mercredi, 22 mai 2013
Etonnants Voyageurs (2)
Etonnants voyageurs, samedi 18 mai, matinée
A peine le programme des trois jours en main et déjà cette frustration toujours recommencée, année après année: impossible d'être à la fois au Palais du Grand Large et dans une des salles intra muros. Ne pas penser à tout ce qu'on ne pourra pas voir, entendre; se décider pour un lieu.
Théâtre Chateaubriand, Regards sur la guerre
Je renonce donc à ouvrir le festival avec une table ronde et littéraire et m'engouffre dans deux documentaires.
Cinq caméras brisées s'ouvre sur cette constatation amère du palestinien Emad Burnat: son premier fils est né en 1995 avec les accords d'Oslo, son dernier fils, en 2005 dans des temps d'incertitude -indécent euphémisme. Alors il filme. Il filme son fils qui grandit, son village, Bil'in, qui rapetisse, le mur qui s'élève pour protéger la colonie juive voisine, ses oliviers qui brûlent, la révolte des uns et la vie qui se fraye malgré tout un chemin. Il filme pour transformer sa colère en quelque chose d'utile. Cinq caméras plus loin -toutes ont été brisées par des soldats israéliens- cette certitude: il filme pour guérir de ses blessures.
Irak, l'ombre de la guerre d'Anne Nivat : je retiens de ce documentaire un plan sur l'Euphrate dans la douceur poussiéreuse d'une fin de journée. Au milieu, un homme nage à contre-courant. Pour le reste -qu'est devenu l'Irak, dix-huit mois après le départ des Américains, grands importateurs de démocratie devant l'Eternel?- l'omniprésence de la réalisatrice à l'écran et sa voix-off en continu sont autant d'ombres portées sur ceux qu'elle interroge. Une heure plus loin, cette pensée d'un Irakien: l'Inde a eu Gandhi, l'Afrique du Sud, Mandela et l'Amérique, Martin Luther King. Lui attend un Gandhi-Mandela-King pour le Proche-Orient...
20:55 Publié dans ETONNANTS VOYAGEURS, FILM | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinq caméras brisées, irak l'ombre de la guerre, étonnants voyageurs | Facebook |