samedi, 30 janvier 2021
(plat de) résistance
Il y a eu la table ronde avec Jean-Pierre Siméon : annulée
et la rencontre d'Ariane Dreyfus au musée des beaux arts : annulée
finalement les poètes hibernent
il y a eu l'alerte intrusion et les pierre-feuille-ciseau des élèves sous les tables
il y a eu l'écrou dans le pneu comme un caillou dans la chaussure
une marche afghane et une autre autour des lacs
il n'y a pas eu : aller bosser à vélo
je ne sais pas rouler entre les gouttes
il n'y a pas eu Au non du père d'Ahmed Madani
le principal adjoint a dit : on ne peut pas accueillir une pièce de théâtre, ce n'est pas COVID
il y a eu la toile de nos vies, la toile de nos vides
il y a eu ce cours avec des latinistes
la première pièce de théâtre à Rome : une cérémonie religieuse sous masques pour conjurer une épidémie de peste
qu'attend-on pour rouvrir les portes de nos théâtres ?
il y a eu une chronique sur les restaurants clandestins
entrer en (plat de) résistance par la moindre faille
il y a eu le martin pêcheur d'un bleu électrique au port du Havre
et Rana bar au bout du monde
il y a eu ta langue qui glisse, du cuit à faire rire
il y a eu tout ce qui va sans dire
et qui appelle inlassablement les mots
il y a eu le 3ème confinement : reporté
mais surtout il y a eu "si ta vie s'endort, risque-la"
09:09 Publié dans LA CLASSE !, LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 24 janvier 2021
Biffure 107
Cette après-midi-là
la dernière spirale du labyrinthe passée
on pourra naviguer en eaux de traverse
et retrouver le grand vent qui fouettera
ce qui a fait courber nos âmes.
Biffure de la page 199 de Ce matin-là de Gaëlle Josse
Mode d'emploi d'une biffure : prendre une page d'un livre qu'on vient de finir. Ne garder sur cette page que quelques mots éparpillés. Biffer tout le reste pour obtenir un court texte qui parle plus de soi que du livre.
19:04 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mardi, 19 janvier 2021
L'écho d'aujourd'hui
Il y a eu le vol d'oies sauvages au-dessus des lacs
il y a eu, à table le midi, virus versus bactérie
et une poète qui n'hiberne pas, Rim
il y a eu une découverte étymologique : précaire vient de prière
il y a eu le grand étourdissement
sur le fil de la vie
il y a eu ta présence
il y a eu ce matin-là
quelques flocons de neige sur le panorama
et dans la biquetterie
le coeur des ombres des gens qui osent
la tendresse capable de suspendre le lendemain
il y a enfin eu aujourd'hui et son écho
comme un vol d'oies sauvages au-dessus des lacs
20:37 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mardi, 12 janvier 2021
Biffure 106
© Pili Vazquez
Si tu veux
on peut partir pour une échappée belle
nous deux
comme si cela était la première des choses sacrées
Biffure de la page 76 de Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin
Mode d'emploi d'une biffure : prendre une page d'un livre qu'on vient de finir. Ne garder sur cette page que quelques mots éparpillés. Biffer tout le reste pour obtenir un court texte qui parle plus de soi que du livre.
22:21 Publié dans BIFFURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 10 janvier 2021
be a poem
Il y a eu la reprise des cours encore et toujours masqués
la lassitude des uns, la lassitude des autres, ma lassitude
le premier matin, il faisait nuit d'encre
entre le ciel bas et le collège une borgnolle avait été tendue
il y a eu la lecture de Ce qu'il faut de nuit
falloir
Il y a eu deber y tener que
devoir
Il y a eu l'inattendu
une grue de papier sur la poignée de la fenêtre
elle attendait la fin du cours,
- ce moment où l'on ouvre en grand pour aérer -
pour prendre son envol
Il y a eu Anagrammes dans le boudoir un matin à la radio
il y a eu lingerie fine légère à l'infini
l'éternité de l'étreinte
l'espérance de la présence
le grand vide dans la mezzanine
il y a eu au hasard d'instagram
be a poem
anagramme de mon pseudo bea pome
14:45 Publié dans LE SEL DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
dimanche, 03 janvier 2021
mal an, bon an
© Maurice Pommier
A peine entrions-nous en vacances, que déjà nous flanquions à la porte l'année 2020. Pas un quidam pour la retenir.
Mais de ces douze mois, que retiendrons-nous ? Le/la COVID, celle et ceux qui sont parti.e.s., la disparition d'un professeur, l'espace et les heures qui se raccourcissent - et même le passage du solstice d'hiver n'a rien changé - nos peurs qui grandissent, la perte de libertés, les musées, les cinémas et les théâtres qui rouvrent pour aussitôt se refermer. Pas essentiels, disent-ils.
Il ne sera pas suffisant de changer d'année pour que tout change.
Aussi je nous souhaite, quoi qu'il se passera, d'être debout,
je nous souhaite de nous re-mettre en marche et que chacun de nos pas soit essentiel,
je nous souhaite - Oui, tu as raison, l'Ours - de nous laisser surprendre par ce qui vient.
16:38 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maurice pommier | Facebook |