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samedi, 03 janvier 2015

Dragon dénué

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Hokusai, Dragon dans les nuées,
Musée Guimet, Photo Thierry Ollivier

Griffes effarouchées,
Corps rétracté dans la nuit,
Dragon, qu’as-tu vu ?

jeudi, 01 janvier 2015

Un rayon de miel

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J'ai laissé passer sous silence le solstice d'hiver mais je ne peux pas déroger à toutes les coutumes de ce blog. Voici donc en partage les voeux de l'Ours pour cette nouvelle année. Les fidèles de ce blog seront désolés de ne pas trouver une nouvelle péripétie des poules et du renard ou un découpage zoologique et chinois. Il se justifie ainsi : "Cette année les poules sont parties en vacances avec le renard , histoire de voir ce qu'était la réalité de  la maxime" le libéralisme c'est le renard dans le poulailler" affaire à suivre… Pour palier à cette absence un petit découpage pour l'an neuf,  fait par un mécréant: Caleb et Josué expédiés par Moïse en exploration du pays de Canaan, reviennent avec la grappe géante de ce pays fabuleux où coule le lait et le miel(attention où vous allez marcher!…)"
Que l'année soit douce comme le miel à ceux qui passent sur le rivage des îles indigo!

mercredi, 31 décembre 2014

Décalage

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Quasiment deux mois sans poser le pied sur mes îles. Deux mois aussi sans excursions sur vos blogs. Chose encore plus exceptionnelle: même le jour du solstice d'hiver n'a pas été fêté par son traditionnel billet, de ceux qui se moquent avec impertinence des festivités de fin d'année. Un automne tempétueux a fait place à l'hiver, dans le silence. Après le fracas des vagues qui ont malmené mon rivage, je reste toute étonnée. Me revient en mémoire cette phrase d'un sage japonais : "Jamais, depuis les temps anciens, personne n’a vu ni entendu dire que l’hiver s’était transformé en automne. Toujours il se transforme en printemps".

samedi, 08 novembre 2014

Modianesque

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La semaine dernière, quand je suis passée chez mes parents, rue Saint Séverin, un livre ouvert sur la tranche -position hautement sacrilège qui résumait à elle seule le chaos qui venait d'avoir lieu-  reposait sur la tablette de la bibliothèque. Dans le café de la jeunesse perdue de Patrick Modiano. Etait-ce mon père qui l'avait abandonné là avant de s'absenter pour un nombre de jours incertains? Etait-ce ma mère qui l'avait posé là dans l'attente du retour de son lecteur? 
Modiano: justement j'en avais parlé avec G. quelques jours auparavant. Prix Nobel oblige. Il pensait que j'en étais une lectrice assidue. De lui, je ne savais que son apparition à Apostrophes en 1985. Les points de suspension placés entre chaque mot, les phrases non achevées. L'ado que j'étais à l'époque avait émis un jugement sans retour -du moins le croyait-elle- et à l'emporte-pièce : à quoi bon aller lire ses romans?
Avant de quitter Paris, j'ai acheté dans un kiosque de la gare Saint Lazare le hors-série que le magazine littéraire lui consacrait. Pour fixer mes pensées sur quelque chose qui leur serait extérieur, le temps du voyage, pour ne pas m'endormir après trois jours sans repos. Au fil des pages et des rails, j'ai découvert un auteur qui me renvoyait inévitablement à mon père.
Lundi, de la sacoche de G. dépassaient trois romans: Dora Bruder, Accident nocturne et De si braves garçons. Jeudi après-midi, dans un espace enfin libéré, j'ai ouvert Dora Bruder. Il y avait dans ces pages quelque chose de Georges Perec et Ernest Pignon-Ernest, tout à la fois. Arpenter des lieux -boulevard Ornano, rue Picpus- les interroger, eux qui ont englouti leur propre mémoire, les fixer au moment de l'écriture faute d'avoir pu les contraindre à révéler le secret de Dora Bruder. "On se dit qu'au moins les lieux gardent une légère empreinte des personnes qui les ont habités. Empreinte: marque en creux ou en relief". Insérer dans l'entre deux ses propres années de jeunesse dans ces mêmes rues et boulevards. Superposition de plusieurs strates. 
Cet après-midi, je passerai à Quai des mômes commander le Quarto. J'en profiterai pour faire un saut à la poste pour envoyer à Colo le Pas pleurer de Lydie Salvayre.

