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dimanche, 09 décembre 2007

RÉEL INSOLITE

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Dimanche aux mandibules pluvieuses démantibulées par le vent

Par grammes ou par tonnes, j'aime la grammaire: le langage y devient insolite -qui n'a pas l'habitude- jusqu'à l'excès. Ce qui m'est amer, ce sont ces étudiants qui ont tenté de jouer des batteries d'exercices dissonants dits grammaticaux , sans jamais réussir à aligner trois notes consécutives. Grinçants et grimaçants, je les récupère.

Dehors le vent, par rafales, malmène : dedans je désarticule, déboîte, disloque les invariables manuels de grammaire. Inventer des passages non dramatiques vers cet art d'écrire et de lire qu'est la grammatiké...

Fantasmagorique, énigmatique et utopique chimère: telle il faudra que demain je l'imagine pour dérider ces visages désabusés. Pour m'en convaincre, je parcours La grammaire de l'imagination de Gianni Rodari. Je tombe sur une phrase liminaire. Que le langage peut-être figé dans ses expressions! Je n'ai pas trébuché sur la phrase, non, j'ai bien plus décollé en prenant comme tremplin ses mots:

" Les contes ont aujourd'hui plus à voir avec la dimension de l'utopie qu'avec celle de la nostalgie du passé. Ils sont les alliés  de l'utopie, passage obligé de l'acceptation passive du monde à la capacité de le critiquer, à l'engagement pour le transformer."

Rodari concevait l'imagination non pas comme une échappée hors du réel mais comme un instrument de fracture des préjugés immuables, des cases bien casées et ce par le biais de l'insolite.

Porter un regard insolite sur le langage, sur les objets, sur le monde.