Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 09 novembre 2009

MUR MUR (2)

mur 1.jpg

Montage de Ma2thieu à partir de photos trouvées ici, ici et .

En ce 9 novembre, je suis à son pied, il faut se le faire, tâcher néanmoins de ne pas foncer dedans, éviter trois de ses confrères, lorsqu'ils sont quatre, l'horizon disparaît.
9 novembre 1989: Berlin, burins contre le mur déjà transpercé de graffitis et l'archet de Slava, Check Point Charlie.
Reste un espace traumatisé. Ailleurs d'autres murs, parfois inachevés et toujours ces mêmes pans de béton et déjà ces images en faux-semblant.
9 novembre 2009: je relis Quand les murs tombent d'Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, comme une entamure.
"La tentation du mur n'est pas nouvelle. Chaque fois qu'une culture ou qu'une civilisation n'a pas réussi à penser l'autre, à se penser avec l'autre, à penser l'autre en soi, ces raides préservations de pierres, de barbelés, de grillages électrifiés ou d'idéologies closes se sont élevées, effondrées et nous reviennent avec de nouvelles stridences. Ces refus apeurés de l'autre, ces tentatives de neutraliser son existence, même de la nier, peuvent prendre la forme d'un corset de textes législatifs, l'allure d'un indéfinissable ministère. (...) Ainsi le mur peut-il être subreptice ou officialisé, discret ou spectaculaire.
La notion même d'identité a longtemps servi de muraille: faire le compte de ce qui est à soi, le distinguer de ce qui tient de l'autre qu'on érige alors en menace illisible, empreinte de barbarie.(...)
Le monde a quand même fait Tout-Monde. Les langues et les cultures, les civilisations, les peuples se sont quand même recontrés, fracassés, mutuellement embellis et fécondés, souvent sans le savoir ou le manifester."

Post-scriptum

A écouter sur France Culture
Vivre sa ville: Des murs à abattre
Les pieds sur terre: La vie quotidienne à Berlin

A écouter sur France Inter
La nuit comme si: Le mur de Berlin
Interception: Allemagne, 20 ans après la chute du mur: le prix à payer


samedi, 14 mars 2009

MORCEAU CHOISI

souvenir.jpg
Photo du bout de la mémoire
de Matthieu

Rien ne distingue les souvenirs des autres moments. Ce n'est que plus tard qu'ils se font reconnaître à leurs cicatrices.
Chris Marker

 

 

mercredi, 04 mars 2009

LE TEMPS DES MIRACLES

russie.jpg
Photo de l'autre bout de l'Europe, de Matthieu


Son histoire, Koumaïl, dit Blaise Fortune, pourrait la raconter comme s'il l'avait vécue mais Gloria Bohème sait si bien trouver les mots qu'il préfère la laisser dire, dans les méandres de sa mémoire et de son imagination. Alors, il se blottit dans les douceurs de son embonpoint et écoute les temps oubliés. Comment Gloria a quitté les vergers de son père Vassili, comment elle l'a sauvé d'un Caucase en guerre où les trains déraillent et offrent des passeports français. Lorsqu'ils reprennent la route de l'exil, les histoires de Gloria ont ça de bon qu'elles rendent la vérité supportable. Dans leur sac, un samovar, une radio sans piles, un violon sans cordes et un atlas vert avec des pages. Du Caucase jusqu'au pays des droits de l'homme et de Baudelaire, en passant par la Russie, l'Ukraine, la Moldavie, la Roumanie, Koumaïl y suit leur avancée cahotique, page après page, et à ces lèvres ces mots ou plutôt ce mot: "jemapèlblèzfortunéjesuicitoyendelarépubliquedefrancecélapurevérité."
Dans ce roman, "la pure vérité" ne se laisse pas saisir au premier détour: sans cesse rocambolisée, on la pressent mais on ne veut pas l'approcher trop vite, que l'histoire dure encore quelques pages...
Le temps des Miracles d'Anne-Laure Bondoux a ce quelque chose, ce presque rien qui éloigne l'espace d'une lecture le risque "d'attraper un désespoir".

9782747029094FS.gif
Anne-Laure Bondoux dévoile les méandres de son écriture par , sous l'égide de la plus pure vérité, bien sûr!