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lundi, 27 octobre 2014

Rue des brumes

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Matinée de brumes
le houblon devient cimaise
d'une toile orbiculaire.

vendredi, 24 octobre 2014

S'acclimater à l'amnésie ?

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Mercredi, journée parisienne avec mon fils. Au programme, l'exposition "Tatoueurs, tatoués" au musée du Quai Branly. Cela faisait quelques semaines qu'il voulait m'y conduire. Faut dire qu'il attend avec patience sa majorité pour s'offrir quelque dessin indélébile sur la peau. 
L'exposition se veut une réflexion sur un phénomène mondialisé. On y a appris que dans les mondes orientaux, africains et océaniens -je me refuse à dire "sociétés primitives"- les tatouages ont un rôle social, religieux et mystique. Ils furent frappés d'infamie par les grands colonisateurs, porteurs de "civilisation". Au Quai Branly, on a vu des bras momifiés, des morceaux de peaux tendus aux quatre coins, tous tatoués. Exposition ou exhibition? Je me suis souvenue de ce jour où dans une allée du musée, j'avais croisé un descendant de Queequeg.
En sortant, nous avons longé les berges de la Seine puis sommes passés sur la rive droite. Le Grand Palais était en émoi: il allait ouvrir ses portes à la FIAC. J'explique à mon morveux en quoi consiste cette foire. Il me parle de la Fondation Vuitton qui doit ouvrir la semaine prochaine au bois de Boulogne. Il m'étonnera toujours, mon morveux, à mettre un point d'honneur à se tenir informé sur l'actualité politique, économique et culturelle. Dire que je ne savais même pas qu'une des premières fortunes de France s'était éprise de mécénat.
De retour à la Biquetterie, je suis allée voir cette histoire de plus près. Effectivement, sur l'ancien jardin d'acclimatation s'élève désormais un navire de verre. Qui se souviendra qu'en ce même lieu au XIXème siècle et jusqu'en 1931, on n'y acclimatait pas seulement des plantes exotiques, on y exposait surtout des zoos humains? Je convierais bien Ernest Pignon-Ernest à coller sur chacune des voiles de verres des géants de papier pour que notre mémoire collective ne s'acclimate pas à l'amnésie.

Profiter des vacances pour relire Cannibale de Didier Daeninckx.

samedi, 04 octobre 2014

Le 6ème jour

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Le 6ème jour, Compagnie L'Entreprise

Ce matin, je me suis levée en même temps que le lustre du jour. C'est le 6ème jour de la semaine, rien ne presse. Assise dehors, dos au mur, j'écoute cet instant d'automne qui porte en lui un curieux printemps. Mes pensées se faufilent vers le spectacle d'hier, le premier de la saison au Cirque Théâtre d'Elbeuf.
Décider d'en laisser une trace ici et avoir peur de tirer un faux fil. Bannir les adjectifs "superbe, magnifique, grandiose, émouvant" et douter de pouvoir trouver le mot juste pour autant.

Sur scène, une table massive aux pieds démesurés. Un clown-ange, ni homme ni femme, mais à coup sûr poème, y déballe sa sacoche: des pochettes et des pochettes pleines d'une conférence à venir. Mais au commencement, la parole n'est pas. Seul est le geste. Malhabile et maniaque tout à la fois. Aussitôt, des flots de rires surgissent que plus rien ne peut endiguer, si ce n'est la nécessité de reprendre son souffle.
Puis la voix du clown-ange s'élève, venue de loin, rauque et étonnée. Elle s'élance dans une lecture hésitante et jubilatoire du premier chapitre de la Genèse, jour après jour. Toute surprise de l'audace du gars -comprenez l'Eternel- qui s'est lancé dans une entreprise si démesurée. Jusqu'au 5ème jour, la voix achoppe inévitablement sur le verbe "constater". C'est donc en d'irrésistibles bégaiements et éructations que Dieu "constate" l'état d'avancement de sa création. Et on se dit que cela était bon.
Quand vient enfin le tour du 6ème jour, on sent bien que la machine pourrait s'emballer. Or ce n'est pas à un emballement qu'on assiste mais bien plus à un retour au tohu-bohu originel. Les papiers de la conférence prennent le feu et l'eau. L'homme ne sera jamais constaté...
Dans le public, le rire a cédé la place à l'émotion. Les uns et les autres, renvoyé à notre propre aventure humaine. Au moment de franchir le seuil de la salle, je me suis dit que c'était sans doute là que tout se jouait: avoir l'audace de "constater" jour après jour sa propre vie.

