dimanche, 15 novembre 2015
Question
"Il en faudra de notre amour furieux, de notre amour persistant, pour ranimer la colombe" Cécile Coulon
Depuis vendredi on dirait la nuit mais il y a de la lumière*
au fronton des mairies et des écoles, les drapeaux sont en berne
devant votre photo de profil, vous déployez les bleu, blanc et rouge
comme une seconde peau
à travers la tornade, notre langue tente de dire
elle ne se résout pas à mettre ses mots en berne
depuis vendredi on dirait la nuit mais il y a de la lumière
viendra le jour -demain, après-demain, dans une semaine-
où le drapeau battra à nouveau à tous vents, bouffée et bourrasque
où vos photos reprendront la teinte du quotidien
où l'on s'assiéra à nouveau à la terrasse d'un café
aurons-nous trouvé d'ici là sous les cendres et les décombres
de quoi pavoiser les rues de notre humanité ?
* "On dirait la nuit mais il y a de la lumière" dit un enfant dans les décombres de Homs.
in Eau argentée de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan, 2014
11:51 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vendredi 13 novembre | Facebook |
Commentaires
Il faut toujours parier sur la vie, c'est le seul pari tenable face aux brigades de la mort. Quand les hommes cesseront-ils d'aimer à ce point la mort qu'il la donnent et se la donnent sans vergogne.
Écrit par : Zoë Lucider | dimanche, 15 novembre 2015
La lumière reviendra plus vive. Il nous faudra, encore et encore, nourrir les pensées les plus incertaines de ce que nous savons qui grandit l'humanité.
Écrit par : Yves | mardi, 17 novembre 2015
La lumière reviendra plus vive. Il nous faudra, encore et encore, nourrir les pensées les plus incertaines de ce que nous savons qui grandit l'humanité.
Écrit par : Yves | mardi, 17 novembre 2015
Mi je t'avoue que j'ai eu besoin de mettre les mots en berne, ceux écrits et ceux écoutés. Parce que face à tant de violence, j'ai eu un instant l'impression que les mots m'agressaient plus qu'ils ne me consolaient.
Écrit par : Valérie | mercredi, 18 novembre 2015
Bonjour, la bacchante. Je reviens sur tes îles qui ont changé de couleur, heureuse que tes mots ne soient pas mis en berne.
Écrit par : Tania | vendredi, 20 novembre 2015
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