mardi, 04 septembre 2007
FABRIQUE À COPEAUX ET MIQUETS
Cela faisait hier la une des journaux, d'aucuns y allaient de leurs commentaires socio-politico-vido-inutilo, il y eut même des dérapages "de rigueur" dans ce qui fut dit, à peine dérapé déjà rattrapé, mais voilà, malgré tout, c'était la rentrée, sans faux-pas possibles.
"La rentrée": c'est donc que nous étions sortis mais de quel lieu? Et si nous appelions hier "la sortie" et que nous parlions d'entrée en vacances? Cela ferait débandade, là où nous sommes attendus en petits tailleurs d'heures sup'.
Toute à ces réflexions, peut-être bien vido-inutilo, j'ai pensé à deux compères, écrivains et illustrateurs qui eux ne rentraient pas car pas sortis. Chaque jour, ils remettent sur l'établi vaillamment leurs mots et images.
Alors en sortant de cette rentrée, je suis allée dans la tanière de l’un d’entre eux. Je l’ai trouvé dans sa fabrique à copeaux, nous avons parlé de Moby Dick, il m’a montré son dessin d'Ishmaël et Queequeg au chaud, sous la même couette, en train de fumer le même calumet, il m'a relu hilare le sacro-saint chapitre La chasuble.
En sortant de là, deux éditions différentes de Moby Dick sous le bras, j'ai eu envie de vous faire entrer dans le dernier album de l'ours de la tanière...
Zig et zag...
Avant de déambuler Dans l’atelier de Pépère, il est une planche-départ en guise de petit préambule : un canif y est transmis de main de grand-père à main de petit-fils. A force de passages, lame et manche ont été renouvelés. Et cette question : Est-ce toujours le même canif ?
SSkric et sskrac…
Et lorsque une histoire passe de génération en génération, est-ce toujours la même histoire ? Seuls les lutins présents de toute éternité pourraient répondre.
Crouic-crouic…
Toujours est-il que Pépère, au fond de son atelier, sous l’égide de Jean-le-vert, est un passeur d’histoires sans la grande hache, de celles inscrites dans l’aubier de ses outils de menuisier, venues de l’aube des temps, des siècles derniers ou d’outre-tombe.
Pim-Pam…
Face à Pépère, le faiseur de sciure, les fesses dans les copeaux de bois fraîchement raboté, Sylvain, le petit-fils, est tout ouïe : John Twilbil, le chercheur d’or, Salomon le tueur de Dragomir, Robin la gueule cassée, Charles le fratricide et Etienne aux ailes trop tôt brisées.
Alors, lorsque des histoires passent de génération en génération, sont-ce toujours les mêmes histoires ?
Peu m’importe ce qu’elles étaient avant et ce qu’elles deviendront, pourvu qu’elles passent. Mais je n’échangerai ma place contre aucune autre car quelle chance de les lire, l'ours, sous ta plume au verbe tantôt déchaîné tantôt pudique et tes pinceaux, mythiques faiseurs de somptueux dessins minutieux ou d’ombres chinoises!
Ours gris a fait sa rentrée sur France Culture dimanche dernier. Vous pouvez télécharger l'émission Jusqu'à la lune et retour par là.
00:25 Publié dans ALBUM | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : maurice pommier, ours gris, dans l'atelier de pépère | Facebook |
Commentaires
Une belle promenade que voilà... Un ours gris qui ne manque jamais de nous faire partager ses bons proverbes normands, de mettre des couleurs dans ses ombres chinoises, de vivre intensément dans ces dessins!
Écrit par : Lasardineal'huiled'olive | mercredi, 05 septembre 2007
La sardineal'huiled'olive: Mercitou plein.
Les proverbes normands sont de contre-bande, et si le ministère des contrefaçons en proverbe m'attrape, je suis fait.
En ce moment, ce n'est plus traces de crayons et chiures de gomme(merci monsieur Tardi) c'est sciure et copeaux.
Écrit par : ours gris | mercredi, 05 septembre 2007
J'oubliais d'ajouter:
je soussigné ours gris, déclare sur l'honneur n'avoir fait aucune pression ni proféré aucune menace sur damoiselle Indigo, afin qu'elle cause de l'atelier de Pépère. Mais je suis trés content qu'elle en cause.
Écrit par : ours gris | mercredi, 05 septembre 2007
OURS GRIS: je jure sur ton tas de copeaux que j'ai agi sans contrainte aucune et que, le moment venu, je n'aurai même pas peur de recommencer!
Pour fêter ça, un peu de clovisse ou de morue?
SARDINEALHUILE: tu te joins à nous?
Écrit par : indigo | mercredi, 05 septembre 2007
Morue ou clovisse? Clovisse ou Morue?
C'est melvilien!
Écrit par : ours gris | mercredi, 05 septembre 2007
Pépère ou clovisse, ça donne envie. Mais je tiens à préciser : une clovisse qui passe de main en main n'est plus la même clovisse. Et l'ours gris, quand il rosit, est-il encore gris? Ou grisé?
Écrit par : anita | mercredi, 05 septembre 2007
Anita, j'avoue, lorsqu'il m'arrive de rosir, c'est que je suis grisé.
(Bon, ben j'ai fait du mieux qu'jai pu…)
Écrit par : ours gris | jeudi, 06 septembre 2007
Me joindre à vous??? Pourquoi pas si je ne me fait pas rôtir, pour devenir une sardinegrilléàl'huiled'olive!
Écrit par : sardineal'huiled'olive | jeudi, 13 septembre 2007
Sardineal'huiled'olive: Aucune crainte à avoir, le menu c'est Clovisse ou morue, ou bien morue ou clovisse. Madame Hussey connait parfaitement:" Clam chowder" ou "fish chowder", mais elle ignore le barbecue.
Écrit par : ours gris | jeudi, 13 septembre 2007
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