mardi, 03 juin 2008
TRANSPORTS
Illustration Maurice Pommier pour la Droguerie marine
Mon fils a dégoté au fond d'un carton une vieille édition de L'île au trésor; de celles à la couverture verte tendant sur le jaunâtre, à l'odeur tenace de renfermé que prenait toute chose qui avait séjourné un peu plus d'une semaine dans la cabane au fond du jardin landais de mes grands-parents. Il a d'abord fait sit down -je lui ai fait réviser ses verbes anglais ce matin- dans le hamac, puis aussitôt stand up et re-sit down sur un tabouret à côté de moi.
- Je sens que ce truc c’est super, mais je vais te le lire à haute voix. J’entendrai mieux l’histoire. Stevenson, il utilise une langue morte et c’est pas facile tout seul dans sa tête.
- Can you repeat please ?
La mère du petit gars a sitdowné à son tour.
- Langue morte… un peu comme le grec et le latin, tu veux dire ?
Il faudra que je lui redise que ce sont des langues-racines, de celles qui n’ont pas fini de nous porter, de nous transporter.
Le petit gars venait de faire l’expérience de la langue littéraire qui ne se laisse pas avoir du premier coup, qui résiste encore et encore. Il venait de faire l’expérience de ces œuvres qui vous transportent longtemps après les avoir lues.
15:49 Publié dans ROMAN | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : stevenson, maurice pommier, ours gris, droguerie marine, l'île au trésor | Facebook |