mardi, 21 novembre 2017
Extravagance
Iles Chausey, septembre 2017
"Quelque chose me dit que le vagabondage, la disponibilité ne vont pas de soi, qu'ils exigent pour se maintenir une vigilance et impliquent une discipline."
Souvenirs de la marée basse, Chantal Thomas
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lundi, 13 novembre 2017
La disparition de Josef Mengele, Olivier Guez
Jean-Michel Fauquet
Musée de la photographie
Nice, octobre 2017
Il est des livres pour lesquels on sait bien que ce ne sera pas possible. Choisir une page, la biffer, en garder quelques mots et être satisfaite -plus ou moins- du palimpseste obtenu. Il est des livres pour lesquels ce geste de rature semble indécent.
La disparition de Josef Mengele fait partie de ces livres-là. Le médecin tortionnaire d'Auschwitz est dans toutes les phrases, tous les silences entre les lignes. Il y a quelque chose d'effroyable de se retrouver ainsi dans son intimité, dans ses pensées au fil de sa fuite en Amérique du Sud. Et autour de lui, le cercle de ses complicités.
On préfèrerait presque rayer les nuits qui suivent cette lecture, entrecoupées de réveils en sursaut, de ces nuits où le sommeil vous surprend les lunettes encore sur le nez, la lumière allumée et vous ballottent encore et toujours dans le roman.
Au petit matin, on décide alors de laisser en guise de trace les deux dernières phrases.
"Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal.
Puissent-ils rester loin de nous, les songes et les chimères de la nuit ."
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dimanche, 05 novembre 2017
Biffure 32
Nice, octobre 2017
Attendre l'inattendu
de ma chaise
je contemplais
le présent volubile
et obstiné à
dénouer les mots
et tisser
l'Odyssée
de nos pas
Mots rescapés des biffures de la page 68 d'Une Odyssée de Daniel Mendelsohn.
19:30 Publié dans BIFFURES, ROMAN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : odyssée, nice | Facebook |
mercredi, 01 novembre 2017
Trotteuse
Nice, octobre 2017
quand je suis arrivée à Nice vendredi
les aiguilles de l'horloge du cours Saleya
indiquaient midi
pourtant il était dix-sept heures
quand je suis partie de Nice lundi
les aiguilles de l'horloge sur le quai de la gare
indiquaient midi
pourtant il était onze heures
entre ces deux pendules suspendues
au milieu du jour
qui se fichaient éperdument
du passage à l'heure d'hiver
quatre-vingt-dix-huit ans
l'anniversaire de ma grand-mère
née à l'autre bout du vingtième siècle
à Bône anciennement Hippone aujourd'hui Annaba
elle porte sur ses épaules
sa peau comme un châle de soie fine
a le verbe fleuri sans fioriture
mélange de français et judéo-arabe
peut soudain s'absenter de table
pour aller sur l'autre rive
de la Méditerranée
de sa mémoire
attraper une image indélébile
de sa mère morte à trente-quatre ans
et à son retour dire
entre deux rides
entre deux rires
vivons chaque seconde intensément
les heures se chargeront du reste
18:03 Publié dans BAL(L)ADE, MOTS ITINÉRANTS | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : nice | Facebook |