jeudi, 26 décembre 2019
Biffure 71
Venables, décembre 2019
respiration insouciante
dans la brise voilée
pieds et bras grands ouverts
face à la lumière fragile
elle parvenait à imaginer
le souffle de l'arbre
Biffure de la page 213 de Starlight de Richard Wagamese
10:23 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
dimanche, 15 décembre 2019
aux si grandes mains
nous ne savions pas
quand nous étions descendus il y a deux mois
pour fêter tes cent ans
tous autour de toi
ma toute petite grand-mère aux si grandes mains
que la grande aiguille des années s'était déjà arrêtée
nous avions l'insouciance de penser
l'année prochaine à Nice encore une fois
quand ce fut au tour
de l'aiguille des mois puis des semaines
de stopper leur course
notre cœur chargé de tristesse
a battu plus lourdement
nous ne savions ni le jour ni l'heure
et pourtant l'arrêt de la trotteuse inéluctablement
ma toute petite grand-mère aux si grandes mains
nous t'avons accompagnée en haut de la colline
et chaque pas semblait prendre des minutes
sous un soleil plongeant
nous t'avons confiée à la terre
nous allons apprendre à marcher sans toi
qui as traversé la Méditerranée d'une rive à l'autre
qui si souvent nous as appris
à nous tenir droit face à la vie
à vivre chaque seconde intensément
forts de tout ça
nos pas redeviendront légers
et nous nous risquerons à vivre
encore et encore
ma toute petite grand-mère aux si grandes mains
12:08 | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |
dimanche, 08 décembre 2019
G(rêve)
Toit du Hamelet
l'après-midi tire à sa fin
l'obscurité descend autour de moi
seuls une flamme dans la cheminée
et le langage du vent dans le conduit
froissent le silence
allongée sur le canapé je souffle
je souffle sur tous les bruits et toutes les fatigues
d'une fin de semaine passée
à battre le pavé
à courir les rues
les poings tendus
tenant haut notre pancarte*
pour la réaliser nous avions usé
dans le local à vélos
tant de ces mauvais marqueurs du collège
qui d'habitude ne tiennent pas une journée
sur nos tableaux devenus muets
oui souffler et écouter le silence
quelques heures encore
et rêver à demain
il faudra se remettre debout
organiser une vaste murmuration
comme ces oiseaux que j'ai croisés
en rentrant de chez toi ce midi
ajouter du souffle à toutes choses
se sentir ardemment vivants
et trouver le courage de porter nos pas
aussi longtemps qu'il le faudra
pour atteindre le monde de nos grèves
* "nous ne sommes pas des vaches Hamelet, tire pas sur notre re-traite"
16:49 Publié dans ESPACES DES CRIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |