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mercredi, 12 mars 2008

LES MYSTÈRES D'HARRIS BURDICK (4)

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LA BIBLIOTHEQUE DE M. LINDEN

Il l’avait prévenue pour le livre. Maintenant c’était trop tard.
Le livre prenait vie et elle entrait dans un sommeil de... Mr Linden, pourtant maître et garant de ce secret protégé depuis des siècles, n’avait rien pu faire. Etait-il réellement responsable de ce qui arrivait à cette effrontée, têtue et tyrannique ? Non ! Mr Linden lui avait dit :  « Ne touche pas à ce livre ». Il avait tout essayé, feignant le désintérêt « Ah !Celui là ! Je me suis endormi tant de fois dessus qu’il a fini par me tomber des mains ! » .
Puis l’autorité : «  Si j’ai mis ce livre en hauteur, jeune fille, c’est qu’il n’est pas de votre âge de consulter tel ouvrage ! » ; puis la douceur «  S’il te plaît, ne touche pas à ce livre puisque ça me contrarie. Tu m’aimes bien n’est-ce pas ? Tu ne veux pas me faire de peine ? » .

Alice c’est vrai, éprouvait une tendresse certaine pour ce bibliothécaire un peu vieux jeu. Seulement voilà, elle n’avait pas seulement envie de lire ce livre, elle en rêvait ! Il la poursuivait dans ses pensées, si loin que même la sensualité du contact avec le vélin ne lui avait pas échappé. La couverture de cuir usée, elle rêvait de la caresser, d’en user la pulpe de ses doigts.
Aussi elle inventa maintes subterfuges pour duper le pauvre M. Linden qui sentait bien qu’en vieillissant, il ne pourrait pas toujours garder cette enfant, cette jeune personne à présent, du terrible danger qu’était sa curiosité.

Personne jusqu’à aujourd’hui n’avait jamais percé le secret, mais M. Linden n’était pas seulement vieux jeu et vieillissant. Il gardait, tel un templier dans cette bibliothèque, quelques ouvrages laissés par ses frères. Des œuvres magistrales et dangereuses qui enfermaient en leur sein des sorcelleries diverses et variées. Le vieil homme aurait voulu dénicher un disciple comme jadis son maître l’avait trouvé. Mais les jeunes gens aujourd’hui dédaignent les livres et leurs secrets. Quand Alice s’était présentée la première fois, M. Linden avait ressenti des qualités particulières qui réveillait subitement en lui un espoir éteint. La sotte, dans son empressement de tout connaître, de tout savoir, passa outre un soir les recommandations de son maître et s’échappa, empruntant dans sa fuite le livre tant désiré. Elle disparaîtrait très certainement digérée comme les autres par la trame de l’histoire. Ses parents retrouveraient au matin sa lampe de chevet allumée, le lit à peine défait…

M. Linden était prêt, il recouvrit ses épaules d’un pardessus noir, il avait l’habitude maintenant. Tant de fois déjà, il avait du se glisser sans bruit dans des maisons qu’il ne connaissait pas. Tant de fois il avait dû refermer le livre repu sur de jeunes sots. Il fallait récupérer le livre et le dompter à nouveau, le ramener au cœur de la bibliothèque, le cacher, mais pas trop. Le nourrir signifiait renouveler la quête d’un jeune disciple impatient et malléable.

Myriam

 

 

Commentaires

merci de l'avoir mis en ligne, moucheron ne pourra plus me reprocher mes brouillons griffonés...
C'est une sensation étrange que de lire ce texte avec un peu de recul. Merci encore l'indigotière de m'offrir cet espace qui m'intimide, un petit espace de liberté partagée (liberté c'est déja rare, mais partagée c'est vraiment exceptionnel!)
Très belle soirée à vous tous (toutes?).

Écrit par : myriam | mercredi, 12 mars 2008

Ah le voila !!!
Il déménage sans aucun doute. Il n’est pas déraisonnable de penser que l’évolution apportée à ton texte lui a donné une certaine force. Non non je ne débloque pas, pas aujourd’hui en tout cas. On pourrait penser que je dérape dans le seul but de glisser dans mon commentaire quelques synonymes de « partir en quenouille », certes cela me donnerait une contrainte d’écriture et permettrait à mes idées de divaguer(ce peut être une idée pour faire travailler des élèves sur un projet d’écriture à toi au très chère PE2 !), mais ne prendrais-je pas tout de même le risque de foirer mon commentaire... Et cela est-ce bien raisonnable !!! Mais je m'égare et revenons, sans tarder et sans pour autant radoter, à ton texte. Tel un train qui suit sa voie, ton texte ne déraille pas(c’est une métaphore ?! du grec μεταφορά, metaphorà), il suit imperturbablement sa logique. Je me demandais d’ailleurs si tu avais lu Le passeur de Lois Lowry ???
Sur la fin de ton texte qui ne cafouille pas, j’aurai bien vu, je ne sais pas trop mais un p’tit truc en plus sans pour autant dévier de ton idée. Mais, moi, Alice, je l’aimais bien, j’avais pas envie de la voir engloutie à tout jamais par un livre. Je prenais plaisir à l'idée que cet homme était prêt à passer quelque chose. Faudrait juste ajouter quelques lignes je sais pas moi, trois quatre paragraphes, histoire qu’Alice vive un truc avant de disparaître.
Tout compte fait, Je l’affectionne bien ton texte, car finalement être englouti par un livre et vivre à tout jamais entre les mots n’est-ce pas une belle aventure…

Écrit par : Moucheron | lundi, 17 mars 2008

Merci Moucheron...

Écrit par : myriam | mardi, 18 mars 2008

bref commentaire!!!
A demain

Écrit par : Moucheron | jeudi, 20 mars 2008

C'EST UN EXCELLENT TEXTE ET C'EST TRÈS BIEN MA BEAUTÉ.
JE T'AIME MA PETITE POULE

Écrit par : KAESS | vendredi, 03 avril 2009

Les commentaires sont fermés.