mercredi, 31 octobre 2007
CANAL SAINT-MARTIN
D'un côté du canal c'est le quai de Valmy
Et de l'autre côté c'est le quai de Jemmapes
Tu t’assieds sur un banc afin de faire étape
En face de l’écluse entr’ouverte à demi
L’eau tombe du plan d’eau en cascade et son bruit
Rend l’alarme sans fin des moteurs illusoires
Les mains sur les genoux et les yeux sur l’eau noire
Tu restes sans bouger pendant que du temps fuit
Puis tu traverseras la passerelle dont
L’image dans les eaux se referme en ovale
Pâles platanes flous de feuilles tombées pâles
S’enfonçant dans le ciel pâle et blanc jusqu’au fond.
La péniche Robert émerge du tunnel
Sous le pont. L’eau bouillonne et grimpe jusqu’aux portes.
Jacques Roubaud, in La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le coeur des humains
23:35 Publié dans BAL(L)ADE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roubaud | Facebook |
Commentaires
et voici que voilà un poème tant tranquille...
imaginons aussi, au-dessus de ce banc, un rêvasseur derrière son oriel, dont les yeux vagues ne voient plus la passerelle, et le mouvement du poète passant détache son regard. Il voit l'écluse, la silhouette traverse, une autre la suit. Le rêvasseur, autre poète du temps qui fuit, sourit. L'eau bouillonne aussi là-bas à la cuisine. Il est temps de la verser sur le thé.
Écrit par : Agaagla | mardi, 06 novembre 2007
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