23:55 Publié dans THEÂTRE | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : dw., le 6ème jour |  Facebook |

dimanche, 28 septembre 2014

Ma parole

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Les coupeurs de tête s'imaginent-ils vraiment qu'ils réussiront à couper la parole?

vendredi, 29 août 2014

Tant que nous sommes vivants, Anne-Laure Bondoux

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Tu crois qu’il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ?

Hier, je suis passée voir le tenancier de Quai des Mômes. Je pensais que ce serait juste en coup de vent pour récupérer Oeuvres vives de Linda Lê que j'avais commandé quelques jours auparavant.
Je te mets ton livre dans un sac en plastique maïs bio qui pue? Est-ce que tu prends ta remise tout de suite? Il connaît la réponse aux deux questions. Jamais de sac en plastique même bio qui pue et je ne touche à ma remise qu'une fois qu'elle correspond au prix d'un livre. D'autres placent leur argent en bourse, moi je le place -modestement, soit- dans cette librairie.
Au fait -de faussement interrogatif, le ton du tenancier était devenu satisfait tout comme un pêcheur qui sait pertinemment qu'il va être d'une grande facilité d'attraper le poisson en lançant son hameçon à cet endroit-là de la rivière- j'ai reçu le dernier Bondoux! Je venais de franchir le seuil de la boutique, demi-tour instantané. Anne-Laure Bondoux, c'est Les larmes de l'assassin, c'est Pépites, c'est Le temps des miracles, c'est l'un des quatre romanciers de littérature jeunesse, avec Cécile Roumiguière, Jean-Claude Mourlevat et Xavier-Laurent Petit que je suis sans failles. Et le bougre, sans decorum aucun, m'annonce ça comme ça: j'ai reçu le dernier Bondoux, Tant que nous sommes vivants. Mais pour l'instant je ne peux pas te le vendre, précise-t-il, il ne sort qu'à la fin du mois. Vivant, il ne va pas le rester longtemps s'il continue à jouer ainsi avec mes nerfs. Mon ombre pourrait bien prendre l'apparence d'une louve aux babines retroussées. Lui, nullement impressionné, a plongé sa main sous son comptoir, avec nonchalance, comme pour accomplir quelque geste sans importance et en a sorti son specimen de Tant que nous sommes vivants: tiens je te le prête! Si j'avais eu l'agilité d'une gymnaste russe, j'aurais pris appui sur son comptoir comme sur une poutre et lui aurait flanqué deux bises, une sur chaque joue.
Des vingt-quatre heures qui ont suivi, je ne sais qu'une chose: j'ai lu. J'ai lu jusque tard dans la nuit, m'y suis remise bien avant le lever du jour. Je me suis interrompue toute la matinée -accueil des stagiaires à l'ESPE oblige- j'avais même mis mon livre dans mon sac au cas où. A peine rentrée, je m'y suis replongée. J'ai lu jusqu'à la dernière page l'histoire de Bo et Hama, celle de Vigg et Tsell, leur longue errance qui devient quête, l'aller des uns, le retour des autres, entre visible et invisible, en ce monde où les contraires sont indissociables.
Quel roman!, ai-je écrit au tenancier du Quai des Mômes.

 

