vendredi, 29 juin 2018
Nous voici
Senneville-sur-Fécamp, juin 2018
Nous voici devant la cabane
nous avons laissé derrière nous
les jours à toute allure
les docs ouverts sur l'écran
une pile de copies dans un tiroir
sur les lattes de bois rouge
le soleil se prélasse
comme un chat en fin de journée
le vent est plus frais ici
qu'à l'intérieur des terres
nous voici dans la cabane
sans électricité ni eau courante
au milieu une table creusée par les coudes
de ceux qui se sont arrêtés là
avant nous
immobiles devant la grande baie vitrée
perchés au-dessus de la mer
sur le fil de l'horizon
je n'ai pas le vertige mais
je retiens mon souffle et ta main
nous voici maintenant au pied de la falaise
des blocs en se détachant ont trouvé
l'équilibre improbable des menhirs
la mer est basse
nous avançons sur des dalles de craie
dédale de mes pensées
nos ombres se retrouvent
plus loin sur le sable
la rouille d'une épave dentelée par le sel
a-t-elle déjà eu la trouille
face à une marée un peu plus haute qu'une autre
nous voici à nouveau dans l'escalier
qui grimpe à la cabane
nous repassons devant l'orchidée
et les choux sauvages
bientôt la nuit tombera doucement
dans les draps des vagues
18:41 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
Commentaires
Oh, magnifique, tout est dit, on s'y croit!
Bonnes vacances Bacchante.
Écrit par : colo | samedi, 30 juin 2018
"bientôt la nuit tombera doucement
dans les draps des vagues"
C'est beau ! Bonne soirée estivale.
Écrit par : Tania | mardi, 03 juillet 2018
J'aime beaucoup ce poème, cette façon de parler du réel avec délicatesse et simplicité
Écrit par : Kwarkito | mardi, 07 août 2018
Écrire un commentaire