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mercredi, 26 mars 2008

BILLET HOMÉOPATHIQUE

Que faire quand rien n'y fait? J'ai d'abord joué l'indifférente. Ne pas en parler, faire comme si je n'avais pas remarqué les volets battus, les carreaux larmoyants. Cela finira bien par cesser. Ne surtout rien dire. Puis j'ai changé de stratégie. Juste quelques mots à ce sujet. Oh trois fois rien. Un haïku, qu'est-ce donc?  Mais, non! Rien n'y fait. Il pleut, il pleut, il pleut. Les grenouIlles, de contentement d'être depuis si longtemps à la fête, ont depuis belle lurette explosé.  Les boeufs les regardent, la paupière abattue. Tout semble indiquer que si rien n'est fait, nous allons bientôt atteindre les quarante jours fatidiques. Que ce que nous vivions avant méritait bien le nom de période antédiluvienne. Alors j'ai décidé de prendre le problème à bras le corps, pas si simple, me direz-vous, dans le cas d'un fluide qui n'en fait qu'à sa tête.

Je mets donc en place une stratégie homéopathique, le mal par le mal, je vais combattre. Depuis ce matin, à chaque nouvelle averse, entre le poirier en fleurs et le compost, juste au-dessus des jeunes pousses de fèves et de roquette, je tourne et retourne deux bâtons de pluie, un dans chaque main.

A partir d'aujourd'hui, je ne vous parlerai plus que d'albums pluvieux. Le réseau est vaste et les trombes d'eau sècheront avant moi!

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"Madame HÔ ne sortait jamais sans son parapluie.
Il lui servait de canne pour soutenir son dos fatigué, l’abritait du soleil, ou la protégeait de la pluie.
Parfois même, depuis la mort de son mari, il était son confident. Mais ça, Madame HÔ n’aimait pas beaucoup qu’on en parle. »

Album qui se décline sur le mode de la pudeur. Si peu est dit, si peu est montré. Tout indique qu'on est bien au Japon mais Madame HÔ se dissimule dans le hors-cadre, seuls apparaissent son bras, son chignon. Une bourrasque emporte le parapluie et le pousse haut dans le ciel. La page se fait légère, légère et devient calque. La pluie tombe soudain, de plus en plus lourde. Madame HÔ, de porte en porte, cherche le confident envolé. Elle le retrouve chez un vieil homme au doux sourire qui lui rappelle quelqu'un. Un thé chaud l'attend. Par un jeu de pages découpées -original origami en deux dimensions- leurs bols se retrouveront côte à côte et cessera la pluie.