mercredi, 27 août 2014

Question de principe

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L'été dernier, nous avions fait crépiter la moitié de la façade de la Biquetterie. Nous promettant de nous y remettre avant que les jours froids ne reviennent. Promesse de cigales. L'automne, l'hiver et même le printemps sont passés sans que nous ne nous en soucions. En août, entre un retour des Cévennes et un départ vers les Cévennes, trois jours se sont imposés. Disons que j'ai tellement tanné M. que nous avons fini par ressortir l'échafaudage, les marteaux, les maillets, des gants, la chaux et le sable.
Le décrépitage d'une façade nécessite d'avoir à portée de remorque une déchèterie. En période estivale, ces lieux, en proportion de leur surface, sont tout aussi fréquentés que les plages. C'est là un va-et-vient incessant, longue procession sur la rampe d'accès aux bennes. Pour tromper le temps d'attente, on regarde. Les coffres s'ouvrir, les bâches virevolter. Que jettent donc les quidams dans des déchèteries? La logique étymologique répondrait de toute évidence: des déchets, à savoir « la quantité qui est perdue dans l'emploi d'un produit ». Détrompez-vous, d'à peine héritiers y balancent le contenu de la maison de la grand-mère qu'il faut bien vider -table, chaises, canapé, napperons, ustensiles de cuisine, boîte à couture, cadres de photos avec leurs photos, linge de maison- un apprenti jardinier qui ne possède pas de cheminée -ce qui n'est pas le cas de son voisin- y enfourne le chêne débité dans l'après-midi. En un week-end, il y aurait de quoi aménager et chauffer plusieurs logements, ne serait-ce qu'en venant se servir. Vol condamné par la loi.
Lors de notre dernier accès aux bennes, une femme a ouvert son coffre et en a sorti trois superbes grosses bonbonnes en verre -bonbonnes que je suis en mesure de nommer "dame-jeanne" après le passage d'Yves dans les commentaires. On les récupère, a lancé M. Avant qu'elles n'atterrissent dans les encombrants, avant que nous ne tombions sous le coup de la loi.
Faut préciser qu'en juillet, au festival Rêves de nuit, j'avais été subjuguée par le théâtre performance de Nico, Au coeur de la nuit: perché sur un vélo, il pédalait. Pour éclairer les loupiotes dans des dame-jeanne qui traçaient un chemin dans l'obscurité, jusqu'en contrebas, à flanc de colline. Pour éclairer l'arbre sur lequel il avait juché son vélo. A chaque tour de pédale, la chaîne grinçait et lui, remontait le long de sa mémoire, loin au-dessus de nous. Au coeur de la nuit, les souvenirs s'imposent de façon désordonnée ou bien avec une logique qu'eux-seuls connaissent. Quand son visage se crispait, on ne savait plus si c'était parce que les images qu'il réveillait étaient encore trop à fleur de peau ou parce que l'effort physique l'épuisait.
Depuis ce soir-là, je me suis mise à rêver d'un chemin de verre lumineux dans le jardin de la Biquetterie, jusqu'au cerisier de Montmorency. Pour l'instant, l'arbre est trop jeune pour supporter le poids d'un vélo et pas assez haut. Mais plus tard, j'aimerais bien y remonter le fil de mes souvenirs, au creux d'une nuit.
On les récupère, a lancé M. La femme, une dame-jeanne dans chaque main, s'apprêtait à commettre l'irréparable. Elle a suspendu son geste, nous a fixées, hautaine dans son bermuda bleu, son polo rose et ses chaussures de sport qui n'avaient pas été conçues pour s'adonner à la moindre activité sportive. Certainement pas, s'est-elle offusquée, question de principe! Joignant le geste à la parole, elle les a jetées avec assez de rage dans la benne pour qu'elles explosassent en mille éclats. J'en suis restée bouche bée. De quel principe s'agissait-il donc là?
Le gardien, après son départ, a rattrapée la dernière dame-jeanne qu'il avait placée délicatement en équilibre pour qu'elle ne s'ébréchât pas. Il nous l'a tendue, l'air malicieux. Dessus était écrit, au feutre noir, Pépère.
Depuis, elle trône, dans le jardin, entre capucines et misères. Elle attend le coeur d'une nuit.

 

mardi, 26 août 2014

De là à en rire...

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Tri dans les photos de l'année, cet aprèm'. N'ai pas beaucoup écrit cet été. N'ai pas du tout écrit. Presque.
Je cherche celle qui ferait pétiller à nouveau mon clavier. Préambule avec cette photo de Cartier Bresson, photographiée lors de la rétrospective à Beaubourg en février.
La pancarte inévitablement fait écho à la crise politique en France, aujourd'hui. A ceci près, que les botteurs de culs -Montebourg, Hamon et Filipetti- viennent de prendre la porte. Ils vont devoir jouer de la fronde, désormais.
Envisager de relire Les Mémoires du Cardinal de Retz. Pour l'heure, poursuivre la lecture de Pas pleurer de Lydie Salvayre.

mercredi, 09 juillet 2014

Littoral littéraire (4)

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C'est l'ombre de la palissade des Roches Noires.
C'est du noir entre deux avancées de lumière. Et le sable en-dessous.

samedi, 05 juillet 2014

Florilège

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L'année est sur le point de se refermer. Les cours sont terminés, les bilans des projets rédigés, mon casier vidé; les murs de ma salle, après avoir été dénudés pour le Brevet, sont à nouveau recouverts d'affiches. Reste le projet Littoral Littéraire. J'attends que M. ait fini de corriger ses copies de Bac pour que nous puissions y consacrer un peu de temps. Au moins finaliser le travail autour de Trouville. Pour me faire patienter, elle m'envoie des perles de copies qui ont planché sur Crépuscule de Victor Hugo:

Version hommage aux grands hommes

En ce qui concerne Victor Hugo né en 1802 et malheureusement mort en 1885 on peut dire qu’il est à l’âme de la littérature française avec tous le respect que j’ai pour les autres grands poètes/écrivains.

