mots, pour vous parler de ces auteurs rencontrés là-bas, de ces empêcheurs de tourner en rond. Je me suis alors penchée sur l'étymologie du dit mot. Malotru vient de male astrum, qui est sous l'influence d'un mauvais astre. Or mes malotrus à moi  -Chamoiseau, Glissant, Mabanckou, Onfray par ordre alphabétique d'apparition- ont ceci en commun qu'ils sont tous nés sous une bonne étoile: créateurs de nouvelles terrae incognitae, ils combattent les systèmes de penser et les pensées de systèmes, ils éveillent en nous une capacité d'indignation. Aussi, je n'ai su résister au plaisir du néologisme BENOTRUS.
La semaine dernière, mes élèves réfléchissaient sur les grandes découvertes qui siècle après siècle ont repoussé toujours plus loin les frontières des terrae incognitae. Les satellites ont pris le relais des caravelles de Cristobal Colomb et de l'astrolabe de Magellan, repoussant l'invisible de ce monde dans les profondeurs des fonds marins -allez donc retrouver avant trente jours une boîte noire en ces lieux-là...
De retour de St Malo, j'ai parcouru ma journée en me rappelant ces mots de Chamoiseau: le lieu ce n'est pas la nation, la terre natale, le lieu c'est ce qu'on recueille de notre fréquentation du monde en l'élaboration d'une géographie intime...