lundi, 19 septembre 2011
CEREMONIE D'HIVER
Celui-là, je l'ai défendu bec et griffes pour qu'il soit sélectionné pour le prix Dévoreurs de livres 2012. D'aucuns lui reprochaient une fin sans morale... La fameuse morale qui a fait sa rentrée avec tambours et trompettes cette année dans les classes devrait-elle s'immiscer aussi dans la littérature? Les livres sont là pour déranger et nous interroger sur le monde pas pour y tracer des autoroutes.
Vancouver, réserve n°7, 23ème étage de la Piazza Tower.
Là vit Eden –son nom comme un dernier écho au paradis perdu de ses ancêtres,
les Indiens de la tribu Haïda- la porte-fenêtre toujours ouverte sur l’océan pacifique.
Pour échapper à cette tour semblable à un épi de maïs, elle a choisi les airs, via son para, son delta ou son aigle Sky. Sa grand-mère, Violett le lui a répété si souvent: « Toi, ma beauté, tu seras libre parmi les aigles. » Sa liberté et sa vie,Violette les a perdues. Elle avait posé ses pas sur le sentier de la guerre contre ceux qui défiguraient sa Terre : réorganisation de l’espace en vue des Jeux Olympiques oblige.
La phrase est courte, hachée, aiguisée. Elle scande la colère d’Eden. Elle ne fera pas machine arrière, elle vengera sa grand-mère et son arme sera son aigle.
P.S: Le personnage de Violett est inspiré d'Hariett Nahanee, morte d'une pneumonie attrapée en prison. Elle y avait passé quinze jours pour avoir osé s'opposer à un gouvernement dont la préoccupation unique était les JO à Vancouver. Morale, vous avez dit morale?
12:31 Publié dans DEVOREURS DE LIVRES, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
Commentaires
Ce roman est percutant. Un souffle brut. D'ailleurs tous les romans d'Élise Fontenaille vont dans ce sens
Écrit par : Alice | lundi, 19 septembre 2011
Je ne connais pas cette auteure, mais je ne crois pas en effet que la morale ait quoi que ce soit à faire avec la littérature. Où se trouve la morale du Père Goriot ou celle de Lolita. Alors que les médias charrient des incitations à l'immoralité, que nos "grandes figures" se vautrent on nous serine des injonctions continuelles à la "moraline". La campagne contre la fraude qui nous saoule actuellement en est une illustration risible
Écrit par : Zoë Lucider | lundi, 19 septembre 2011
@ Alice et Zoé: cette auteure-là, il faut que j'aille voir de plus près Les disparues.
Écrit par : la bacchante | vendredi, 23 septembre 2011
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