Version Raubin des bois  

Victor Hugo est un auteur du XIXe siècle très connut pour ces oeuvres tel que « Les Misérables » ou « Aubin dès l’Aube »…. 

Version passé compliqué et accent circonflexe

Il perdît beaucoup de proche dont sa fille, ce qui l’affectât énormément, mais il gardit la tête haute et devînt un grand hômme politique. Il remportât plusieurs prix et écrit plusieurs textes ayant beaucoup de succès comme « Les misérables » ou bien encore « Quasimodo ».

Version vitaminée

« C’est le mois où les fraises sont mûres » rend une image positif car les fraises rends de bonne humeur grâce à sa couleur…

Version travaux pratiques

De plus l’utilisation de l’expression « Lèvre, cherche la bouche » l’auteur veux nous montrer, nous explique comment faire. 

Version vie mode d'emploi
« Lèvre, cherche la bouche » fait référence au bisous sur la bouche que font deux personnes en couples, puis « Aimez-vous ! La nuit tombe ! » fait référence a ce que font deux personnes en couple le soir dans le lit. Victor Hugo fait aussi référence a la grossesse de la femme : « aimez-vous ! C’est le mois où les fraises sont mûres » car lorsque des femmes sont enceintes elles ont une envie particulière de manger des fraises.

Version perverse (ou altruiste ?)

La tombe, elle, n’est plus apte d’aimer, elle jette son dévolu sur la petite herbe pour qu’elle profite de sa vie.

Sont-ce ces mêmes lycéens qui ont posté à l'issue de l'épreuve -ô combien douloureuse- des twits rageurs, conseillant à Victor Hugo de fumer son brin d'herbe ou de se le carrer dans le séant?
Penser à faire découvrir à mes collégiens l'année prochaines Les Misérables...

 

samedi, 28 juin 2014

Nous ne sommes pas des marionnettes

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Hier soir, coup d'envoi de la 25ème édition du festival des arts dans la rue, Vivacité. Au-dessus de nos têtes, la menace d'un ciel orageux. Au sol, les grondements des intermittents du spectacle. Dans l'entre-deux, Les Grandes Personnes de Boromo. J'aurais voulu un tremplin pour me jucher sur leurs épaules et m'enivrer à pleins poumons du rythme des balafons et djembés. De là-haut, cela doit frapper comme une évidence: nous ne sommes pas des marionnettes!

 

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vendredi, 27 juin 2014

Après la pluie

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La brume du petit matin tisse des entremêlements qui s'effaceront au grand jour. 

samedi, 21 juin 2014

Que vive l'intermittence pour que vive la culture!

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La semaine dernière, c'était le retour d'un des rituels de fin d'année: assister à la présentation des saisons 2014-2015, celle de la Scène Nationale de Louviers, celle du Cirque Théâtre d'Elbeuf.
Scène Nationale de Louviers: tout y semblait normal. Longue litanie des spectacles à venir, sans même un mot pour l'onde de mécontentement des intermittents qui dehors s'élevait en continu. Déconcertant. La soirée devait s'achever autour d'une représentation d'H6M2, la version d'Henry VI de Shakespeare  par la Piccolia Familia condensée sur 6m2. La troupe réduite à quatre acteurs nous a laissés prendre place sur les bancs disposés dans le parc. L'expression de leur visage détonnait avec la bouffonnerie qu'ils s'apprêtaient à jouer. Quand le silence dans les rangs s'est fait, une voix s'est élevée, celle de Jeanne d'Arc, pour annoncer qu'ils étaient en grève. Grève des intermittents du spectacle. L'enjeu est d'autant plus grand qu'ils sont attendus au 68ème festival d'Avignon pour jouer l'intégralité de la pièce, soit dix-huit heures de spectacle. Si ce festival a bien lieu, plus que jamais politique et poétique se rencontreront sur scène.

