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mercredi, 24 juillet 2013

Y a-t-il une vie avant la mort?

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Je m'échappe pour quelques jours pictaviens. Je ne peux me résoudre à suspendre un écriteau "en vacances" qui donnerait à ce lieu un air de désolation en plus des herbes grillées par la chaleur. Je dépose sur mes rivages quelque "barroco", à la fois roche granitique et pierre irrégulière, un article du Philosophie Magazine, la rencontre de deux hommes qui, l'un et l'autre, nourrissent mon corps et mes esprits, Pierre Rabbhi et Michel Onfray. Jubilatoire!

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jeudi, 03 mai 2012

Aujourd'hui ce qu'il y a dedans.

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Figuier de la biquetterie

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L'envie de croire aux lendemains qui chantent, sans doute. Mais accompagnée de cette certitude qu'il faut mettre la main à la pâte. Aujourd'hui sera donc carrefour. Carrefour de désirs qui ont pris le temps pour se dire que l'heure était venue d'éclore. Avec Moucheron, nous avons en contrebas de la biquetterie, un jardin. Nous l'avons d'abord rendu potager. Insatisfaites, nous avons prêté l'oreille à l'université populaire du goût et à Michel Onfray. Nous mûrissions le désir de le rendre collectif. Justement les Indignés de Rouen cherchent un terrain. La semaine dernière, Domdom m'appelle: vous seriez partantes pour un S.E.L.? Je lui réponds: pourquoi pas un J.E.U.?

Ce soir, on se retrouve tous à la maison et il y aura sans doute dans ce jour, de l'utopie, au sens premier du terme: un lieu où il fait bon vivre.

vendredi, 20 août 2010

VERITAS (1)


Vérité n.f. - lat. veritas, de verus "vrai, conforme au réel".

Il est vrai qu'hier la France a renvoyé en Roumanie 79 roms -leurs roulottes ont-elles été acceptées avec leurs lourdes valises dans les soutes ou auront-ils même ça à reconstruire là-bas?- il est probable et donc pas encore vrai que d'autres suivront d'ici la fin du mois.

Est-il vrai que les Talibans soient l'auteur de la béance au milieu du visage d'Aisha? On commence à dire que cela ne se peut, qu'il faut bien que les Grands Civilisateurs trouvent un alibi pour rester en Afghanistan.

Quid de la vérité?

Pour soigner mes interrogations, il faudrait que je trouve un autre remède que l'écoute quotidienne des conférences d'Onfray sur France Culture consacrées à l'affabulation freudienne... "La vérité ne peut être tolérante" -c'est le sieur Freud qui l'affirme dans sa correspondance- autant dire que cette vérité-là est prête à mettre en pièces le ça, le moi et le surmoi de ceux qui viendraient la contredire.

Lu hier en vue d'un spectacle de lecture à haute voix sur les épices, La maitresse des épices de Divakaruni. Juste un petit passage choisi vraiment au hasard.

"Parfois je me demande si ce qu'on appelle la réalité, une nature objective et inaltérable, existe. Ou si tout ce que nous éprouvons a déjà été transformé par ce que nous avons imaginé. Ou encore, si c'est nous qui, à force de l'imaginer, l'avons fait advenir. Je pense surtout cela quand je pense aux pirates.(...) Ils arrivèrent à la nuit tombante. Moment propice entre tous, entre chien et loup quand on ne peut distinguer la réalité du désir."


 

jeudi, 04 juin 2009

BENOTRUS (2)

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Michel Onfray, Etonnants voyageurs 2009

Dans le ventre* du philosophe

Cet homme-là est entré dans le festival Étonnants Voyageurs par la cuisine. Invité par Ollivier Roellinger, il est venu parler de L'université populaire du goût, Celui-là cultive son jardin non pas en Candide effrayé par le monde -pauvre Candide, où aurait-il trouvé refuge aujourd'hui?- mais en démosophe  -le néologisme s'impose à nouveau puisque la langue française ne connait que démagogue. Il réfléchit encore et encore le lien social, sans jamais oublier qu'agriculture et culture ont la même racine dans la même terre.
Simplement délicieux d'écouter cet homme-là, assise au milieu de tant d'autres...
Lorsque la rencontre a pris fin**, je suis sortie du chapiteau, estomaquée. Mais déjà, l'espace qui me séparait du lendemain matin s'annonçait inconfortable. Il me faudrait aller à 9h à l'hôtel Chateaubriand: en compagnie de sept autres inconnus , petit déjeuner avec Michel Onfray, ainsi en avaient décidé mes amis... Il faut dire que depuis ce fameux été où France Culture a commencé à retransmettre ses cours sur la contre-histoire de la philosophie, je ne cesse de leur en parler.
Que trouverais-je à dire, à lui demander? La tasse de café serait tremblotante, c'est sûr et la tartine aurait du mal à passer. Même Ollivier Rollinger s'était posé cette question. Il s'en était bien sorti en l'interrogeant sur ce qu'il pouvait bien y avoir dans l'assiette de Nietzsche. La question semblait anodine, la réponse fit rire mais il a aussi ajouté que
le philosophe est tout entier dans ce qu'il mange.
Le moment venu, les uns ont commandé un café, d'autres un thé. Mais ce matin-là, le ventre du philosophe a donné l'hospitalité à un chocolat chaud, "comme un moment de régression" dixit homo.

*:lu dans Le magnétisme des solstices, ce soir, que Michel Onfray avait une sainte -décidemment j'accumule les mots qui fâchent- horreur de ce terme.
**l'intégralité de ce qui a été dit ce jour-là est à la portée de vos oreilles par .


mardi, 02 juin 2009

BENOTRUS (1)

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Photo de Moucheron

J'ai voulu tout d'abord appeler ce billet MALOTRUS, parce que, revenant du festival Étonnants Voyageurs à St Malo, pour le plaisir du rapprochement incongru de deux mots, pour vous parler de ces auteurs rencontrés là-bas, de ces empêcheurs de tourner en rond. Je me suis alors penchée sur l'étymologie du dit mot. Malotru vient de male astrum, qui est sous l'influence d'un mauvais astre. Or mes malotrus à moi  -Chamoiseau, Glissant, Mabanckou, Onfray par ordre alphabétique d'apparition- ont ceci en commun qu'ils sont tous nés sous une bonne étoile: créateurs de nouvelles terrae incognitae, ils combattent les systèmes de penser et les pensées de systèmes, ils éveillent en nous une capacité d'indignation. Aussi, je n'ai su résister au plaisir du néologisme BENOTRUS.
La semaine dernière, mes élèves réfléchissaient sur les grandes découvertes qui siècle après siècle ont repoussé toujours plus loin les frontières des terrae incognitae. Les satellites ont pris le relais des caravelles de Cristobal Colomb et de l'astrolabe de Magellan, repoussant l'invisible de ce monde dans les profondeurs des fonds marins -allez donc retrouver avant trente jours une boîte noire en ces lieux-là...
De retour de St Malo, j'ai parcouru ma journée en me rappelant ces mots de Chamoiseau: le lieu ce n'est pas la nation, la terre natale, le lieu c'est ce qu'on recueille de notre fréquentation du monde en l'élaboration d'une géographie intime...