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dimanche, 03 septembre 2017

Dans l'entre deux

CAIRN.jpg

Qui tu sais
Puy Mary, août 2017

Fenêtre ouverte sur le jardin les premières taches de rousseur
écran affichant mon cahier de texte
des cases qui se rempliront

plus tard au long des quarante quatre semaines à venir
pour l'heure je rembobine mes pensées
et les lacets des sentiers foulés cet été
GR 40 36 223 400
mis bout à bout on dirait un numéro de téléphone
à appeler en cas d'urgence les jours d'hiver sans lumière
un été à marcher
le regard qui porte loin devant
dans mon dos des fils s'entrelacent sur mon sac
comme autant de souvenirs du chemin parcouru
ensemble
un été à rencontrer des gens
qui n'ont pas laissé la vie les lasser
qui portent en eux des rêves si immenses
qu'ils ne risquent pas de les perdre de vue
un été à faire grandir les cairns
une pierre pour toi une pierre pour moi
un été que je garderai aimanté sur la porte de ma mémoire
quand demain je retrouverai
les murs fissurés de ma salle sous plafond amianté
pour essayer de faire naître dans le regard des gamins
qui chemineront avec moi cette année
des rêves si immenses
qu'ils ne risqueront pas de les perdre de vue


samedi, 02 septembre 2017

Biffure 26

l'aube sera grandiose.jpg

Juste avant la brèche de Rolland
Monts du Cantal, août 2017

blêmir
sur sa selle
en haut de la côte
35 degrés
il a grimacé
sans moufter
vélo à la main
côte à côte
ligne imaginaire
le temps passe
quelque part

Mots rescapés des biffures de la page 129 de L'aube sera grandiose d'Anne-Laure Bondoux (sortie le 21 septembre)
Merci au tenancier du Quai des mômes qui sait mon impatience quand un nouveau Bondoux est annoncé...

08:29 Publié dans BIFFURES, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bondoux, aurillac |  Facebook |

mardi, 29 août 2017

La Toulousaine de Cirque et de Rue

aurillac 2.jpg

© Pili Vazquez
Aurillac, août 2017

Avant-veille du lancement du Festival des Arts de la Rue à Aurillac. Nous montons à l'espace Peyrolles. Le collectif La Toulousaine de Cirque est en train d'investir le lieu.  Ça s'agite calmement aux quatre coins, ça encolle des affiches, ça métamorphose des sacs poubelles rose en fleurs. Des palettes et des cagettes sortent d'un camion et s'amoncellent un peu plus loin. Le chapiteau, en cours de montage, impose ses rondeurs et ses diagonales à un mur à l'esprit rectangulaire. Tu le vois et ton œil pétille aussitôt derrière  l'objectif. Ça palabre, ça s'affaire en attendant la suite.
La suite, nous ne la connaissons pas encore. Nous ne savons pas qu'à La Toulousaine, on peut déranger un bout de pelouse - le faire sortir du rang -  pour l'ouvrir à un espace circassien pensé et dépensé dans les moindres recoins. Nous ne savons pas que ce qui nous attend trois jours plus tard sera si singulier, nous filera tellement le sourire qu'on repassera l'arche d'entrée en cagettes, le soir venu, en mode happyface.
Pour l'heure, ce qui nous attend est encore tout en vrac dans un caddie : SoliloqueS, Encore plus, Passe par la fenêtre et cours...

aurillac 3.jpg

dimanche, 27 août 2017

à corps

aurillac.jpg

Aurillac, août 2017


sous l'ombrelle
raccord des corps
l'ombre d'elles

 

 

08:19 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : aurillac |  Facebook |

jeudi, 17 août 2017

Biffure 25

tu me vertiges.jpg

Ségrie Fontaine, août 2017

le bonheur
de nos mains qui ne se quittent plus
raconter
il y a des mots
j'ai envie de les dire
dans des carnets
à tisser

Mots rescapés des biffures de la page 154 de Les inséparables de Marie Nimier

06:26 Publié dans BIFFURES, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie nimier |  Facebook |

mercredi, 16 août 2017

Biffure 24

moulin de ségrie.jpg

Danse ortique
Moulin de Ségrie, août 2017

dans la vallée
maintenant
les terres
faisaient tourner
des sculpture de prés
ça devenaient des gens

Mots rescapés des biffures de la page 15 de Joseph de Marie-Hélène Lafon

mardi, 15 août 2017

Biffure 23

anse st martin.jpg

Anse St-Martin, août 2017

Qui sait
son chemin ?
On perd
l'égarement

bleu nuit
regarder longtemps
la diagonale
des migrations
à l'intérieur
comme si...

Mots rescapés des biffures de la page 11 de La plage de Marie Nimier

lundi, 14 août 2017

Biffure 22

mochila.jpg

GR 223, août 2017

idées
sur mes peurs à dos
mochila
compagnon de chaque instant

au petit matin repartir
l'ajuster
avec sérieux

Mots rescapés des biffures de la page 235 d'Immortelle randonnée de Jean-Christophe Ruffin

11:37 Publié dans BAL(L)ADE, BIFFURES, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gr 223 |  Facebook |

mardi, 08 août 2017

La saveur du monde

cairn orne.jpg

Sentier des granits, août 2017

Demain je reprends la route. Une nuit trois trains et un bus m'en séparent encore. A l'autre bout, ce sera le GR 223 de Les Pieux jusqu'à Cherbourg.  Ce soir, mon sac n'est pas fait. Tout au long de la journée, j'ai étalé dans mon bureau ce que j'ai prévu d'emporter : mon bol en bois, ta gourde, mon pantalon de rando, ton blouson de pluie, mon laguiole, ta lampe frontale, du pain noir, la tome entamée hier, des noix de cajou et des figues, ton duvet, un carnet et Marcher, éloge des chemins et de la lenteur.
J'aime l'impatience qui précède une longue marche. Je sais qu'elle me réveillera tôt demain matin. Qu'il fera peut-être même encore nuit. J'aurai bien le temps alors de remplir mon sac. C'est drôle que notre langue ne connaisse pas l'expression "remplir son sac" alors qu'elle a inventé "vider son sac".
Demain, quand mon sac sera plein, je trouverai encore un peu d'espace pour glisser  quelques instants partagés avec toi sur le GR 36, la semaine dernière. Il y aura celui-ci : nous venions d'arriver au gîte, tu te serais bien posée un peu mais déjà je t'entraînais sur le sentier des granits. L'une derrière l'autre, nous avons progressé dans les gorges de l'Orne. Le soleil était en train de retirer les derniers rayons du jour. Il m'arrivait d'avancer tout autant sur le chemin que dans mes pensées. Tu as vu que j'étais passée trop vite, que je n'avais pas remarqué. Tu as dis, tu as vu ? Quand tu marches, ton regard est aux aguets. Toujours. Sur la rive, des cairns. Veilleurs sur leur pierre plate, gardiens de la rivière. Equilibre improbable. Si tu n'avais pas été là, je ne me serais pas arrêtée, je n'aurais pas regroupé quelques galets sur une pierre laissée libre, je n'aurais pas élevé à mon tour un cairn. Un peu rectiligne, diras-tu. Plutôt élancé, rectifierai-je.

Demain, sur le GR 223, j'ouvrirai grand les yeux et les oreilles et laisserai la saveur du sentier se déposer sur mes lèvres.

 

samedi, 05 août 2017

Biffure 21

prologue pour une chimère.jpg

Prologue pour une chimère
Chaumont-sur-Loire, juin 2017

Les pas
sur les pierres
tu entends
le dedans fragile
la route en creux
parfois palpite
oser s'ébouler
si loin

Mots rescapés des biffures de la page 56 de L'enfant qui de Jeanne Benameur

mardi, 01 août 2017

Biffure 20

royal de luxe.jpg

Les géants de Royal de Luxe
Le Havre, juillet 2017

Sur le trottoir
les talons au pas de course
je suis en retard
machine à espresso
et en porcelaine
dire
ça fait vraiment mal
et vivre
pour rire

