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samedi, 31 janvier 2015

Fragments hétéroclites

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Contrainte de passer ce début de semaine sous la couette, agrippée par la grippe, j'ai vécu par intermittence. Quand je réussissais à m'extraire d'un état d'abattement, j'ai regardé, épisode après épisode, le documentaire de William Karel et Blanche Finger, Jusqu'au dernier, la destruction des juifs en Europe. Se remémorer cette terrifiante machine qui fait que l'impensable est un jour pensé, élaboré et exécuté froidement, découvrir aussi certains rouages effroyablement huilés par le silence de ceux qui n'ont pas voulu voir.

Jeudi, j'ai retrouvé l'énergie d'aller vivre à temps plein. C'est toujours une période mouvementée que la fin du mois de janvier dans les collèges et lycées. La DHG tombe et dans le collège lambda où je bosse - entendez par là qu'il n'est pas REP ou REP+ - l'équipe des profs tombe souvent des nues, même si notre surprise d'année en année a tendance à s'émousser. Une fois encore, la Dotation Horaire Globalisée est peau de chagrin : elle va nous contraindre à lâcher des projets, faute d'heures pour les mettre en place. Pourtant j'avais cru comprendre qu'après le chaos que nous venions de traverser, l'Education Nationale était devenue une priorité pour de vrai. J'y avais presque cru : depuis quelques semaines, les journaux télévisés, les matinales des radios, tous cherchaient avidement le prof à interviewer. Une fois le spécimen attrapé, ils le sommaient de répondre à cette question : avez-vous conscience de l'importance de votre mission?

Hier, après un dernier cours, j'ai traîné sur les réseaux. J'y ai glané deux hashtags  #Ahmed8ans et #PayeTonEcoleRaciste et le site du gouvernement Stop-Djihadisme : le numéro vert sur la page d'accueil, qui le composera? Des parents d'enfants embrigadés, en détresse, sans doute. Des hommes et des femmes qui soupçonnent leurs voisins musulmans d'être des djihadistes, peut-être.

Parvenue à cette dernière ligne, je devrais peut-être songer à changer le titre de mon billet.