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mardi, 15 avril 2014

Que du blanc!

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Mes Biobios se préparent à rencontrer Xavier-Laurent Petit pour son dernier roman Itawapa. Ils ont d'abord embarqué dans un aéroplane pour voir à quoi ressemblait le livre vu d'en haut. Quatre îlots distincts -Les mangeurs d'arbres, India, Itawapa, La part indienne- et trente-six ans entre les deux premiers, d'avril 1974 à mars 2010: un espace silencieux qu'au fil de la lecture je leur demande d'interpréter. Je les encourage à être des voyants plus voyants que le Vieux qui annonce l'avenir dans sa cahute, de lire entre les lignes. A. a levé la main et dans ses yeux, une terra incognita: "Mais, Madame, entre les lignes, il n'y a que du blanc!"
L'heure qui a suivi, nous nous sommes baladés dans ce "que du blanc". Nous sommes entrés en dialogue avec lui. Sous leurs yeux médusés, il s'est mis à murmurer ce que les mots ne disaient pas: le lien d'Ultimo à L'India et Talia.
Après la sonnerie, je me suis attardée dans ma salle vide pour ne pas rompre trop vite le charme du chemin parcouru. J'ai repensé à la phrase d'A., à la part du lecteur appelé à déchiffrer. Dans le silence de ma salle, j'ai savouré ce moment.

mardi, 13 août 2013

Jour de fête

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Depuis ce matin, Louviers compte une librairie de plus; de celles qui ne feront pas leur vitrine, l'été venu, avec des cahiers de vacances ou des invendus sur le tour de France; de celles où je pourrais commander Le rouge et le noir sans qu'on me demande c'est de Flaubert, n'est-ce pas; de celles où j'inviterai mes collégiens à aller acheter les livres que nous parcourront ensemble dans l'année; ceux qui se rendront en grande surface -c'est pratique on peut acheter le steak en même temps- ou sur internet -c'est trop bien, quitter fesse de bouc, aller sur Amazon, retourner sur fesse de bouc- seront collés le mercredi de 17h à 18h: cette heure se déroulera en ma présence, à Quai des mômes, la librairie susnommée, on lira des romans ensemble, les récidivistes seront conviés deux heures; de celles enfin dont le tenancier se contrefiche des pires pronostics qui pèsent sur les livres en papier à l'heure du tout numérique: cette aventure, il veut la vivre et nous avec lui.
Ce matin, donc, M., son genou attelé et ses béquilles, ma morveuse et moi, on y était quelques minutes après le premier lever de rideau. L'ancien tenancier du Grain de café nous y a rejoints et c'était vraiment jour de fête. On a fait un premier tour, puis un second moins intimidé. J'ai lu les titres sur la tranche des livres. Mis bout à bout, cela faisait un inventaire hétéroclite de premier choix. Quant à ma morveuse, c'est toute son enfance qui est remontée sans prévenir. Elle a poussé des "oh, regarde", Scritch scratch dip clapote, Bébé chouette, des "ah, incroyable" Chien bleu, Otto et  des "et celui-là, tu t'en souviens?" Mademoiselle sauve qui peut, Devine combien je t'aime. Ces moments-là, je les aime jusqu'à la lune et retour. J'en avais vécu un identique, quelque part en février, avec mon morveux.
M. a découvert que Xavier-Laurent Petit avait écrit un dernier roman, Itawapa, et a rattrapé son retard aussitôt. Moi, j'ai commandé 7 Femmes pour le transmettre en l'espace d'un instant à Colo et La puissance des mouches pour continuer mon parcours salvayrien. Fichu pont du 15 août, il me faudra attendre jusqu'à mardi prochain pour les récupérer et dire que je viens de finir La compagnie des spectres
!

vendredi, 06 août 2010

MON PETIT COEUR IMBECILE

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Les enfants repartis, ce mois d’août entre parenthèses, la radio qui n’en finit pas de s’interroger sur l’intérêt d’internet, de fesses de bouc, et la vraie vie alors ?, et le devenir de notre progéniture ?, des blogs qui ferment, d’autres qui s’interrogent.

Retour donc sur le mois de juillet, les lectures de romans dits jeunesse en vue de la sélection Dévoreurs de livres, cuvée 2011.

Mon petit cœur imbécile de Xavier-Laurent Petit : lu sous la tente sardinée entre les racines d’un chêne bicentenaire, alors que l’alerte orange souffle ses rafales de pluie et d’orages sur le Morvan –s’agit d’être à la hauteur de sa couleur. Le sol vibre comme au passage d’antilopes.
Quand le cœur, tamtam défectueux, fait toudoum psch toudoum psch, ce n’est plus en années que l’âge se donne. Sisanda, jour après jour, contrainte à l’immobilité dans sa case, tient le compte de son petit cœur imbécile : 3417 au compteur ,et chaque battement est une victoire sur les pronostics pessimistes d’Apollinaire, le médecin à 6h de piste en pleine brousse. En contre-point, le personnage de la mère, Maswala qui court pieds-nus chaque matin, aussi vite qu’une antilope. Tout est mis en place pour que la qualité de l’une vienne en aide à la défaillance de l’autre. Refermé avec regret – ce roman ne pourra être sélectionné car X.L.P. consacre l’année qui vient à l’écriture donc il ne pourra intervenir dans les classes, CQFD- alors que les premiers marathoniens franchissent la ligne d’arrivée à Barcelone.