Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 01 décembre 2012

Aujourd'hui en retard.

P1070906.jpg

245/366
Lettre ouverte à M. Hollande
Monsieur,
A compter d'aujourd'hui vous avez très exactement 53 jours de retard et tout nouveau jour qui s'écoulera viendra se rajouter sur votre âme et votre conscience.
Le 9 octobre 1981 - soit cinq mois après les élections présidentielles - la France abolissait la peine de mort et au fronton de nos mairies le mot fraternité trouvait ce jour-là une résonnance particulière. Il est vrai que le gouvernement avait alors dans ses rangs un juste: Robert Badinter. Dans la tête de la gamine de douze ans que j'étais alors, elle m'avait semblé si simple, la réalisation de la promesse électorale.
Le 9 octobre 2012 a, depuis 53 jours, refermé ses portes et vous semblez oublier qu'au fronton de nos mairies, chaque jour qui passe noircit un peu plus le mot égalité. Non seulement vous laissez la parole à tous les râcleurs de fonds de casseroles que compte notre pays mais en plus vous vous prêtez à ce dangereux jeu de verseur d'huile sur le feu: "la liberté de conscience" laissée aux maires.  Dans la tête de la femme de quarante-trois ans que je suis aujourd'hui, cela me semble si compliqué, ce passage au mariage pour tous, que j'en viens à douter qu'il ait lieu un jour.
Vous ne pouvez tergiverser plus longtemps. Un pas en avant, trois pas en arrière n'a jamais fait avancer personne. Pour engager un changement ici et maintenant, il faut faire preuve de quelque folie audacieuse.
Demain, Monsieur, vous aurez 54 jours de retard.
La Bacchante
P.S. Dans l'attente de vous voir réagir, je m'en vais répondre à la proposition de Causette dans son édito du numéro de décembre. "Je vais pour cela prendre mon petit rouleau de sparadrap et allez scotcher deux parenthèses au fronton des bâtiments publics, de part et d'autre de ces sept lettres."