mercredi, 14 décembre 2016
Fractale d'une semaine avec un galet
Mercredi 7 décembre
Atelier d'écriture à la Factorie avec Mélanie Leblanc. Des falaises à la verticale. A l'horizontale aussi, comme de belles endormies. Je repars avec un galet dans la poche de mon blouson. Ça lui donne une drôle d'allure à mon blouson ; disloqué à droite ; et les clés, le tabac, le briquet, le papier à rouler, le ticket de caisse dans l'autre poche ne font pas le poids pour rééquilibrer le tout. La dislocation va durer une semaine. Sept jours pendant lesquels ma main découvrira, en aveugle, le galet. Le polira un peu plus. Les mots qui vont venir, il faudrait que je les note en braille.
Jeudi 8 décembre
avec ce galet qui fait bombance
décombres de la mer
ma poche mérite
le nom de galetas
Vendredi 9 décembre
je le tiens à pleine main
en une faille de son pourtour
mes doigts se calent un à un
c'est une île écorniflée
Samedi 10 décembre
je dis mon galet n'est pas gris
il porte traces
fracas de la mer, flegme de l'algue
tumulte d'une nuit d'orage
Dimanche 11 décembre
en son centre le vide
pierre feuille puits ciseaux
le trop plein perdu au creux de la vague
géométrie du hasard
Lundi 12 décembre
quelle probabilité
pour qu'il retrouve cette part manquante
qu'elle emplisse à nouveau
le vide, l'absence, le trou
Mardi 13 décembre
le jour où il s'est échoué sur la plage
la pluie tombait lentement
elle n'a pas effacé les traces
elle n'a pas comblé l'absence
06:46 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Commentaires
Bravo pour ton écoute !...
Écrit par : Topa | jeudi, 15 décembre 2016
Poème des mains et du monde
Écrit par : Zoë Lucider | vendredi, 23 décembre 2016
Écrire un commentaire