*Mots rescapés des biffures de la page 399 de Les visages de Jesse Kellerman

dimanche, 30 juillet 2017

Les vaches noires

falaise des vaches noires

Falaise des vaches noires, juillet 2017

Aux vaches noires, il est deux heures. La mer se retire et laisse sur le sable ce qu'elle a soutiré à la falaise. Des fossiles, parsemés entre les coquillages et les crabes. Au dedans, c'est le reflux de souvenirs de gamine : moi et mon seau face à l'océan cherchant chapeaux chinois et étoiles de mer. Au-dehors, je ne porte en bandoulière que mon sac. Qu'à cela ne tienne, j'ouvre une poche extérieure, cela fera office de seau. Au début, je ramasse le moindre petit fragment porté des millénaires durant par les entrailles argileuses. Traces de vie entêtée. Après, c'est comme pour la cueillette des chanterelles à l'automne, je deviens de plus en plus exigeante magnanime. Je recherche l'ammonite et ces coques qui à force de sédimentation ont acquis la légèreté de la feuille dans l'herbier.
Le retour se fait le long du rivage, pieds-nus dans l'eau. Je ne sais plus si c'est la mer ou mon sac qui sent les embruns. Mes pensées oscillent.  Que ferai-je de ces fragments qui ont su résister aussi bien aux tempêtes qu'aux jours étals ? Les alignerai-je à tous vents sur le rebord de ma fenêtre ou sous l'ombre calme du cerisier ?

vendredi, 28 juillet 2017

Biffure 19

parasol.jpg

Trouville, juillet 2017

silence
sous le parasol des
heures chaudes
jour à pied
centre de gravité
ailleurs
avec elle
vertige

*Mots rescapés des biffures de la page 51 de Le soir du chien de Marie-Hélène Lafon

jeudi, 27 juillet 2017

Biffure 18

comment construire.jpg

Mur mur, Le Havre, Juillet 2017

 

au milieu de l'été,
nu-tête
à la périphérie
de la chaussée
délaissée
Elle
jette un œil
à l'extérieur
arpente un temps
semble réfléchir à
dans le bleu du ciel
une femme
là-bas

*Mots rescapés des biffures de la page 49 de Comment construire une cathédrale de Mark Greene

09:14 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mur, mark greene |  Facebook |

samedi, 22 juillet 2017

Biffure 17

éduardo berti

Le nid des murmures
Chaumont-sur-Loire, juin 2017

élégance de la
solitude
former les yeux
entre un soupir et
le manque
retarder la visite
de son désir

*Mots rescapés des biffures de la page 137 de Le pays imaginé d'Eduardo Berti
Vous trouverez ici une interview de E.B. et une lecture à haute voix de quelques pages par E.B.

19:26 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : éduardo berti |  Facebook |

mercredi, 19 juillet 2017

Biffure 16

jardin préservé.jpg

Le jardin préservé, Chaumont-sur-Loire
Juin 2017

aimer
notre bonheur
surprise
par ta beauté
obscure
un coup d’œil
de quelques minutes
je peux imaginer
des vagues
de temps nouveaux
et sur tes épaules
la liberté
de vivre sa vie

*Mots rescapés des biffures de la page 237 de Être à distance de Carla Guelfenbein

13:12 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

lundi, 17 juillet 2017

Rendez-vous avec un arbre (2)

ravin de corboeuf.jpg

Ravin de Corbeuf, juillet 2017

Sur la route de Blanhac, cet espace étonnamment horizontal, stries bleutées sur arêtes saillantes. Après la yourte toute en rondeur, la table sous l'ombre du tilleul, les chemins qui s'enlacent, les entrelacs de nos murmures. Et avant des Nuits de rêve sous la voie lactée et bouton de rose.
Espace horizontal. Sillons désertiques. Les géologues l'appellent "badlands", mauvaises terres. Pourtant un arbre pousse, agile dans l'argile. J'ai l'impression de le connaître, de l'avoir déjà côtoyé ailleurs. Je descends quelques strates plus bas dans ma mémoire. Au dedans, un arbre toscan. Au dehors, le vent qui nous porte et mon regard qui reprend la route.

 

mardi, 11 juillet 2017

Main tenant

géant.jpg

Les géants de Royal de luxe
Le Havre, juillet 2017

Jour grisé et chape de nuages
main tenant
c'est le soir qui tombe mais n'éteint rien
boîte crânienne dans un scaphandre
semelles de plomb
je me voudrais petite géante
des lilliputiens actionneraient
les fils de mes jambes
de mes paupières lourdes
démêleraient l'embrouillamini
de mes pensées

rembobineraient mes paroles
jusqu'au silence

tout tiendrait à des fils

 

vendredi, 30 juin 2017

Une femme debout

DSCN4986.jpg

Sam Szafran, Arborescence,
juin 2017, Chaumont-sur-Loire


Vous portiez le n° 78651
mais je veux me souvenir de vous avec votre nom
j'ai l'impression de l'avoir toujours connu
pourtant en 1975 je n'avais que six ans
lundi j'ai pensé à vous
en montrant à mes élèves Les Héritiers
vous y faites une brève apparition
sur l'écran d'un ordinateur
et je me suis demandé
ce que vous deveniez