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Cirque Théâtre d'Elbeuf: avant même de présenter la nouvelle saison, le Directeur dit son soutien au mouvement des intermittents en ces temps où la culture est mise à mal. Plusieurs fois dans la journée, il donne la parole à son armée de l'ombre, ses techniciens-intermittents du spectacle. Ils ne veulent pas prendre en otage la troupe de la Tohu, venue de Montréal, mais sont solidaires du mouvement de grève.
Sur l'affiche de la saison 2014-2015, un homme court dans les airs, prenant son élan de livre en livre. Le chemin est instable et fragile.
La journée s'est achevée avec Attrape-moi de la Flip FabriQue. Sur le mur de fond de scène, la troupe avait tracé à la craie: de quoi sont faits les liens qui lient les gens entre eux? En ces temps d'incertitude, de crise, d'individualisme, nous pourrions tous nous soumettre à cette question: de quoi sont faits les liens qui me lient aux autres?

samedi, 31 mai 2014

Dardennesque

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Il est quelques réalisateurs dont je ne manquerai à aucun prix le dernier film. Dès le premier jour de sortie. Sans lire aucune critique au préalable. En une confiance absolue. Les frères Dardenne font partie de ceux-là.
Il est quelques réalisateurs dont je revois l'intégralité des films après avoir vu leur petit dernier. Après deux jours et une nuit, j'ai donc sorti de leur boîte La promesse, L'enfant, Le silence de Lorna et Rosetta. J'ai réservé à la médiathèque Le garçon au vélo et ai grimacé en découvrant que Le fils n'y est qu'en cassette video.
Chez les Dardenne, les routes sont périphériques et lacérées par le passage des voitures. Elles longent une rivière ou une forêt. Les traverser se fait toujours au pas de course.
Chez les Dardenne, on enfouit souvent dans la terre du menu fretin et autre larcin.
Chez les Dardenne, on choisit d'approcher et de s'éloigner des personnages par de longs plans-séquence. Le dernier referme inévitablement le film "in medias res".

dimanche, 25 mai 2014

Silence et lumière

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Photo de Ma2thieu

Vendredi s'est enfin refermé un mois tellement empli qu'il a bien failli passer par dessus bord. Cela s'appelle être débordée.
Le soir, nous avons filé sur Etretat. Le soleil étreignait silencieusement la ligne d'horizon. Déferlante de lumières.

12:06 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : etretat |  Facebook |

samedi, 03 mai 2014

Macbeth au Théâtre du Soleil

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Le Théâtre du Soleil: depuis presque trente ans, je vais y réchauffer mon imaginaire et mon appartenance au monde. De L'indiade ou l'Inde de leurs rêves aux Naufragés du fol espoir, en passant par les Atrides, Le Tartuffe, Tambour sur la digue, Le dernier caravansérail et Les Ephémères, ce sont autant d'éblouissements, de fils d'Ariane dans le dédale de ma mémoire. C'est là que j'ai grandi, contre vents et marécages.
Aller au théâtre du soleil, c'est à chaque fois une aventure recommencée. Hier, donc, nous avons quitté tôt la Normandie après avoir attrapé D. pour qui c'est la 1ère fois. Nous avons filé sur Paris sans encombre, remonté laborieusement le périphérique sud jusqu'à la porte de Vincennes, gagné le bois du même nom, hésité quelques secondes à un carrefour pour finalement retrouver nos traces laissées quatre ans auparavant.
Devant le théâtre, les marronniers sont en fleurs, au-dessus de la porte, trois mots qui ici sonnent vrais, "liberté, égalité, fraternité" et le banc de pierre qui continue de se réchauffer au soleil. Nous y avons attendu l'étape suivante: l'arrivée du tableau arborant  le plan de la salle et autocollants correspondant à chaque place. Je ne me souviens plus comment cela a été possible mais je me suis retrouvée la 1ère à choisir. Sans hésitation aucune, j'ai opté pour H14, H15 et H16, juste au-dessus de la rampe d'accès des acteurs. D., amusée, m'a fait remarquer que je ne pourrais pas dire que je n'avais pas l'embarras du choix...

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A 18h30, Ariane Mnouchkine a ouvert les portes du théâtre. Cette heure qui précède la représentation est à chaque fois comme un prologue à la pièce.

 

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Découvrir le hall -pronaos conviendrait mieux- et ses nouvelles peintures murales -des affiches polyglottes de représentations de Macbeth et un immense portrait de Shakespeare-, y boire un verre de vin, s'approcher de la troupe qui sous les gradins finit de se préparer.

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Derrière le voile, l'odeur qui flotte dans l'air est inchangée: effluves de poudre de riz et flagrances d'étoffes épicées.

