dimanche, 14 août 2016
Pieds d'oeuvres
La Primavera (fragment), Botticelli Filipepi
© Pili Vazquez
Faites l'expérience devant des tableaux de Botticelli. Invitez la personne à vos côtés qui a, sans doute, fixé son regard sur les mains et les visages, à admirer les pieds. Ne débutez pas par un fragment trop impressionnant. Prenez, par exemple, ceux des Grâces dans La Primavera, vus de talons et chatouillés par des pétales oblongs.
La Primavera (fragment), Botticelli Filipepi
© Pili Vazquez
Poursuivez par ceux de Flora. Vu de profil, le 2ème orteil est nettement plus long que le gros orteil, particularité indiscutable du pied grec ; ce qui au final est logique pour un tableau traitant un sujet mythologique. La personne qui se prête à l'expérience devrait commencer à remuer discrètement ses pieds dans ses sandales tout en leur jetant un coup d’œil inquiet.
La naissance de Venus (fragment), Botticelli Filipepi
Profitez de ce moment pour l'inviter à se retourner vers La naissance de Venus et à contempler ceux de Zéphyr. Aériens, écarquillés, le petit orteil étonnamment dissimulé. Déjà, le petit orteil dans la sandale à vos côtés essaie de renouveler l'exploit. En vain.
La naissance de Vénus (fragment), Botticelli Filipepi
Dernière étape et ce n'est pas la moindre dans ce parcours de va-nu-pieds, Venus à peine sortie du coquillage. On retrouve le pied grec mais celui-là fait bombance et le tour des ongles est franchement noir. C'est le moment que vous devez choisir pour poser votre question : tu les trouves comment les pieds peints par Botticelli ? Inévitablement, vous entendrez "laids" si la personne manque de délicatesse ou "étonnants en comparaison de l'émotion que dégagent les mains et les regards" si elle veut vous épargner. Peut-être même serez-vous d'accord avec elle ! En ce qui me concerne, mon amour des pieds de Botticelli est tel que rien ne peut l'écailler. Je les trouve beaux, superbes, somptueux, sardanapalesques ! Je n'ai pas convaincu grand monde avec cette expérience qui n'est cependant pas totalement dépourvue d'utilité publique : en général, la personne repart réconcilée avec ses propres pieds, les regarde enfin attendrie alors que quelques minutes auparavant elle les trouvait trop ceci ou pas assez cela !
14:35 Publié dans BAL(L)ADE, PICTURA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : firenze, galleria degli uffizi, botticelli, la primavera, la naissance de venus, pied | Facebook |
Commentaires
Bien sûr, tu as raison: jamais je n'avais fait attention à ces pieds de Botticelli!!!
J'ai le pied grec, mais ça je le savais depuis mes 12 ans...toujours ce foutu 2º orteil qui grignote le cuir des souliers...les sandales c'est bien mieux, pieds et orteils sales, c'est tellement plus gai.
Merci pour ce point de vue hors des chemins poussiéreux.
Écrit par : Colo | lundi, 15 août 2016
J'ai aussi le pied grec et ai une tendresse particulière pour ce 2ème orteil qui se fiche de tous ses collègues !
Écrit par : la bacchante | lundi, 15 août 2016
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