lundi, 26 juin 2017

Champ de lin

lin.jpg

juin 2017, Bosc-en-Roumois

dans les battements du printemps
je te cherche
je guette ton ondulation viride
au virage d'une nationale
du haut d'une colline
j'espère ta vague éphémère
sous les  étoiles tremblantes
j'écoute les murmures de tes tiges
demain déjà, disent-elles
tu seras chevelure épousant
le soupir de la terre

vendredi, 23 juin 2017

Post-capilotade

potager 2.jpg

La fraicheur est enfin de retour. Après quatre jours de canicule. Quatre jours lors desquels monter deux étages pour gagner ma salle m'a semblé un défi plus surhumain que gravir l'Everest. Quatre jours à voir tomber les élèves avant les mouches. Quatre jours à espérer qu'une main bienveillante se décide à débrancher le souffle chaud en continu. Quatre jours à presque regretter de ne pas avoir choisi l'option "clim" pour ma voiture.

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Quatre jours où je me suis évaporée, corps et pensées. Seule la venue du soir me faisait battre à nouveau, coeur et mots. Heures nocturnes dans mon potager à laisser l'énergie des cucurbitacées, poivrons et haricots grimper en moi.

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lundi, 12 juin 2017

Eroder les obstacles

ganesh.jpg

Geste premier : choisir un lieu dans le jardin en vue d'y déposer Ganesh. Il y a sans doute là quelque superstition.
Geste second : libérer le lieu choisi des herbes adventices, liseron et mouron, épargner l'oxalis.
Geste troisième : s'étonner que le lieu choisi recèle une pierre plate.

dimanche, 21 mai 2017

Biffure 15

présence idéale.jpg

Lisbonne, février 2017

Au début
quelques mots
dans le corps
faisant semblant de
connaître
la marche arrière
on compte
en silence
la vie, le temps, la patience

*Mots rescapés des biffures de la page 87 de Une présence idéale d'Eduardo Berti

15:10 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |

dimanche, 14 mai 2017

Biffure 14

les vies de papier

Rome, avril 2017

Peau d'oignon
sur
l'eau
éteinte
sombre lampadaire
sur l'asphalte
léger
Je me suis rapatriée dans
un livre
voyage au bout
de la nuit
incolore

*Mots rescapés des biffures de la page 136 de Les vies de papier de Rabih Alameddine

mercredi, 10 mai 2017

Chaîne de véloulipo (4)

véloulipo 7.jpg

Pour poursuivre cette nouvelle semaine sereinement, une nouvelle chaîne de véloulipo. Le mode d'emploi se lit sur mon billet Véloulipo.  

Rayon de soleil

Ou de vélo, souvent

Tu m'emmènes au loin

 

Tu m’emmènes au loin

Chemin tu avances plus vite

Plus vite que mes efforts

 

Plus vite que mes efforts

L'impatience ne vaincra pas

Bonjour souplesse

 

Bonjour souplesse

Je compte les syllabes

Le nez au vent

 

Le nez au vent

Pour trouver l'inspiration

Vélo sans parole.


Les auteurs des haïkus par ordre d'apparition sont : Angeline R., Eduardo B., Dom C.,  la tenancière de ces lieux et Angéline R.

 

dimanche, 07 mai 2017

Chaîne de véloulipo (3)

véloulipo6.jpg

Lisbonne, février 2017


Je me souviens que la semaine dernière, en écoutant Antoine C. lire son 3ème haïku, je m'étais dit : ce sont ces mots-là que j'aimerais mettre sur mes îles dimanche prochain...

Que chantent les nuages
aux oreilles des plus grands arbres ?
des poèmes de lutte

samedi, 06 mai 2017

Chaîne de véloulipo (2)

véloulipo 5.jpg


Les nuages en troupeau m'empêcheront-ils de monter sur mon vélo aujourd'hui ? Qu'à cela ne tienne, voici une chaîne de véloulipo réalisée la semaine dernière. Le mode d'emploi se lit sur mon billet Véloulipo.  

Rire d'un enfant

Ail des ours dissimulé

Espace de verdure

Espace de verdure


Espèce d'espace espéré


par les hommes-salades

Par les hommes-salades

Ils ne sont plus écoutés

Les vers de bitume

Les vers de bitume

Sentent la chaleur du goudron

et crient au secours

Et crient au secours

Sous le volcan des bombes

Un chant sans paroles. 

