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mercredi, 20 avril 2011

LE COEUR REGULIER

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Le coeur régulier. Ma lecture atttendait la rencontre de ces deux mots, espérait percer le titre comme une intrigue. Coeur régulier: un coeur sans encombres, un coeur qui n'en finit pas de reproduire le même rythme, faute de troubles?
Pourtant c'est au-dessus d'une faille que ce roman s'ouvre, de celles qui font que justement le récit est possible, de celles nées d'un séisme: au bord, le coeur ne peut rester endormi, faire comme si les renoncements et les trahisons étaient partie prenante de la vie.
Pour Sarah, la faille, c'est la mort du frère.
D'un côté, une vie de femme et mère, à peine étonnée par un devenir inéluctable. Une vie de cadre qui ne réussit plus à être dynamique, que laisse insensible un stage de motivation bruyant et vain sur la côte bretonne. La nuit venue, elle remonte le couloir de l'hôtel, l'oreille plaquée sur des portes fermées.
De l'autre côté, diptyque parfaitement réglé,la falaise japonaise: étonnant finistère où viennent se jeter des hommes et femmes au bout du rouleau. Ultime rivage où Sarah remonte les traces d'un frère qui avait trouvé là, avait-il dit, la paix.
Là, se tient aussi Natsume Dombori, extraordinaire personnage qui, nuit après nuit, défait ce que l'Ankou tentait d'amorcer. S'il est un coeur régulier, c'est bien le sien: "un lac immense et calme se déploie à l'intérieur de lui, des étendues fluides lumineuses et souples". Personnage de passage qui permettra à Sarah de rejoindre l'autre bord de la faille, attentive aux battements de son coeur.