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Puis le moment est venu de nous asseoir à nos places de choix, au-dessus de la rampe d'accès des acteurs. H14, H15, H16. La première existait bien, les deux autres avaient été transformées en un espace de travail. Ariane Mnouchkine , un bloc note et un antique téléphone devant elle, s'apprêtait à vivre cette 3ème représentation de Macbeth comme un nouveau filage. Elle nous a proposé de nous laisser de la place sur sa banquette en nous précisant que ce n'était pas le meilleur endroit. Elle allait faire du bruit. D. était hilare. Effectivement, c'était des places de choix!
(...)
Tard dans la nuit, c'était presque ce matin, nous avons regagné la Normandie. Encore toutes éblouies par un Macbeth à la fois contemporain et atemporel. Nous demandant déjà quand nous allions y retourner.
Cet après-midi, immobile dans cet entre-deux, encore dans hier et pas tout à fait dans aujourd'hui, je suis allée sur le site du théâtre du soleil, pour vous ramener les mots d'Ariane Mnouchkine.
"En montant Macbeth, il ne s’agit pas de faire un constat apocalyptique passif. Le dévoilement est déjà un combat, il nous faudra la patience, la force, l’humilité, le courage de chercher, de comprendre, de mettre le mal sur le théâtre, en musique, en rythme, en spectacle. Il faudra ouvrir le personnage aux spectateurs comme on dissèque un poisson pourri... Comme quand Molière monte Tartuffe, il écrit Tartuffe pour que cela ne soit plus, et c’est effectivement, je crois, dans cette pièce qu’il va le plus loin dans sa réflexion sur le mal. Montrer les choses, c’est déjà les changer. Les cacher, c’est refuser de les voir changer."

Revue de presse
Une journée au soleil avec Ariane Mnouchkine
De levers de soleil en levers de rideau, cinquante ans d'Ariane

 

jeudi, 01 mai 2014

KUDOKU

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Entendre pour la première fois le mot japonais "kudoku" et se dire que seule la fougère qui se déroule serait capable de prendre une telle position, le coude au cou.

dimanche, 27 avril 2014

Mathématique existentielle

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Aujourd'hui, j'ajoute une année supplémentaire aux quarante-quatre déjà écoulées.
Ce qui fait 45 ans.
Ma mère est née en 45.
Dans trois jours, elle ajoutera une année aux soixante-huit déjà écoulées.
Ce qui fera 69 ans.
Je suis née en 69.
Quand ma fille aura 69 ans, serai-je toujours pour fêter mes 95 ans?

vendredi, 25 avril 2014

That moment when

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Se balader en un voyage immobile sur deezer et découvrir que le benjamin du Trio Joubran navigue en solo et qu'Hadouk Trio est devenu un quartet.

mardi, 15 avril 2014

Que du blanc!

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Mes Biobios se préparent à rencontrer Xavier-Laurent Petit pour son dernier roman Itawapa. Ils ont d'abord embarqué dans un aéroplane pour voir à quoi ressemblait le livre vu d'en haut. Quatre îlots distincts -Les mangeurs d'arbres, India, Itawapa, La part indienne- et trente-six ans entre les deux premiers, d'avril 1974 à mars 2010: un espace silencieux qu'au fil de la lecture je leur demande d'interpréter. Je les encourage à être des voyants plus voyants que le Vieux qui annonce l'avenir dans sa cahute, de lire entre les lignes. A. a levé la main et dans ses yeux, une terra incognita: "Mais, Madame, entre les lignes, il n'y a que du blanc!"
L'heure qui a suivi, nous nous sommes baladés dans ce "que du blanc". Nous sommes entrés en dialogue avec lui. Sous leurs yeux médusés, il s'est mis à murmurer ce que les mots ne disaient pas: le lien d'Ultimo à L'India et Talia.
Après la sonnerie, je me suis attardée dans ma salle vide pour ne pas rompre trop vite le charme du chemin parcouru. J'ai repensé à la phrase d'A., à la part du lecteur appelé à déchiffrer. Dans le silence de ma salle, j'ai savouré ce moment.

samedi, 12 avril 2014

TRAJET

dick annegarn,vélo va

Partir chaque matin à vélo, le long de la voie verte, croiser jour après jour un vélocipède orange fluo, encapuchonné jusqu'au sourcil, écouter le dialogue entre ciel et terre -moutonnement des nuages et tourbillons de rivière- arriver au collège en même temps que le soleil.

dick annegarn,vélo va

 

jeudi, 03 avril 2014

HEROS

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Mercredi 2 avril

Hier, il y eut le passage d'un portefeuille de Vincent Peillon à Benoît Hamon. On verra bien quels seront l'audace et le courage de ce nouveau ministre...

