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samedi, 24 mai 2008

LETTRE DES MÈRES

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A Pome -qui trouve que je ne me foule vraiment pas en ce moment sur mon blog- et à Wombat

Ce midi à la sortie de l'école, vous avez fait semblant de ne pas voir que leur cartable un peu plus bombé que d'habitude peinait à cacher les rubans et le papier transparent du fleuriste. Ce soir, vous deviendrez sourde, lorsqu'ils s'entraîneront une dernière fois à réciter le poème. Vous savez bien celui qui vous offrira plus de fleurs, merles rieurs et baisers que le monde entier ne pourrait en compter à vous l'unique alors même que la terre compte des milliers de grains de sable, des milliers de coquillages sur la plage, des milliers de fleurs dans les champs, des milliers d'oiseaux dans le ciel. Et je n'ai même pas repris mon souffle pour écrire tout ça!

Cette année au festival malouin Étonnnants voyageurs, Susie Morgenstern a déconcerté son public lors d'un atelier d'écriture. Iconoclaste, elle a fait valser tous les stéréotypes précédents en quelques mots: "Pour la fête des mères, vous écrivez à votre mère et lui dites les colères que vous ressentez envers elle..." J'ai trouvé l'idée génialement gonflée et ai regretté l'absence de mes deux loustics. Ceci dit, il leur reste encore vingt-quatre heures, aux miens et aux vôtres d'ailleurs, pour tremper rageusement la plume ou pianoter sur le clavier.

Si jamais demain vous receviez, malgré tous mes efforts, un collier de nouilles enrubanné dans son papier transparent de fleuriste agrémenté de quelques rimes mal arrimées, vous pourrez toujours aller lire, au milieu des coquillages ou des fleurs des champs l'autobiographie de Susie Morgenstern. Certaines pages sont à la hauteur de cette lettre des mères.

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