Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 08 août 2012

Aujourd'hui des papiers. (1)

366 réels à prise rapide,léo ferré,poètes vos papiers


129/366
Virer "des" et lui préférer "vos",
convoquer une assemblée de poètes, désengourdir les mots en les passant au sulfate...

Poète, vos papiers!

Bipède volupteur de lyre

Époux châtré de Polymnie
Vérolé de lune à confire
Grand-Duc bouillon des librairies
Maroufle à pendre à l'hexamètre
Voyou décliné chez les Grecs
Albatros à chaîne et à guêtres
Cigale qui claque du bec

Poète, vos papiers!
Poète, vos papiers!

J'ai bu du Waterman et j'ai bouffé Littré
Et je repousse du goulot de la syntaxe
A faire se pâmer les précieux à l'arrêt
La phrase m'a poussé au ventre comme un axe

J'ai fait un bail de trois six neuf aux adjectifs
Qui viennent se dorer le mou à ma lanterne
Et j'ai joué au casino les subjonctifs
La chemise à Claudel et les cons dits "modernes"

Syndiqué de la solitude
Museau qui dévore du couic
Sédentaire des longitudes
Phosphaté des dieux chair à flic
Colis en souffrance à la veine
Remords de la Légion d'honneur
Tumeur de la fonction urbaine
Don Quichotte du crève-coeur

Poète, vos papiers!
Poète, Papier!

Le dictionnaire et le porto à découvert
Je débourre des mots à longueur de pelure
J'ai des idées au frais de côté pour l'hiver
A rimer le bifteck avec les engelures

Cependant que Tzara enfourche le bidet
A l'auberge dada la crotte est littéraire
Le vers est libre enfin et la rime en congé
On va pouvoir poétiser le prolétaire

Spécialiste de la mistoufle
Émigrant qui pisse aux visas
Aventurier de la pantoufle
Sous la table du Nirvana
Meurt-de-faim qui plane à la Une
Écrivain public des croquants
Anonyme qui s'entribune
A la barbe des continents

Poète, vos papiers!
Poète, documenti!

Littérature obscène inventée à la nuit
Onanisme torché au papier de Hollande
Il y a partouze à l'hémistiche mes amis
Et que m'importe alors Jean Genêt que tu bandes

La poétique libérée c'est du bidon
Poète prends ton vers et fous-lui une trempe
Mets-lui les fers aux pieds et la rime au balcon
Et ta muse sera sapée comme une vamp

Citoyen qui sent de la tête
Papa gâteau de l'alphabet
Maquereau de la clarinette
Graine qui pousse des gibets
Châssis rouillé sous les démences
Corridor pourri de l'ennui
Hygiéniste de la romance
Rédempteur falot des lundis

Poète, vos papiers!
Poète, salti!

Que l'image soit rogue et l'épithète au poil
La césure sournoise certes mais correcte
Tu peux vêtir ta Muse ou la laisser à poil
L'important est ce que ton ventre lui injecte

Ses seins oblitérés par ton verbe arlequin
Gonfleront goulûment la voile aux devantures
Solidement gainée ta lyrique putain
Tu pourras la sortir dans la Littérature

Ventre affamé qui tend l'oreille
Maraudeur aux bras déployés
Pollen au rabais pour l'abeille
Tête de mort rasée de frais
Rampant de service aux étoiles
Pouacre qui fait dans le quatrain
Masturbé qui vide sa moelle
A la devanture du coin

Poète... circulez!
Circulez poète!
Circulez!

Commentaires

Une idée partagée :)

Écrit par : K | mercredi, 08 août 2012

qui a copié l'autre ;)

Écrit par : Madleine | mercredi, 08 août 2012

Cette contrainte, pour qui n'avait pas trop de temps à consacrer à l'écriture aujourd'hui, pouvait-elle appeler autre chose?

Écrit par : la bacchante | mercredi, 08 août 2012

Je complète : inspiration ou idée identique mais pas de copie, ne serait-ce que parce que j’ai rédigé cela le 7 juillet dernier (à moins que l’espace-temps ne parte en vrille…heu, bougez-pas je pars vérifier).
Ensuite, sur le peu de temps, et sur une même consigne, et dans la même situation, tout-à-fait d’accord, c’est bien ce qui m’est venu à l’esprit en 1, et que je me suis bien gardé de contrer ;)

Écrit par : K | mercredi, 08 août 2012

Les commentaires sont fermés.