Les auteurs des haïkus par ordre d'apparition sont : Dom C., Antoine C. , la tenancière de ces lieux, Dom C. et Val L.

vendredi, 05 mai 2017

Chaîne de véloulipo (1)

véloulipo.jpg

La météo, l'emploi du temps à tout autre chose, tous les astres se sont alignés pour m'empêcher de sortir mon vélo cette semaine. Qu'à cela ne tienne, voici une chaîne de véloulipo réalisée la semaine dernière. Le mode d'emploi se lit sur mon billet Véloulipo.

Caresse des roues

Sur les courbes de la voie verte

Les saules nous saluent


Les saules nous saluent

Trois vieilles dames qui rient et rient

Je veux leur adresse.


Je veux leur adresse

Pour ne pas aller chez eux

Pour rester au calme


Pour rester calme

goûte le pourquoi des pinsons

et rêve en même temps


Et rêve en même temps

Qu'il tente de nous convaincre

Que de vaines paroles.

Les auteurs des haïkus par ordre d'apparition sont : la tenancière de ces lieux, Pili V., Eduardo B., Antoine C. et Grégory R.

mardi, 02 mai 2017

Tu es

l'après rit.jpg

Marais Vernier, avril 2017

Entre deux prairies
l'odeur des jours funambulesques
les heures de la clepsydre écourtées
la clarté des désirs étendue
sur le fil
des chemins essorés
des terres sèches
des instants buissonniers
le crissement dans l'allée
le crépitement des pensées
le murmure des paumes

le raffut sous la peau
les choses tues
tu es
et l'après rit

lundi, 01 mai 2017

Véloulipo

véloulipo 1.jpg

Festival Terres de Paroles, c'est fini pour cette année. Mais quelle fin !
Cinq oulipiens, Jacques Jouet, Frédéric Forte, Eduardo Berti, Olivier Salon et Paul Fournel (par ordre d'apparition de gauche à droite sur la photo ci-dessous) ont débarqué en Normandie pour une virée véloulipienne sur l'avenue verte.

véloulipo2.jpg

Monter sur son vélo
Rejoindre la voie verte
Pédaler quelques tours de roues
S'arrêter au premier banc
Laisser Eduardo Berti donner sa contrainte d'écriture
"Ecrire des haïkus"

Eduardo berti.jpg

Remonter sur son vélo
Pédaler, pédaler, pédaler lentement
Regarder, écouter, sentir

Laisser les trois vers apparaître
Pianoter sur son guidon 5,7,5

Descendre de son vélo
Ecrire, raturer et lire à haute voix
Recevoir la contrainte suivante
prendre le dernier vers de son voisin
en faire le premier vers du haïku suivant
- Je reçois donc en partage "Moi qui suis si fleur bleue". C'est joliment dit, d'habitude mes amis m'appellent l'utopiste. Puis "Bonjour souplesse". Beau détournement littéraire. Mais quand je me retrouve avec "Par les hommes-salade"...-
Demander à l'auteur de répéter
remonter sur son vélo
se demander quoi faire de ces hommes-salade
pédaler, pédaler encore plus lentement
essayer de gagner du temps
Descendre de son vélo
sans avoir trouvé les deux vers manquants
Regarder une oulipienne à genoux sur le macadam
Implorer l'inspiration
Remplir la page presque blanche
vous donner à lire l'ensemble...

véloulipo3.jpg

-1-

Blancheur des pommiers

Le long de mon vélo, l’eau

Voyage de printemps

Entendu en pédalant la réponse d’un gamin à qui son père demandait de serrer à droite pour éviter une bande d’oulipiens pédalant à contre-sens...

- C’est difficile de rester toujours à droite !
-
Faut voter Mélenchon !

-2-

Caresse des roues

Sur les courbes de la voie verte

Les saules nous saluent

-3-

A quoi pensent les saules

Penchés au-dessus du lac ?

A rire un peu plus

-4-

Moi qui suis si fleur bleue

Je n’ai pas vu une seule fois

Un champ de lin

-5-

Bonjour souplesse

Je compte les syllabes

Le nez au vent

-6-

Par les hommes-salade

Ils ne sont plus écoutés

Les vers de bitume

-7-

Ici je m’enivre

De l’oulipisme caché

En toutes paroles