Hier, il y eut surtout le passage d'Oedipe Roi de Sophocle à Wadji Mouawad.

Avant tout, je dois avouer ici que je suis une spectatrice de tragédies grecques intolérante.  Je suis prête à aboyer à la plus petite apparition de médiocrité sur scène. Je ne pardonne rien et n'attends que l'excellence et le brio. On ne touche pas impunément à des textes d'une telle grandeur pour se contenter d'une pâle copie de ce qui devait se faire à Athènes, il y a vingt-six siècles.
Ainsi, il y a plus de vingt ans j'ai quitté au bout d'un quart d'heure un Oedipe Roi grotesque et insipide joué à la Comédie Française -que j'ai regretté de ne pas savoir siffler, le pouce et l'index outrés, posés sur les lèvres!- et suis retournée soir après soir, puis des samedis entiers voir Les Atrides de Mnouchkine à la Cartoucherie.
Hier, dès les premières minutes, j'ai eu cette certitude que Sophocle aurait applaudi devant une telle réappropriation de la violence et de la beauté de son texte.
« Sophocle, c'est un vertige. Un souffle puissant. Une matrice de la littérature occidentale. Je souhaitais le monter dans son entièreté, car j'aime les aventures fleuves qui charrient avec elles marécages et beauté, paysages, eaux pures et eaux sales, férocité, émotions et catharsis. »
Et la fulgurance de la mise en scène: Oedipe qui nous regarde de bout en bout sans jamais s'abaisser, dans sa démesure, à un face à face avec les autres personnages, Jocaste promise à un suicide certain qui entre en scène la corde au cou, le choeur antique réduit à deux chanteurs et cet immense panneau noir en fond de scène qui peu à peu descend puis se décompose au fur et à mesure que la vérité éclate.

Ce billet semble fait de bric et de broc et le mot passage aurait presque l'air d'un lien surfait. Une deuxième citation de Wadji Mouawad réussira-t-elle à lier le tout?

"Tous les héros ne cessent de claironner leur vertu et sont pourtant rattrapés, à la fin (...) Le héros tragique agit avec démesure en pensant qu'il est un dieu.
Il s'agit de “connaître” sa mesure : si tu penses que tu es un dieu, c'est démesuré. Si tu crois que tu n'es rien, c'est sous-évalué. Entre le rien et le dieu, où es-tu, toi ?"

dimanche, 23 mars 2014

Littoral littéraire (3)

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En attendant que les précipitations cessent de perturber la Normandie, retour sur des jours lumineux.
Escapade avec mon morveux jusqu'à Trouville pour mon projet Littoral littéraire. Les badauds, ce jour-là, ont croisé un curieux duo: elle, Lumières normandes à la main et lui, skate sous un bras et matériel photo à l'épaule.
Nous cherchions où Monet avait posé son chevalet pour peindre ses tableaux Plage à Trouville et L'hôtel des Roches Noires. 

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Monet, Plage à Trouville

La légèreté de l'ombrelle s'est volatilisée, les planches se sont éloignées et les lampadaires imposent des verticales sans élégance.

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Claude Monet, L'hôtel des Roches Noires à Trouville, 1870, Musée d'Orsay

L'hôtel des Roches Noires a perdu son vis-à-vis, celui des réverbères et des drapeaux. Volets fermés, il attend. Le visage d'une nouvelle locataire qui poserait ses bagages pour écrire la mer.

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dimanche, 16 mars 2014

LUNE ROUSSE

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Photo de mon morveux

S'installer aux premières loges de la biquetterie pour applaudir la lune rousse et pleine.

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Photo de Moucheron

20:35 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : lune |  Facebook |

samedi, 15 mars 2014

LATENT

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Chercher mentalement l'étymologie des mots en écoutant quelqu'un me parler: candida -du latin candidus,a,um "blanc"- albicans -du latin albus, a, um "blanc"...

mercredi, 12 mars 2014

LUCILINE

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Photo de Bernard

Se raconter des histoires éphémères en regardant les nuages, un soir de tempête.

lundi, 10 mars 2014

DANTESQUE

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Regarder mon ombre démesurée rivaliser avec celle d'un arbre.